Au niveau mondial, le cancer du col de l’utérus est au second rang des cancers de la femme en termes d’incidence et au premier rang en termes de mortalité, principalement dans les pays en voie de développement. En France, comme dans la plupart des pays industrialisés, la pratique du dépistage par frottis cervico-utérin (FCU) a permis d’en diminuer fortement l’incidence et la mortalité. Les recherches du Professeur Harald zur Hausen, récompensé par le prix Nobel de Médecine, ont mis en évidence la prévalence de papillomavirus oncogènes dans les cancers du col de l’utérus. Cette découverte ouvre la voie à un nouveau type de prévention : le vaccin.

La perspective de se prémunir d’un cancer par une simple piqûre suscite l’engouement de la presse. En 2009, les laboratoires Sanofi Pasteur MSD annoncent avoir mis au point un vaccin efficace contre les souches responsables de 70% des cancers. 9 mois plus tard, le vaccin Gardasil est commercialisé. Campagnes de publicité et de vaccination, remboursement par la sécurité sociale… les incitations sont nombreuses et jouent sur la corde sensible en appelant les mères à protéger leurs filles. Mais les inconnues sur ce vaccin qui a la cote sont nombreuses : durée de validité, efficacité réelle, nécessité du frottis… Le recensement de quelques effets indésirables graves achève de soulever une controverse très vite médiatisée.

Doit-on continuer à vacciner contre le cancer du col de l’utérus ?


Telle est la question à laquelle les acteurs de la controverse - médecins généralistes, oncologues, gynécologues, autorité de santé, familles, laboratoires …- tentent de répondre.

A travers ce site, nous tâchons d’identifier les problématiques sous-jacentes, de repérer les acteurs, et de mettre en lumière la façon dont ils interagissent. Il ne s’agit pas donner une réponse à la question soulevée mais d’exposer de façon la plus exhaustive et pertinente possible les tenants et les aboutissants de la controverse.