Classification des jeux vidéo


A l’instar des films, l’idée de labels, d’une classification est apparue nécessaire pur informer les consommateurs ou les parents des joueurs sur le contenu des jeux vidéo par rapport à la présence de scènes violentes, à connotations érotiques,… Depuis le départ et dans tous les pays, le système retenu pour informer le consommateur sur le contenu d’un jeu est une étiquette sur l’emballage ou le boîtier du jeu.

Historique

Dès le départ il a été indiqué sur les boîtiers à quel public les jeux étaient destinés par rapport aux capacités et à l’âge requis pour maîtriser un jeu. Ces indications ne prenaient pas en compte la violence ou tout autre facteur du jeu dont les parents se soucient pour l’éducation de leurs enfants.

Dans les années 90, le SELL a tenté de prendre les devants en proposant sa propre classification pour informer le consommateur. Cette première initiative ne fut pas reconnue par les associations familiales qui attaquèrent en justice l’organisme pour publicité trompeuse à propos de certains jeux mal classés. Cela obligea le SELL à proposer une nouvelle classification en juin 1999, qui fut encore contestée par certaines associations (voir la page http://www.uniondesfamilles.org/classificationbidon.htm).

L’Etat jusqu’alors muet sur le sujet commença à émettre l’idée de la création d’une commission chargée de classer les jeux, d’abord à l’occasion d’un rapport sur la télévision commandée par Jean-Jacques Aillagon à Blandine Kriegel (voir page http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/conferen/Aillagon2002/bkriegel.htm). Puis ce fut au tout de M. Guy Teissier de proposer, le 24 septembre 2002, une loi permettant la création d’une commission chargée de la composition, de la surveillance et du contrôle des jeux vidéo (voir page http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0204.asp. Ce projet est actuellement renvoyé vers la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république où il semble avoir été mis à la corbeille car il n’a pas subi de deuxième lecture, ce projet était bien sur critiqué par des associations de joueurs (voir page http://www.midlif.org/files/dossiers/index.php?article=loitessier).

AUX USA

Depuis 1994, aux USA, l’ESA (entertainment software association + liens) a mis en place l’ESRB (entertainment softaware rating board) qui classe le jeux en indiquant le public pour lequel ce jeu est recommandé. (voir page http://www.esrb.org/esrbratings_guide.asp).

Cette classification, reconnue et approuvée par les autorités américaines, est considérée comme stricte par certains « gamers » et certains développeurs qui sont contraints de s’auto censurer pour éviter une classification comme « adult only » qui les priverait d’un gros marché. Certains distributeurs décident en effet de ne pas vendre les jeux très violents ou érotiques. Peut-être car ils ne souhaitent pas avoir de problème avec des parents dont les enfants auraient achetés ces jeux. Cela leur donne aussi une bonne image.

En Europe à l'heure actuelle

Après toutes les initiatives plus ou moins fructueuses décrites précédemment, le parlement européen et d’autres institutions européennes ont souhaités la mise en place d’une classification commune. Ceci a peut être été motivé par le fait que de plus en plus de jeu sont destinés à un public adulte, en effet la moyenne d’âge des joueurs a beaucoup augmenté ces dernières années (23 ans en 2004), il faut donc protéger aussi les jeunes joueurs.

C’est l’'ISFE (Interactive Software Federation of Europe) qui a présenté le 27 février 2003 au Luxembourg son système d’autorégulation. Le système retenu est le PEGI (voir http://www.afjv.com/juridique/031106_pegi.htm), il s’applique à tous les pays européens plus la Norvège et la Suisse avec de petites variantes pour certains pays. Seule l’Allemagne a préféré garder sa législation qu’elle possède depuis longtemps et qui est considérée comme stricte.

Le PEGI est à l’instar du système américain un système d’autorégulation, fondamentalement il est d’ailleurs soutenu par l’ISFE. De plus c’est à l’éditeur du jeu de remplir un questionnaire [lien vers le questionnaire] quant à la présence de scènes violentes et sur les caractéristiques de son jeu. Ce questionnaire n’a pas pour but d’estimer la difficulté ou la jouabilité du jeu. On pourrait bien sur douter de l’intérêt et des garantis qu’offre un tel système s’il n’était pas prévu un organisme de contrôle. C’est NICAM (Netherlands Institute for the Classification of Audiovisual Media)), un organisme de contrôle indépendant néerlandais, qui délivre les licences au nom de l’ISLE aux éditeurs qui peuvent faire afficher sur les boîtiers des jeux la signalétique correspondant au système de classification du PEGI. Il peut arriver que les éditeurs et NICAM ne soient pas d’accord sur les étiquettes à appliquer sur le boîtier, un Comité Européen d’Arbitrage composé d’experts européens indépendants de l’industrie est alors chargé d’analyser et de traiter les litiges de classification entre le NICAM et les industriels, mais aussi entre l’ISFE/PEGI et les particuliers. Un bureau unique des plaintes est organisé via Internet.

On peut néanmoins remarquer que les éditeurs ne respectent cette classification que dans la mesure où ils ont signé une charte d’information et d’apposition de la signalétique sur les produits et leur publicité. Ces éditeurs représentent 90% de la profession, pour les autres il est possible qu’il rencontre des problèmes au niveau de la distribution.

Certaines associations de « gamers » saluent cette nouvelle classification mais font aussi quelques remarques : les icônes signalent les aspects négatifs d’un jeu, on pourrait aussi le faire pour les aspects positifs afin de conseiller les parents et les consommateurs. Plus terre à terre, les icônes ne sont pas toujours explicites comme celle sur la discrimination qui pourrait signifier « jeu multijoueur ». Enfin les recommandations sur l’âge du public concerné peuvent être confondu avec le degré de difficulté ce qui pourrait encourager par exemple des jeunes de 7ans à acheter un 12+ car il pense que le 3+ est pour les bébés.

Pour conclure même si les différents acteurs trouvent quelques défauts, cette nouvelle classification semble être accepté et considérée comme utile par tous.

Certains s’interrogent aussi par la non unification des différentes classifications entre les différents supports culturels comme le cinéma, la télévision, les jeux vidéo ce qui pourrait entraîner des incohérences. On peut contester ce point de vue car les jeux vidéo ont souvent un lien avec la réalité mais ce n’est que des images de synthèse.

Enfin il est à noter qu’une classification pour les jeux idéo ne pourra jamais tout prévoir, car le secteur évolue très vite, des patchs sont disponibles sur internet pour les bugs ce qui modifie le jeu sans que cela repasse davant une commission et enfin les joueurs peuvent modifier eux-mêmes les jeux.