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La fin du débat ?



Nous voilà arrivé au terme de la description de la controverse sur Pluton et la définition de planète en général. C’est le moment de dresser un bilan.

La controverse est donc apparue au grand jour après de longues années de gestation, près de 75 ans après sa découverte par Clyde Tombaugh. Elle a finalement été tranchée lors de l’assemblée générale de l’UAI : Pluton est désormais une planète naine.

Cependant, comme nous l’avons vu, la définition adoptée ne fait pas l’unanimité pour plusieurs raisons. En plus des avis divergents sur le statut de Pluton, des arguments exprimés laisseraient croire qu’il y a vraiment des lacunes dans la définition. En effet, le statut de Charon, qui formerait avec Pluton une sorte de système double, n’est pas explicité et les définitions adoptées ne s’y appliquent pas.

Bien qu’il avait été annoncé qu’elle ne concernait que les planètes de notre système solaire, la définition s’adapte très mal au cas des exoplanètes, sujet brûlant et en plein essor. Les exoplanètes sont les corps qui tournent autour d’autres étoiles que le Soleil et qui sont assez gros et massifs pour qu’on puisse les détecter. On en découvre de plus en plus au fil des années (au 18 février 2009, 340 exoplanètes ont été découvertes), et la découverte de ces nouveaux mondes comportent de nombreux enjeux. Tout d’abord, l’étude de systèmes stellaires comparables au notre permet aux astronomes et aux astrophysiciens d’étudier le passé et le devenir de notre propre système solaire, en comparant leurs modèles à leurs observations sur ces autres systèmes. De plus, nous sommes toujours à la recherche d’une exoplanète semblable à la Terre, et qui abriterait la vie. Il est donc important de s’attacher à bien définir ces corps célestes, qui sont amenés à être l’objet de nombreuses recherches dans l’avenir. Or le principe de toute loi physique et partant, de toute définition, est de trouver des principes unificateurs. Il n’y a aucune raison pour que la définition de planète ne soit pas universelle. Et il apparaît justement que la définition adoptée à l’UAI n’englobe pas les exoplanètes découvertes, celles-ci ayant souvent des orbites très excentriques, et non circulaires comme stipulé dans la définition.

[Un extrait de notre entretien avec Jean-Eudes Arlot]

Néanmoins, et malgré quelques constatations, une définition a bel et bien été adoptée qui fixe le nombre de planètes à huit. La fin de l’histoire ? Pas forcément. Il est tout à fait possible qu’il existe d’autres planètes dans notre système solaire. De telles planètes, si elles existaient, se trouveraient au-delà de la ceinture de Kuiper. Or des calculs montrent que si une planète semblable à Jupiter se trouvait aussi loin, nous serions incapables de la détecter, et qu’elle se déplacerait tellement lentement qu’on ne pourrait la distinguer d’une étoile !

Le nombre de planètes du système solaire n’a probablement pas fini de faire débat…