Vitesse Execution des algorithmes

 

Quelle est alors l’importance de la vitesse d’exécution des algorithmes HFT, notamment sur la liquidité ?

 

Les places boursières s’adaptent en fait à la demande notamment par la création de plateforme d’échange où la vitesse d’exécution devient de plus en plus grande. Il apparaît quand même « un seuil d’utilité » car il s’avère qu’au-delà d’une certaine limite (de l’ordre de la centaine de microsecondes), personne n’est intéressé par cette vitesse.

Alors comment expliquer que certaines entreprises utilisent des technologies afin de raser les microsecondes, voire moins ? Il faut quand même réaliser qu’à même à ce niveau-là, les investisseurs perdent toute logique dans leurs transactions via des algorithmes. Si la vitesse est trop grande, il n’y a donc aucun avantage réel pour l’ensemble du marché, tout semble être une question d’équilibre. C’est donc l’objectif d’institutions comme NYSE-Euronext ou London Stock Exchange d’assurer un tel équilibre.

Cela nous amène aussi à nous demander si le marché, dans son ensemble, préfère la vitesse pour améliorer les « micro-profits » ou s’il est plus attiré par la liquidité ? Les acteurs des marchés financiers vous assurent qu’ils préfèrent tous la liquidité, notamment lors d’opérations d’arbitrage. S’ils sont capables de profiter de la moindre microseconde pour augmenter la liquidité, alors ils le feront sans hésitation. Au contraire, s’ils sont incapables de le faire alors ils passeront à une plus petite échelle de temps. Aussi, blâmer le trading Haute Fréquence n’est pas aussi aisé que cela car le champ d’action du HFT semble aussi important que celui du trading « humain ». Si une transaction au niveau de la nanoseconde est réalisable, la question est alors de savoir si le marché peut créer et profiter de la liquidité non négligeable disponible à ces vitesses.

 

Tout semble être une affaire d’entente et de compromis entre les différents acteurs des marchés financiers. Ils n’ont pas tous besoin d’atteindre des vitesses excessives et cela ne signifie pas non plus que les plus rapides feront les meilleures affaires ou qu’ils sont plus intelligents. Chacun doit aller à son rythme avec un certain équilibre. Tout est donc une question de diversité des acteurs pour assurer la liquidité.

 

 Un coup d’oeil sur l’allée chaude d’une des salles de données du centre de NYSE Euronext à Mahwah, dans le New Jersey.

 (Crédit photo:NYSE Technologies)

 

Le sujet est donc bien brûlant et lorsqu’il s’agit de savoir si théoriquement le  HFT contribue de manière positive sur le marché, les réponses deviennent très diverses et se contredisent. Les opérations d’arbitrages, rôle historique du HFT, en ont effectivement apporté. Mais sur une même place boursière, on conclue que le HFT permet surtout d’injecter une spéculation artificielle sur les marchés, qui part la suite permet une stabilité des marchés.

De manière générale, l’impact macroscopique du HFT sur les marchés au comptant est bien difficile à évaluer. Catherine Lubochinsky pense clairement que son utilité économique est moindre. « Dans le cadre des marchés dérivés, c’est plus facile à voir (…). Ce que les travaux économiques ont cherché à voir est s’il y avait de la persistance dans les performances du HFT. On s’aperçoit qu’il n’y a pas de persistance dans les performances des Hedge Funds : il n’y a pas de miracles. ».