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  • Le "French Paradox" existe-t-il ?

    Les statistiques de l'enquête MONICA pilotée par l'OMS révèlent que la mortalité coronaire française n'est pas si basse. La France s'inscrit dans un gradient nord/sud de diminution du risque de maladies cardiovasculaires.



    D'après le professeur Hugh Tunstall-Pedoe, l'exception française ne pouvait avoir que trois origines possibles : une erreur de diagnostic, un meilleur style de vie ou un avantage génétique. Cependant, la comparaison avec les statistiques d'autres pays est difficile car les protocoles de mesures varient considérablement d'un pays et d'une étude à l'autre.

    Le problème semble avoir été résolu avec la publication des résultats du projet MONICA (MONItoring trends and determinants in Cardiovascular disease) mené par l'OMS entre 1985 et 1994. Cette étude se focalise sur les fréquences des attaques cardiaques (fatales ou non) et sur les facteurs de risque (pression artérielle, tabagisme, taux de cholestérol) pour des hommes et des femmes âgés de 25 à 64 ans. Elle a impliqué près de quinze millions de personnes dans 25 pays (38 échantillons de population dont trois en France : Toulouse, Lille et Strasbourg). L'intérêt majeur de cette étude est l'utilisation d'une méthode standardisée pour mesurer les taux des événements. Les résultats obtenus sont donc comparables à l'échelle nationale et internationale.

    En France, l'étude montre que le nombre d'évènements est sous-estimé dans les statistiques officielles par rapport à d'autres pays. Après réajustement, il s'avère que le taux de mortalité coronaire demeure inférieur à la moyenne. Cependant, il s'inscrit dans un gradient nord-sud en Europe occidentale : la mortalité coronaire est plus forte dans le nord que dans le bassin méditerranéen.



    Tableau des taux standardisés d'événements MONICA pour les hommes de 35 à 64 ans entre 1985 et 1994


    Pierre Ducimetière, un épidémiologiste, directeur de l'Unité 238 de l'INSERM, centre coordinateur du réseau de l'étude MONICA pour la France, affirme ainsi en 2009 dans le bulletin trimestriel Questions de santé publique de l'IReSP :

    « Les données épidémiologiques récentes permettent d'affirmer que, dans la population française, la maladie coronaire n'est pas aussi rare qu'on a pu le croire auparavant, et la consommation de graisses d'origine animale pas si importante. Il n'est donc plus scientifiquement fondé de maintenir l'idée d'une exception française". En revanche, tout plaide en faveur d'un gradient nord-sud de la maladie coronaire en Europe occidentale, gradient dans lequel la France a la place que lui assigne la géographie. »

    Ainsi, l'expression « French paradox » semble abusive, les statistiques plaident davantage en faveur d'un « paradoxe méditerranéen ».



    - Y a-t-il des éléments socio-économiques ? -> Voir L'importance de l'hygiène de vie

    - Quelles peuvent-être les spécificités de cette région qui paraît pourtant hétérogène ? -> Voir le régime méditerranéen