Qui est responsable?

Aujourd’hui, nous sommes peut-être pour la plupart victimes d’un spam de plus en plus présent dans nos profils sur Facebook, twitter, google+ ou autres réseaux sociaux. Mais à quel acteur imputer la responsabilité de cette propagation du spam ? On touche ici à l’un des noyaux de notre controverse dont la réponse varie avec le point de vue adopté.

Point de vue de la justice

 

Le point de vue juridique sur le sujet est malheureusement encore peu précis. Les lois manquent en effet de spécificité et ceci est dû, d’après François Sartre, avocat spécialisé en droit informatique, au fait que ce phénomène est assez récent. Puis, la grande propagation du spam participe, d’une façon directe à la banalisation de cet acte, qui peut néanmoins prendre les dimensions du harcèlement. Si le spammeur pirate ensuite le système de données de l’utilisateur via un spam composé d’hyperliens ou de virus (cheval de troie).

 

Aux Etats Unis, les actes suivants sont passibles d’une peine d’emprisonnement :

- Falsifier les informations d’en-tête 

- Retransmettre des messages multiples en falsifiant l’origine du message. 

- Inscription à plusieurs comptes avec de fausses identités

 

« la loi dit qu'un réseau social doit respecter la loi et donc ne doit pas se servir volontairement, je dis bien volontairement, de moyens pour indisposer les gens.»

Maître Sartre

Point de vue du réseau social

 

Il s’agit surtout ici d’un rapport de confiance avec l’utilisateur. En effet, Facebook et Pinterest laissent la possibilité à l’utilisateur de signaler ou non un message ou un lien considéré comme abusif. Google+, lui considère automatiquement que les commentaires sont des spams potentiels. Les rapports avec l’utilisateur peuvent donc varier, mais dans tous les cas, cette incitation des réseaux sociaux à signaler le spam montre cette responsabilité que les réseaux sociaux affectent à l’utilisateur.

 

Le problème est que le réseau social en question ne répond pas automatiquement (ce qui est assez prudent) aux requêtes anti-spam, peut-on pour autant dire alors que l’utilisateur est tout innocent dans cette procédure ?

 

« S’il y a un abus de celui qui envoie les spams, il peut prévenir le réseau social dans lequel il est pour essayer de pister cette personne et de lui demander d'arrêter. Le problème, c'est que ces réseaux sociaux sont rarement en France et sont très difficiles à joindre. Et, si vraiment, il y a un abus énorme, on saisit le procureur de la république. »

Maître Sartre

Point de vue des chercheurs

 

D’après nos entretiens et les articles qu’on a pu analyser, l’utilisateur joue un rôle central dans la lutte contre le spam, non seulement par la détection, qui n’est pas toujours possible pour des particuliers sans recourir à des logiciels fiables et développés, mais aussi par cette sensibilité à la délicatesse du problème.

 

Le fait est que plusieurs utilisateurs qui signalent des messages déplaisants comme étant des spams ou au contraire, ne réagissent pas du tout devant des spams flagrants , en sous-estimant la menace qui grandit en fait par cette passivité.

 

Les chercheurs tel que José Marcio insistent sur cet aspect de l’ignorance de la définition de vrai spam. D’ailleurs beaucoup d’entreprises partagent implicitement ce point de vue en interdisant totalement l’accès à facebook, twitter et la plupart des réseaux sociaux non seulement par but d’efficacité mais aussi par crainte du piratage de tout le système à cause d’un virus provenant d’un spam apparemment banal. Mais qui est vraiment responsable de la sensibilisation à ce phénomène du spam ?

 

La question est toujours ouverte car l’interaction entre les acteurs et la nouveauté du phénomène rend la problématique de la responsabilité assez complexe.

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