Ouverture de la controverse

Nous avons vu qu’en France, un programme de dépistage généralisé du cancer du sein a été mis en place, sur le modèle instauré dans d’autres pays européens et aux Etats-Unis. Les premiers résultats témoignent d’une réduction de 35% de la mortalité. Mais ces chiffres sont rapidement critiqués, notamment par des méta-analyses qui reprochent à ce type de dépistage une efficacité moindre, et des études d’efficacité biaisées. Cependant il ressort que le dépistage généralisé permet tout de même de sauver  un nombre de vie considérable, et de mettre en place des structures de soins pour les patientes. Le format actuel du dépistage est donc défendu avec ferveur par certains  acteurs, si bien que les plans cancer qui mettent en place le dépistage généralisé demandent à être étendus à une population plus jeune.  

Une autre question à contre-courant de la controverse étudiée se pose alors : faut-il abaisser la limite d’âge du dépistage ?

Ceci permettrait aussi de sensibiliser les femmes plus jeunes au dépistage (30% des femmes ne se sentent pas concernées par le dépistage organisé du cancer du sein d’après Catherine Dumas(1)), et donc d’augmenter leur participation, grâce à une politique plus active.

Les institutions sont unanimes sur la réponse : il faut maintenir le format actuel du dépistage, et non le rendre accessible aux femmes âgées de 40 ans et plus. En effet, les inconvénients du dépistage à cet âge (démobilisation des femmes, sur-traitements, irradiations…) dépassent les avantages. Le dépistage des femmes âgées de 40 à 50 ans n’est pas justifié médicalement et économiquement.

Cependant la question de la limite d’âge fera toujours débat, car comment définir un âge précis de départ généralisé, alors que le cancer relève du cas par cas ?

 

Peut-être que la clé réside dans l’amélioration du dépistage actuel. Pour que son efficacité soit optimale, il faut en effet que le taux de participation soit élevé (environ 70 à 80% d’après la HAS(2)). Un des buts du gouvernement est donc d’augmenter de 15% la participation au programme de dépistage. Pour cela, il faut que les femmes se reconnaissent dans le programme, en continuant les campagnes de sensibilisation, et en impliquant davantage les médecins généralistes (médecins que les femmes fréquentent le plus, avec les médecins gynécologues). Une attention particulière doit aussi être portée aux femmes qui ont des prédispositions génétiques.

Peut-être que cela fera l’objet du prochain plan de lutte contre le cancer.

Merci d’avoir suivi cette controverse, en espérant avoir répondu à vos attentes !

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