Faut-il fermer les bibliothèques ?

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Les Acteurs

Entretiens

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Clothilde Zur Nedden :

Directrice du service commun de la documentation de l’Université Paris-Sorbonne

Originaire de Troyes, ville réputée pour sa médiathèque disposant du deuxième fond documentaire de France, Clothilde Zur Nedden a pris conscience des possibilités que le livre offrait, lors de ses rencontres avec les conservateurs qui s’occupaient du fond ancien. Elle était jusqu’en 2012 la directrice de la bibliothèque de l’école Mines Paristech, avant de prendre la fonction de directrice du service commun de la documentation de l’Université Paris-Sorbonne.

« Ce que je recherche, c’est de pouvoir permettre à un maximum de personnes d’accéder à tout un patrimoine qu’on conserve et à toutes ses richesses, pour construire une bibliothèque pour l’ensemble de la communauté et non pas pour le bibliothécaire »

Voici l’intégralité de l’entretien que Clothilde Zur Nedden a bien voulu nous accorder : Retranscription


Mats Carduner :

Ex-DG de Google France et Google Europe du Sud

Mats Carduner travaille depuis près de 17 ans dans le secteur de l’Internet, il a connu un parcours très riche au sein de nombreuses entreprises. D’abord chez Infonic, puis chez Havas, ou encore chez Monster, où il a occupé le poste de Directeur Général de Monster France. Il a notamment travaillé sur la migration des contenus papier, presse et magazines vers le numérique, en particulier, sur le marché de la publication d’offres d’emploi, qui a été l’un des premiers marchés mis à mal par Internet. Après avoir créé sa propre start-up, il a rejoint Google en Septembre 2004 en tant que Directeur Général de Google France puis Europe du Sud, avant de créer en 2010 une nouvelle start-up : Fifty-five qui fait essentiellement de la collecte de données pour analyser le comportement des gens sur Internet et améliorer la performance des sites web.

« A ce titre, j’ai connu en 2004 l’annonce qu’a faite Google de numériser 10 millions de livres pour les rendre accessibles au grand public, et qui a créé un tollé en France car un certain nombre de personnes se sont lancées dans une contre-offensive anti-Google en dénonçant le pillage de la propriété intellectuelle. J’étais donc au cœur de Google, lorsque le projet est né. »

M. Carduner n’a pas souhaité diffuser l’intégralité de l’entretien qu’il nous a accordé. Nous nous limitons uniquement à quelques citations disséminées dans l’analyse de la controverse.


Marc Rassat :

Délégué à la communication à la Bibliothèque Nationale de France (BNF)

Anciennement directeur de la communication de Prisma Presse – aujourd’hui Prisma Media, le deuxième groupe de presse magazine en France –, Marc Rassat a été nommé au poste de délégué à la communication à la Bibliothèque nationale de France en septembre 2002, poste qu’il occupe toujours.

Il est au fait non seulement de la situation générale des bibliothèques face au numérique en France, mais également de nombreux projets menés par la BnF et associés aux nouvelles technologies de l’information, tels que Sinbad (service de réponse au client extérieur), SPAR (système de gestion automatique d’archives), Centre Pompidou Numérique (projet de collections et d’expositions numériques) ou le projet de « print on demand » français.

M. Rassat considère la situation actuelle comme une évolution progressive d’un « tout analogique » vers un équilibre différent des formes de savoir. Assuré qu’il n’est pas nécessaire de fermer les bibliothèques, il préconise l’adaptation des bibliothèques à ce nouvel équilibre ainsi que l’appui sur l’aspect culturel et la médiation.

