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1949 .: Les débuts incontrôlés :: 1963 :: L'accalmie et les RTG :: 2000 :: La reprise fulgurante :. 2007
       
 
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Deuxième période : 1963-2000


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1963-1969 : Objectif Lune

Le NERVA bloqué, Saturn doit changer de propulseur, et l’étage nucléaire est remplacé par un étage conventionnel. En URSS, le nucléaire spatial ne s’arrête pas pour autant, un clone du NERVA aurait été testé malgré le traité, mais encore aujourd’hui peu d’informations ont été divulguées sur le projet spatial soviétique.
Une mission est pourtant en cours pour la course à la lune, mais les Soviétiques enchaînent les coups du sort. L’équipe de Korolev finit par jeter l’éponge en 1969 après des échecs, et la destruction finale d’un prototype de N1 qui tue de nombreux scientifiques et rase le pas de tir. C’est la fin définitive de la propulsion nucléaire spatiale soviétique.
Quelques jours plus tard, c’est la consécration pour la NASA, avec la réussite de la mission Apollo 11 qui permet à des Américains de poser le pied sur la Lune.
Pour en arriver là, la distribution des contrats pour Saturn V aux firmes américaines a été une bataille féroce, la première de ce genre, vu les sommes mises en jeu. C’est notamment à cause de cela que la fusée a finalement été chimique, car Douglas s’est acharné pour décrocher l’étage 3, alors que la version nucléaire était construite par un laboratoire public et North American Aviation, qui avait déjà des gros contrats. Avec la victoire du tout chimique, la propulsion nucléaire spatiale se met en veille.

En parallèle de la frénésie lunaire, le système RTG-RHU apparaît ; il s’agit d’une technologie nucléaire connue depuis une vingtaine d’années (effet Seebeck) qui trouve une application prometteuse dans le domaine spatial, et cela sans violer le PTBT. En effet son principe est de dégager de la chaleur par simple désintégration, mais en zone confinée, donc il n’y a pas de retombées radioactives : c’est le début du programme SNAP (Systems Nuclear Auxilliary Power). Conduit par TRW, le premier test de « poodle thruster », SNAP-9A en 1964, est un succès.
Dans le même temps, des séries de SNAP sont conçus pour produire de l’électricité à partir de la chaleur, et donc servir de générateur au lieu des panneaux solaires qui parfois font défaut.
Ainsi, les dernières sondes Apollo vont être équipées de SNAP-27.
Cependant, le premier accident nucléaire ne tarde pas. La même année, le satellite de navigation Transit 5BN-3, équipé d’un SNAP-3A, manque son décollage. Le satellite brûle dans l’atmosphère et 1kg de Plutonium 238 se disperse. Le reste de l’épave coule au large de Madagascar.

Mais une autre catastrophe survient en 1966, c’est le plus gros accident nucléaire militaire de l’histoire : au large de l’Espagne, un B-52 percute un ravitailleur bourré de carburant, et les deux avions explosent. Le bombardier transportait 4 missiles thermonucléaires, 1 tombe en mer et les autres s’écrasent sur la cote. Deux d’entre eux sont détruits et libèrent 5kg de Plutonium sur les champs de tomates.
Cependant la presse s’empare de l’affaire et la dévoile au public américain, alors que le gouvernement nie toujours. C’est la première fois que des réactions hostiles à l’utilisation du nucléaire se font entendre librement.

