Le changement climatique est, au cours des vingt dernières années, devenu une préoccupation majeure dans notre société. Les gaz à effet de serre sont considérés comme la première cause du réchauffement de la planète. Dès 1997, le protocole de Kyoto met en place un système visant à réduire les émissions globales de gaz à effet de serre (non seulement le dioxyde de carbone, mais aussi de nombreux autres gaz) : le marché carbone. Les pays industrialisés (dits “Annex” selon la dénomination officielle des Nations Unies), dont les émissions sont les plus importantes sont soumis à des règles et des quotas stricts. Les pays en développement (“non-Annex” selon l’ONU) ne sont pas soumis à une telle règlementation et peuvent héberger des projets dits MDP (Mécanisme de Développement Propre).

Les projets MDP permettent, pour chaque initiative dite propre, de générer des Certificats de Réduction d’Emission (CER), sortes de droits à polluer, rachetables par des entreprises, des États ou des institutions. Ces crédits peuvent éventuellement leur permettre de dépasser le quota d’émission auquel ils sont soumis (selon le protocole de Kyoto justement).

La molécule CHF3 (HFC-23)

Dans ce cadre, les projets liés au gaz HFC-23 ont acquis une grande importance. Sous-produit de la fabrication du HFC-22, un liquide réfrigérant, sa destruction engendre de (trop) nombreux crédits carbone. Une telle importance peut être la cause de dérives, comme la surproduction de HFC-22 (et donc de HFC-23), remettant en cause le but premier du marché carbone : réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est ici que se dessine la controverse que nous allons décrire.

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