« Toutes les bibliothèques, municipales ou autres, doivent se transformer d'un lieu de prêt et de consultation en un lieu culturel. Si le livre est l'objet culturel par excellence, Internet le devient aujourd'hui, et il est logique que les deux se marient. »

Voici l’intégralité de l’entretien que Marc Rassat a bien voulu nous accorder : Retranscription


Pierre Mounier :

Professeur l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)

Directeur associé du Centre pour L’Edition Electronique Ouverte (CLEO)

« Latiniste de formation, j’ai fait sinuer mon parcours universitaire entre plusieurs disciplines : les études littéraires, l’anthropologie, les sciences de l’information et de la communication. Mais c’est l’émergence puis l’explosion des technologies numériques à partir de la fin des années 90 qui a déterminé mon investissement professionnel. En 2000, j’ai fondé Homo Numericus, magazine puis portail d’information et de réflexion sur les relations entre nouvelles technologies et société. Quelques années plus tard, j’ai créé une cellule d’édition électronique à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon ce qui m’a permis de conjuguer ma formation de sciences humaines et ma passion pour Internet. Enfin, j’ai rejoint Revues.org et le Centre pour l’édition électronique ouverte, d’abord comme formateur puis comme directeur adjoint, qui est ma fonction actuelle. »

Propos issus de son site personnel http://pierremounier.net/

Le CLEO, subventionné par l’Etat, dispose d’une équipe d’une trentaine de personnes, spécialisées dans l’édition électronique en sciences humaines et sociales.

Pierre Mounier n’a pas souhaité diffuser l’intégralité de l’entretien qu’il nous a accordé. Nous nous limitons uniquement à quelques citations disséminées dans l’analyse de la controverse.


Xavier Bredin :

Secrétaire général chargé de l'administration et de la diffusion au Centre National du Livre

Établissement public du Ministère de la Culture et de la Communication, le Centre national du livre a pour mission d’encourager la création et la diffusion d’ouvrages de qualité, à travers divers dispositifs de soutien aux acteurs de la chaîne du livre (auteurs, éditeurs, libraires, bibliothèques, organisateurs de manifestations littéraires). C’est donc un acteur majeur en contact avec toutes les sphères qui gravitent autour du livre. Aujourd’hui, l’établissement dispose un budget de près de quarante millions d’euros. L’essentiel de ces ressources provient d’une taxe sur les appareils de reprographie et d’impression et d’une taxe sur les éditeurs.

Dans le domaine du numérique, trois dispositifs principaux d’aide accordée par le CNL existent : une aide à la numérisation des ouvrages, une aide à la diffusion internet et une aide de six millions d’euros attribuée à la BNF pour numériser son catalogue. Par ailleurs, le CNL travaille depuis bientôt deux ans avec soit des éditeurs, soit des libraires pour des projets expérimentaux pour le développement du numérique, auxquels est attribué un million d’euros.

Selon Xavier Bredin, le passage entre le livre papier et le livre numérique va se faire sur le très long terme, à la manière de l’imprimerie il y a quelques siècles. Les modes de lecture évoluent et le nombre de pratiques de lecture augmente.

Le CNL incite les éditeurs à numériser en raison du nombre important et croissant d'e-readers sur le marché. Quant aux bibliothèques, elles sont aujourd’hui obligées de se réformer et elles n’ont plus vocation à être uniquement un catalogue d’ouvrages, mais plus un lieu de médiation vers les ouvrages. C’est aussi un espace de socialisation, qu’on appelle le troisième lieu.

Voici l’intégralité de l’entretien que Xavier Bredin a bien voulu nous accorder : Retranscription

Cartographie du Web

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Les cartes ont été réalisées avec IssueCrawler puis traitées à l’aide du logiciel Gephi pour mettre en évidence les liens entre les acteurs et leur position dans la controverse.

Le principe : nous avons rentré dans IssueCrawler certaines adresses de sites Internet, pivots de notre controverse. Le site dessine le réseau englobant ces adresses et comptabilise le nombre de liens entre les nœuds de ce réseau. Le nombre de nœuds et de liens peut être ajusté en fonction des préférences de l’utilisateur.

Grâce à Gephi, nous avons ensuite regroupé les nœuds en fonction de leur proximité thématique et mis en évidence l’ampleur de leurs interactions grâce aux flèches.