1970-2000 : De la conquête du monde à la conquête de l’univers



Un second accident spatial, celui de Nimbus B-1, met cette fois en cause directement un propulseur SNAPOODLE au bioxyde de Plutonium. Cette fois-ci, il y a explosion, et en haute atmosphère. Le plutonium se vaporise en microbilles qui contamineront toute l’atmosphère. L’AIEA quantifiera cet accident comme 1/3 de Tchernobyl. La NASA alors seule agence spatiale mondiale, stoppe les RTG propulsifs, car une autre idée bien plus prometteuse à fait son chemin.
Le moteur à Xénon ionisé, est un nouveau propulseur spatial qui a un avantage fabuleux, développé dans le Ion Auxilliary Propulsion System (IAPS) de 1974, il fonctionne à l’électricité ! Bien que très faible, il peut fonctionner pendant très longtemps, et générer au bout de plusieurs mois une accélération énorme. Et pour générer l’énergie électrique, rien ne vaut un RTG…

La NASA rêve de partir à la conquête de tout l’univers, emmenée par Johnson. Mais d’abord le système solaire. La NASA a planifié cela dans le programme TOPS (Terrestrial Observation & Prediction System). En attendant ce nouveau propulseur longue distance, les Américains enchaînent les lancers de sondes, chacune équipée d’une vingtaine de petits RTG/RHU pour faire marcher tous les équipement, et notamment renvoyer des milliers de photos. Les vues de Saturne des Voyager, d’Uranus et de Neptune par Pioneer, et de Mars par Viking toutes ont été prises par des appareils photos à l’énergie nucléaire.
Ces sondes ont été envoyées entre 1972 et 1977, et elles ont dépassé toutes les espérances de la NASA. Tout le monde connaît les fameuses plaques d’or de Voyager. De très nombreuses questions scientifiques ont été soulevées ses clichés. par En effet à la base, le projet était censé durer 15 ans, mais les sondes sont aujourd’hui encore suivies, et ont quitté le système solaire. C’est l’apogée de la technologie RTG.

Cependant, en 1981, des astrophysiciens de la NASA découvrent ce qui sera appelé l’anomalie Pioneer. Un calcul précis de la position de Pionner 11 montre quelque chose d’inattendu : la sonde ne suit pas la trajectoire prévue. Et pire, la nouvelle trajectoire calculée est incompatible avec les forces gravitationnelles des corps célestes. Une force inconnue a fait dévier la sonde, et ce toujours dans la même direction, ce qui fait penser que le problème est lié à celle-ci. Il faudra plusieurs années avant d’avancer une esquisse d’explication. Les scientifiques découvrent en fait que chaque sonde à RTG possède « son anomalie », bien que ce soit difficile à voir avant plusieurs années de voyage.
Les multiples piles radioisotopiques disposées sur l’engin entraîneraient-elles des perturbations ? L’explication la plus plausible est que lors de la désintégration du plutonium, des noyaux alpha sont créés, arrachant des électrons au cylindre (et oxydant le métal) pour faire de l’hélium, qui finirait par s’échapper dans l’espace, en une sorte de « tuyère latérale ».
D’autres théories sont à l’étude, comme la proximité de Némésis, une naine blanche aux frontières du Système Solaire.

Cette découverte fait craindre des dangers de la part des milliers de RTG terrestres, notamment les RTG utilitaires soviétiques abandonnés dans la nature (signalisation, alimentation de bâtiments isolés), ou encore des RTG pacemakers !

Depuis, des nouvelles normes sont apparues, et assurent la résistance des RTG à la plupart des accidents. Cependant cela ne calme pas les ardeurs des groupes écologistes nouvellement créés. On peut citer Greenpeace, qui débute ses actions anti-nucléaires en 1971.

Pendant le temps, l’union Soviétique, exsangue, lance ses derniers projets, donc le terrible RORSAT qui ne sera dévoilé officiellement que très récemment. En effet, les Soviétiques ont réellement lancé des satellites pourvus d’un réacteur, et font courir un risque terrible à l’humanité.
Reagan arrive alors au pouvoir, et va achever définitivement cette superpuissance fantôme, et toutes les escalades d’armement et de puissance spatiale. En 1987 survient la catastrophe de Tchernobyl qui scelle le rejet du nucléaire sous toutes ses formes par l’opinion mondiale.
À la fin des années 90, le désintérêt pour l’espace et la recherche nucléaire est à son paroxysme, le budget de la NASA est au plus bas, mais tout n’est pas fini…