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Des accidents sur les plages d'algues vertes (ou dans la filière de ramassage)...

1989 : décès d'un jogger

L'été 1989, un jeune jogger de 27 ans est retrouvé mort sur un dépôt d'algues vertes sur la plage de Saint-Michel-en-Grève. Une asphyxie par les gaz toxiques émis par les algues en décomposition est suspectée. Mais aucune recherche n'est effectuée dans ce sens.

1999 : accident d'un ramasseur d'algues

Le 5 mai 1999, Maurice Brifault, conducteur de tractopelle, ramasse des algues sur la plage de Saint-Michel-en-Grève. Il perd subitement connaissance et ne contrôle plus son engin qui continue d'avancer sur la plage. Il est secouru par deux infirmières qui faisaient du jogging sur la plage. Ensuite hospitalisé, il est resté dans le coma pendant cinq jours.

Finalement, le compte rendu d’hospitalisation ne donne pas de diagnostic mais précise que : « La question d’une intoxication par les émanations d’algues vertes reste posée, bien qu’il n’ait jamais été décrit de crises convulsives ni de troubles de conscience liées à l’inhalation de telles émanations ». Cette hypothèse est privilégiée par le Dr Philippe, médecin urgentiste qui a reçu le patient à Lannion. Il avait évoqué ce diagnostic dès le début car le patient était très cyanosé à son arrivée ; et fait une déclaration à la DDASS. Cette déclaration avait été transmise au centre antipoison de Rennes qui avait précisé qu’il ne pouvait pas conclure.

2008 : mort de deux chiens

Le 12 juillet 2008 , deux chiens qui couraient sur la plage d'Hillion recouverte d'algues vertes sont retrouvés morts. Les deux autopsies réalisées par deux organismes différents (l’école vétérinaire de Nantes et le laboratoire départemental de Vendée) confirment le décès par inhalation de gaz toxiques. Il apparaît que ces chiens sont morts d’un œdème aigu du poumon.

Cet incident a alerté le Dr. Claude Lesné : « À partir de cette histoire, nous sommes plusieurs professionnels de santé à nous faire la même réflexion : si cela arrive à deux gros chiens (13 kg et 25 kg), ça peut également arriver à des humains et, notamment, à des enfants. Surtout que les animaux réagissent habituellement plus tard et à des doses plus élevées ». (Extrait de l'article du Télégramme de Brest du 4 octobre 2008).

2009 : décès d'un transporteur d'algues

Le 22 Juillet 2009, Thierry Morfoisse, transporteur d'algues, effectue son troisième aller-retour entre la plage de Binic et à l’usine de traitement des déchets de Launay-Lantic. Sur la route, il perd le contrôle de son camion qui termine sa course contre le mur d’une maison, et meurt au volant. On conclut dans un premier temps à une crise cardiaque.

Thierry Morfoisse ne présentait pas d'antécédent médical connu, en particulier cardiovasculaire. Une expertise toxicologique effectuée le 21 septembre 2009, sur les prélèvements sanguins initiaux a mis en évidence une concentration sanguine importante en H2S et a conclu : « Le décès de la victime pourrait donc s’expliquer par une exposition massive à l’hydrogène sulfuré, sans pouvoir écarter totalement une formation post mortem d’H2S dans le cas où les prélèvements biologiques n’auraient pas été conservés dans des conditions optimales (moins 20 °) ». De plus, l’autopsie du 30 septembre 2009 a montré des lésions athéromateuses coronaires, un infarctus ancien qui n’était pas connu, ainsi que des lésions de nécrose correspondant à un infarctus récent qui est la cause du décès. Or l’infarctus est une lésion irréversible due à une anoxie du myocarde dont l'exposition au H2S peut être un facteur déclenchant.

Cette histoire a conduit à une polémique sur les causes du décès et la réaction des pouvoirs publics. Ces derniers sont accusés d'avoir cherché à masquer une vérité dérangeante en annonçant le décès à l'Agence France Presse le 5 septembre 2009 seulement, soit 15 jours après la visite de François Fillon à Saint-Michel-en-Grève. De leur côté, les associations environnementales sont convaincues que les algues vertes sont responsables de ce décès, elles ont la caution d’experts scientifiques. La famille de la victime, quant à elle, cherche à connaître la vérité et a décidé de porter plainte contre X.

En dépit des imprécisions du dossier, aucun élément objectif ne permet d’éliminer une intoxication par H2S comme cause de ce décès.

2009 : mort du cheval et intoxication aigüe de son cavalier

L'accident se produit le 28 juillet 2009 vers 16h sur la plage de Saint-Michel-en-Grève. Vincent Petit mène son cheval par la bride pour traverser le Roscoat, petit ruisseau débouchant sur la plage de Saint-Michel-en-Grève. La zone est vaseuse et recouverte par une couche d’algues. Le cheval perce la croûte et s'enlise jusqu’au cou dans un mélange de vase et d'algues vertes. Il entraîne alors son cavalier qui s'enfonce à son tour jusqu'à la poitrine. Le cheval meurt d'un arrêt respiratoire et son cavalier perd connaissance. Il est secouru par deux ramasseurs d'algues présents sur les lieux, à l'aide du godet du tractopelle utilisé pour le ramassage. Le cavalier est alors éloigné de la vasière puis conduit à l'hôpital.

Lire le témoignage de M. Petit.

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