Les cartes sont à haute densité et pour des raisons de lisibilité, nous vous invitons à les télécharger : Carte 1

Les points de départ de cette première carte ont été majoritairement des sites gouvernementaux français, des réseaux de bibliothécaires tels que l’ENSSIB ou Bibliothèques Sans Frontières et des bibliothèques numériques Gallica et Europeana. Le premier constat intéressant est que l’édition numérique est intimement liée à notre problématique : un pôle de flèches apparaît autour de revues.org, plate-forme destinée à la promotion de l’édition électronique scientifique. Une deuxième remarque s’impose : l’importance de l’Etat. En effet, le réseau de flèches autour du pôle gouvernemental est très dense et montre des liens étroits entre celui-ci, la BNF et Europeana, ce que nous avions découvert au cours de nos recherches. La volonté ministérielle est une composante essentielle de l’évolution des bibliothèques face au numérique. Il est important de noter la présence de nombreux établissements de recherche ou d’enseignement supérieur, ce qui s’explique par deux raisons : d’une part, ils dépendent du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et sont les premiers à appliquer les réformes telles que le plan national pour la modernisation des bibliothèques universitaires. D’autre part, ils sont directement confrontés à la question de la numérisation qui conditionne leur futur et celui de leurs connaissances. Ils sont les centres où cette question est étudiée, quantifiée et discutée, où de nouvelles technologies sont développées et de nouveaux concepts testés.

Les cartes sont à haute densité et pour des raisons de lisibilité, nous vous invitons à les télécharger : Carte 2

Cette carte est intéressante car elle fait ressortir des interactions absentes de la carte précédente ; elle a été dessinée en allant un cran plus profond que la première carte, ce qui la rend un peu moins lisible. Néanmoins, nous constatons que le pôle gouvernemental reste très dense et le plus imposant. Mais cette fois-ci, les sites en rapport avec l’édition numérique sont plus nombreux et intensément liés. Ce groupe est tout à fait séparé de l’ensemble des sites gouvernementaux et il y a peu de communication entre les deux. Ce sont donc deux problématiques à la fois liées car s’influençant mutuellement mais traitées de manière distincte par des acteurs différents. Les médias apparaissent sporadiquement, tels que le Monde, le figaro ou Radio France, mais ils n’occupent pas une place centrale dans le réseau et sont peu reliés aux autres nœuds, tendance confirmée par nos recherches qui ont révélé une faible couverture médiatique de la question.

Diagramme des acteurs

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Voici un schéma résumant de manière simpliste les interactions entre les acteurs principaux de notre Controverse. En effet, la position de chacun d'entre eux évolue dans le temps, ce qui complique la tâche de les schématiser. Les textes accompagnant les acteurs donnent de plus amples informations.

BNF : bibliothèque nationale de France

La Bibliothèque nationale de France (BnF), connue sous cette appellation depuis 1994, est l’héritière des collections royales constituées depuis la fin du Moyen Âge. C’est un établissement public chargé de la collecte du dépôt légal à partir de 1537 ; elle est la plus grande bibliothèque de France et l’une des plus importantes au monde. Elle est divisée en sept sites, dont le principal est la bibliothèque du site François-Mitterrand ou Tolbiac, située dans le 13e arrondissement de Paris.

La BnF a une mission de collecte d’archivage et d’entretien , mais aussi des activités de recherche et de diffusion de la connaissance, grâce entre autres à l’organisation régulière d’expositions, dans ses locaux ou sur Internet.

À Tolbiac, la bibliothèque François-Mitterrand occupe un site de 7,5 hectares pour une esplanade de 60 000 m². Ses quatre grandes tours de 79 m chacune correspondent symboliquement à quatre livres ouverts. Chaque tour porte un nom :

  • tour des Temps
  • tour des Lois
  • tour des Nombres
  • tour des Lettres

Le site donne accès à deux type de salles de lecture : les salles du Haut-de-jardin sont accessibles à toute personne âgée de seize ans ou plus, sous réserve d'acquitter un droit d'entrée. Le Rez-de-jardin est réservé aux chercheurs et n’est utilisable qu’après justification. Il comprend aussi l'Inathèque, espace de consultation des collections de l'Institut national de l'audiovisuel.

La BnF est également de plus en plus connue pour sa bibliothèque numérique, Gallica. En libre accès, elle regroupe des livres numérisés, des revues, des photos et une collection d'enluminures.

