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  • L'influence de l'hygiène de vie

    Le « French Paradox » a été un moteur pour la recherche des effets des boissons alcoolisées sur la santé cardiovasculaire et sur le régime méditerranéen. Mais il a également conduit des épidémiologistes, des sociologues et des psychologues à s'interroger sur l'influence du mode de vie et du statut socio-économique sur la santé coronaire et sur leurs liens avec la consommation d'alcool. En effet, il est possible que les effets protecteurs sur le cœur attribués à l'éthanol dépendent du type de boisson. Ces différences pourraient également être dues au style de vie et au régime alimentaire.


    L'influence du style de vie

    Plusieurs études épidémiologiques menées en France (INSERM U558, U508, U258, Département d'Epidémiologie et de Santé Publique de la Faculté de Médecine de Strasbourg), aux Etats-Unis (Californie), au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et au Danemark suggèrent que les consommateurs modérés d'alcool sont ceux qui ont le style de vie le plus sain. Leur régime alimentaire est plus riche en fruits et légumes, ils fument moins et ont une activité physique plus importante. Ce sont autant de facteurs favorables à une bonne santé cardiovasculaire.

    « In our study, when alcoholic beverage preferences were considered, wine drinking was associated with a smaller percentage of current smokers (the number of cigarettes smoked was on average lower) and practised more physical activity. Moreover, the consumption of vegetables and fruit and the diet quality index was higher among wine drinkers compared to beer drinkers or drinkers in the « mixed preferences » group. »

    Extrait de « Alcohol Intake and Diet in France, the Prominent Role of Lyfestyle », Ruidavets, 2004.

    En outre, des études épidémiologiques menées par des sociologues (Paul Rozin de l'Université de Pennsylvanie, Claude Fischler du CNRS) indiquent que les comportements alimentaires varient considérablement d'un pays à l'autre. Ainsi, en France, la taille des portions est plus petite qu'aux Etats-Unis, sans que le grignotage soit plus important. Il semble également que les Français passent plus de temps à manger que les Américains. Enfin, les Français auraient une attitude plus positive envers la nourriture: les gens prendraient plus le temps de manger et apprécieraient davantage leurs repas (plaisir, échanges sociaux, qualités gustatives,…). A l'inverse, les Américains auraient tendance à considérer la nourriture d'un point de vue utilitaire (santé, qualités nutritionnelles, apport calorique). Les Américains paraissent plus stressés que les Français, à la fois par leur alimentation et leur vie quotidienne. Il faut noter que les comportements alimentaires des Européens du nord sont plus proches de ceux des Américains que ceux des Français. Ceci constitue une explication partielle du « French Paradox », sinon du « paradoxe méditerranéen ».

    « Our prior report (Rozin et al., 1999) demonstrated that the attitude toward food is more positive in France and less compromised by worry about the health consequences of consuming particular foods. [...] we have identified smaller portion size as a likely contributor to the lower weight (BMI) of the French, and longer eating time as an indicant that the French have a greater total amount of eating experience. »

    Extrait de « The Ecology of Eating : Smaller Portions Size in France than in the United States may help explain the French Paradox », Rozin & Fischler, 2003.





    L'influence du type de boissons

    Les mêmes études tendent à montrer que les buveurs de vin sont ceux qui ont les comportements les plus sains pour le cœur. Cependant, dans de nombreux pays comme les Etats-Unis ou le Danemark, les consommateurs de vin appartiennent à des catégories socio-économiques les plus élevées car ce produit est relativement cher. Les résultats sont donc biaisés. En France, ce n'est pas le cas. En effet, le vin est un produit de consommation courante. Les préférences de boissons dépendent davantage de la géographie : dans le nord, la bière est plus répandue, et dans le sud, c'est le vin.

    Les résultats de l'étude en France donnent les mêmes résultats, sans les biais indiqués. Les buveurs de vin ont une meilleure hygiène de vie, et leur répartition se fait selon un gradient nord-sud, tout comme pour le risque de maladies cardiovasculaires. Ceci corrobore les effets positifs du régime méditerranéen pour la santé.

    Cependant, il semble difficile de conclure quant aux bénéfices supérieurs du vin sur la santé cardiovasculaire. En effet, il est impossible de séparer le vin des autres facteurs. De plus, les phénomènes physico-chimiques décrivant l'impact des boissons alcoolisées (et de l'éthanol) sur la santé coronaire sont mal connus.



    - Qu'est-ce que le régime méditerranéen ? -> Voir le régime méditerranéen