Le Gaucho

 

La controverse s’installe autour de certains insecticides comme le Gaucho dont la mise sur le marché coïncide avec les phénomènes de disparition des abeilles. Ces produits qui ont pour objectif de tuer les insectes et on voit donc mal comment ils n’aurait aucun effet sur les pollinisateurs.

Le Gaucho est un insecticide systémique produit par l’entreprise allemande Bayer AG. Il regroupe une gamme de produits qui ont comme molécule active l’imidaclopride et sont utilisés pour traiter un certain nombre de cultures. Parmi les plus concernées le mais, le tournesol et la betterave ou le produit s’est largement imposé aux agriculteurs.

Les semences de mais et de betterave traitées Gaucho ont obtenu une AMM (autorisation de mise sur le marché) en février 1992. Les semences de tournesol, elles ont été mises sur le marché en 1993. Ce type de traitement qui s’effectue sur les semences avant semis amènes généralement certains avantages, le traitement est plus écologique que lors d’un épandage classique ou le produit est utilisé en plus grande quantité et se répand par voie aérienne. Le cout reste identique aux autres types de traitements tout en assurant une plus grande facilité d’utilisation pour l’agriculteur.

Durant l’été 1997 la mortalité prend de l’ampleur et la polémique enfle autour du produit et le ministère ouvre une enquête. La CET demande à ses experts, Mr. Belzunces et Taseï, d’établir un rapport à partir de tous les éléments disponibles. Un vaste programme d’études est réalisé au cours de l’année 1998. Les premiers résultats ne permettent pas de conclure et les experts chargés d’effectuer les tests concluent à la nécessité de réaliser des études supplémentaires dans des zones exemptes de Gaucho. Le gouvernement décide de procéder de façon minutieuse et suspend la vente de Gaucho dans trois départements pour effectuer des études en pleins champs. Les résultats de l’été 98 sont de nouveau en faveur du maintien de l’AMM du Gaucho. Néanmoins l’imprécision des méthodes d’analyse laissent planer le doute et Le Ministre de l’agriculture, M. Jean Glavany applique pour la première fois le 22 janvier 1999 le principe de précaution pour un produit phytosanitaire. Il demande le retrait provisoire du Gaucho sur tournesol dans l’attente de résultats complémentaires de la société Bayer à fournir dans un délai de deux ans.

Bayer émet plusieurs requêtes tout en effectuant les recherches permettant d’arriver aux résultats supplémentaires mais celles-ci sont toutes refusées. Les conclusions des enquêtes menées par Bayer et d’autres instituts en parallèle sont incapables de démontrer un lien de cause à effet entre le phénomène de disparition et le Gaucho. Début 2001, la mesure d’interdiction est tout de même reconduite pour deux années supplémentaires selon le même principe de précaution. Le ministère de l’agriculture étend néanmoins les recherches en se penchant sur d’autres facteurs comme le Varroa ou le Nosema ceranae. D’autres études sont aussi menées pour évaluer la persistance du produit dans les sols. Le produit sera encore interdit pour trois ans en 2003

Les disparitions continuent malgré le retrait de l’insecticide appliqué aux plants de tournesol et le 25 Mai 2004 c’est le produit Gaucho destiné au maïs qui est visé par le nouveau ministre  de l’agriculture Hervé Gaymard. Le produit fait l’objet d’une interdiction qui est confirmée en 2006 par le conseil d’état en même temps que celle du produit sur tournesol. La molécule active (imidaclopride) est elle toujours tolérée par la commission européenne et le gaucho est utilisé dans d’autres pays de l’union. En effet les scientifiques e charge du dossier au niveau européen ont considéré « qu’il n’est pas possible, actuellement, de dégager des conditions acceptables au sens de la directive européenne, en ce qui concerne le risque pour les abeilles, pour l’usage des semences de maïs enrobées par la préparation Gaucho contenant comme matière active l’imidaclopride aux doses homologuées. »