Bien que les premières numérisations datent de 1992, Gallica a été lancée en 1997. Une deuxième version a été mise en ligne en 2000. En 2005, en réponse à l'initiative de Google Recherche de livres, Jean-Noël Jeanneney, ancien directeur de la BNF, publie « Quand Google défie l'Europe », où il plaide pour une réaction européenne et notamment française. Suite à cet appel, la Bibliothèque nationale de France s'engage dans la « numérisation de masse », mandatée par l’Etat, avec une augmentation de la quantité des documents mis à disposition et le basculement progressif vers le mode texte par reconnaissance optique de caractères.

Gallica2, troisième version de Gallica, a été mise en place en novembre 2007, l'ancienne version restant alors provisoirement disponible.

Toujours pour répondre à Google, est lancé un projet d'intégration dans Gallica d'œuvres sous droits, en partenariat entre la Bibliothèque nationale de France, la Direction du livre et de la lecture, le Centre national du Livre et le Syndicat national de l'édition. Le moteur de recherche donne accès à la fois aux documents libres et aux documents sous droits, les diffuseurs restant libres de décider des conditions de consultation du texte intégral. Gallica donne également accès à des bibliothèques virtuelles partenaires.

En mars 2009, Gallica et Gallica2 sont réunifiées. Le 12 janvier 2010, le rapport de la mission Tessier prévoit des évolutions de Gallica, qui pourrait se détacher de la BnF et devenir une interface de consultation.

Au 24 avril 2012, Gallica comptait 1 740 959 documents.

En 2009, la Bibliothèque nationale de France hésite sur sa position vis-à-vis de Google, pour des questions de coûts. Bruno Racine, actuel président de la BNF, publie « Google et le nouveau monde » en 2010, plaidant pour des négociations avec Google. En 2012, la BNF considère sérieusement un partenariat avec le géant américain, mais est freinée par les dix ans d’exclusivité demandés par ce dernier. Elle considère qu’il doit y avoir un partage des ressources (voir entretien avec Marc Rassat).

Aides accordées par l’Etat en fonction des années :

Google

Google est une société fondée le 27 septembre 1998 dans la Silicon Valley, en Californie, par Larry Page et Sergey Brin. Google s'est donné comme mission « d'organiser l'information à l'échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile », elle se présente à travers sa devise « Don’t be evil » comme œuvrant pour un monde meilleur.

Google Books est un des projets les plus critiqués de Google. Il consiste à numériser systématiquement le plus grand nombre possible de livres. Les critiques s'inquiètent de l'impact de la position dominante de Google en termes de numérisation, et de son traitement des droits d’auteur.

Dès 2002, le projet « livres » naît. En 2003, les équipes de Google mettent au point des techniques pour scanner les livres sans détériorer leur qualité, à un rythme beaucoup plus soutenu qu'auparavant. Le 6 octobre 2004, Google annonce le lancement de « Google Print ». Il explique que beaucoup de livres à travers le monde ne sont plus édités, et qu'en travaillant en partenariat avec des bibliothèques et des éditeurs il souhaite rendre accessibles des millions de livres au grand public.

Fin 2004 est également lancé Google Scholar, qui permet d'effectuer des recherches sur des articles scientifiques, des thèses universitaires, des citations ou des livres scientifiques. En septembre 2005, Google étend son programme aux éditeurs français. Dans un communiqué de presse, l'entreprise affirme qu'elle « respecte les droits d’auteur et collabore avec les éditeurs pour garantir la protection de leurs ouvrages », notamment en bloquant les fonctions « imprimer », « couper », « copier » et « enregistrer » sur les pages.

