Les vertus de Super Mario


Les jeux vidéo seraient moins abrutissants qu'on ne le pense : ils auraient un effet positif sur la capacité et la concentration visuelles.

Que les parents qui se découragent de voir leurs adolescents perdre des heures à s'amuser avec les jeux vidéo se consolent: il n'y a pas que des désavantages à ces pratiques oisives. Selon une étude publiée par des chercheurs américains dans la revue Nature, les adeptes de jeux vidéo jouiraient d'une acuité visuelle supérieure à la moyenne.

Shawn Green et Daphne Bavelier, deux spécialistes des sciences cognitives de l'Université de Rochester, dans l'État de New York, ont réalisé une étude auprès de garçons et filles âgés de 18 à 23 ans. Ils ont découvert que les jeunes qui s'adonnaient à des séances hebdomadaires de jeux vidéo se classaient nettement mieux que leurs pairs dans des tests de vision réalisés en laboratoire. Les joueurs expérimentés réagissaient plus rapidement à des objets en mouvement et pouvaient identifier des formes qui ne s'affichaient qu'une fraction de seconde sur un écran.

Quant aux profanes, ils ont réussi à accroître leur acuité visuelle après seulement dix heures passées à jouer à Medal of Honor. Les chercheurs croient que la pratique de ce jeu modifierait la forme de certaines cellules nerveuses, leur permettant de communiquer plus efficacement entre elles.

Si les résultats se confirment, les médecins pourraient éventuellement recommander les jeux vidéo aux patients ayant subi un infarctus ou une chirurgie des cataractes. Les jeux pourraient aussi servir à entraîner les pilotes d'avions ou à améliorer les aptitudes des personnes âgées pour la conduite automobile. Mais tous les jeux ne seront pas recommandés par les professionnels de la santé. Tetris, un classique des jeux vidéo, n'a eu aucun effet sur l'acuité visuelle des sujets à l'étude. Par ailleurs, on espère mettre au point des jeux moins violents que ceux prisés par les jeunes, question de ne pas traumatiser les patients !

Source de l'article : http://www.quebecscience.qc.ca/cyber/3.0/N3224.asp