Sous la présidence du Professeur G.FÜLGRAFF (Université de Berlin) ce groupe était constitué d'une vingtaine de personnes. Pour un tiers des méthodologistes spécialisés dans la recherche médicale, un tiers de chercheurs en médecine "orthodoxe" et de chercheurs connus dans le secteur de l'homéopathie (désignés par la Commission Européenne à partir d'une liste proposée par l'E.C.H.). Ce groupe à commencé son travail en 1994 et a déposé son rapport final auprès de la Commission Européenne en juillet 1996.
Ce groupe publia en 1996 un réel audit de toute la littérature clinique homéopathique disponible. Le professeur J.P. BOISSEL (Prof. de Pharmacologie Clinique à l’Université Claude Bernard de Lyon - France) en fut le coordinateur et l’éditeur.
Le but de ce groupe était de réaliser une revue critique de la littérature clinique homéopathique afin d’évaluer une possible activité clinique spécifique versus placebo ou groupe non traité.
Par une recherche d’envergure, 377 références furent localisées. De ces publications 184 furent retenues dans un premier temps car correspondent à des critères d’éligibilité prédéfinis :
115 travaux clairement randomisés [sélection des patients dans le groupe traité par le « verum » ou le groupe contrôle « at random », au hasard] (dont 32 seulement définissent bien à l’avance le résultat recherché) et
69 non randomisés ou incertains sur ce point.
La qualité générale de ces 184 publications sélectionnées fut ensuite évaluée par différents groupes indépendants dans différentes universités :
• 20% méthode de décision d’attribution d‘un type de traitement ou d’un autre non spécifiée ou incertaine ;
• 4% schéma (design) de l’expérimentation non décrit ;
• 34% type d’insu non spécifié (double ou simple insu, étude ouverte) ;
• 20% critères d’inclusion de patients non décrits ;
• 77% principe d’intention de traitement non spécifié.

En conclusion, quelques publications présentent un niveau de qualité satisfaisant et correspondent aux critères actuels de publication de recherche clinique. Un tiers de ces rapports sont de pauvre qualité et correspondent probablement à des recherches où la qualité de la méthodologie est pauvre.
24 études randomisées décrivant clairement un but primaire de recherche (une seulement était en simple insu) furent retenues en fin de procédure de sélection. Ceci permettant 28 comparaisons de groupes.
Pour 3 comparaisons les éléments nécessaires pour le calcul mathématique de l’audit n’étaient pas disponibles et pour 4 la qualité de ces éléments était insuffisante pour autoriser leur incorporation dans cette méta-analyse. Il reste donc 21 comparaisons utilisables. Ces 21 comparaisons proviennent de 19 études publiées.
Ceci représente un nombre total de 2.282 patients. Ceci signifie que la quantité des preuves disponibles sur l’efficacité de l’homéopathie est limitée en terme de quantité.
Pour les 21 comparaisons utilisables, toutes méthodes confondues, le résultat final est une valeur « p » inférieure à 0.001. Ceci signifie qu’au moins dans une étude l’hypothèse nulle d’absence d’effet spécifique peut être rejetée c’est-à-dire que les patients qui ont été soumis à cette analyse (ceux qui ont été traités par un remède homéopathique) ont eu un bénéfice par rapport à ceux qui n’ont reçu qu’un placebo. On ne peut bien sûr rien dire concernant d’éventuels biais de recherche. Il ne fut pas non plus possible de réaliser une méta-analyse conventionnelle puisqu’il fut nécessaire de regrouper des maladies et des critères de contrôle très variés.
On pourrait donc penser que les résultats obtenus par cette analyse générale sont trop optimistes. Cependant les autres analyses de sensibilité démontrèrent que ces résultats sont significatifs et robustes (proportion de patients ayant quitté en cours d’étude et valeurs « p » pour chaque étude prise isolément).

En résumé, les conclusions de ce travail sont les suivantes :
Il existe une littérature clinique intéressante concernant l'homéopathie, malheureusement elle est de qualité variable. Sur 377 références, seulement 21 ont pu servir à un réel audit inter universitaire (Lyon-Londres-Milan-Amsterdam). Si à partir des études analysables on peut conclure qu'il existe une activité des remèdes homéopathiques supérieure au placebo, on ne peut en tirer de conclusions définitives sur la valeur de l'homéopathie puisque le nombre de patients inclus dans ces études n'est que de 2.282. (Pour l'exemple : la reconnaissance définitive de l'activité anticoagulante de l'aspirine nécessita 45.000 patients inclus dans 6.000 études). Cependant, ces cobnclusions confirment entièrement les résultats d'audits antérieurs (Kleijnen J, Knipschild P, ter Riet G 1991).