Dans ses partenariats, le fonctionnement est le même dans presque tous les cas de figure : la numérisation est opérée par Google sans frais pour la bibliothèque concernée, puis une copie est remise à cette dernière. Enfin l'ouvrage est mis à la disposition du public, par accès payant ou gratuit selon le droit d'auteur applicable, et intégré au système de recherche interne à la bibliothèque. Jean-Claude Guédon, membre de l'Internet Society, condamne cette opération :

« La numérisation à la Google est un piège. En effet, le document numérisé demeure la propriété de Google et la bibliothèque impliquée doit empêcher tout autre moteur de recherche autre que Google d'indexer sa collection numérisée. […] Il est vrai que nous aurons ainsi accès à des milliers de livres rares, mais ces ouvrages ne seront disponibles que sous la forme de pages-images que l'on ne pourra que lire. Toute recherche plein texte devra s'effectuer par le truchement du site de Google

En août 2009, la Tribune titre « Livre en ligne : Google a gagné » pour annoncer que la BnF pourrait finalement confier à Google Books la numérisation de ses fonds. La BnF justifie ce changement de stratégie par le coût de la numérisation : entre 0,12 € et 0,74 € par page, soit un budget nécessaire de 50 à 80 millions d'euros, à mettre en regard avec les 5 millions d'euros alloués à Gallica via le Centre national du livre (CNL). Jean-Noël Jeanneney n'est pas de cet avis, jugeant qu'il faut privilégier la qualité plutôt que l'exhaustivité.

En 2005, Google fait face à sa première plainte de l’Author’s Guild concernant Google Books : il s’agit d’une plainte pour violation massive du copyright et manquement à une rétribution juste des auteurs et des éditeurs. La firme se défend en invoquant le fair use, et défend que ses résultats de recherche ne présentent jamais l’intégralité du livre.

Malgré la première poursuite, Google reprend ses numérisations en novembre 2005, notamment d'œuvres protégées. La seconde action est un procès au civil suite à une plainte déposée par l’Association of American Publishers. L'entreprise prétend défendre le même but que le copyright (augmenter la popularité et les ventes de livres, contribuer aux bénéfices des auteurs).

En juin 2006, le groupe La Martinière / Le Seuil annonce son intention d'attaquer en justice Google. Il reproche au moteur de recherche d'avoir numérisé certains de ses ouvrages pour Google Book Search sans accord préalable. Il s'agit du premier procès en France opposant un éditeur à Google. Le 18 décembre 2009, Google a été condamné à payer 300 000 € de dommages et intérêts aux éditions du Seuil. Le tribunal de grande instance de Paris a également interdit à Google de poursuivre la numérisation d'ouvrages sans l'autorisation des éditeurs.

Les auteurs et éditeurs ne veulent pas pour autant couper les ponts avec le géant américain :

« Il faut que Google arrête de numériser derrière notre dos et comprenne que nous sommes prêts à discuter »

M. Eyrolles, président du Syndicat national de l'édition

« On peut très bien numériser correctement »

M. Absire, président de la Société des gens de lettres de France

Ce dernier cite le projet Gallica :

« Gallica s'assure que l'auteur accepte que ses livres soient numérisés. À partir de quoi il s'engage à respecter un certain nombre de normes qualitatives. »

En novembre 2009, un accord baptisé « Google Book Settlement » est mis en place, mais ne concerne que les livres enregistrés aux États-Unis ou publiés au Canada, au Royaume-Uni ou en Australie avant le 5 janvier 2009. Plusieurs point ont été abordés tels que la rémunération des auteurs et des éditeurs et un dédommagement de 125 millions de dollars en faveur des ayants droit.

Le principe de Google est de numériser, puis de s’acquitter du problème des droits d’auteur ; cela leur permet de numériser massivement et de faire évoluer des lois floues qui prennent du temps à être définies.

« Notre but est de travailler avec des éditeurs et des bibliothèques pour créer un catalogue virtuel complet de tous les livres et dans toutes les langues, dans lequel les internautes pourront effectuer des recherches. Par le biais de ce catalogue, nous souhaitons aider les internautes à découvrir de nouveaux livres et les éditeurs à trouver de nouveaux lecteurs. »

http://books.google.com/googlebooks/library.html

Amazon : un exemple de plate-forme de distribution électronique

Amazon.com est une entreprise de commerce électronique américaine basée à Seattle. Elle vend tous types de produits culturels : disques CD, musique en téléchargement, DVD, appareils photos numériques, informatique et dans l'équipement de la maison, etc.

Créée par Jeff Bezos en juillet 1995, elle a été introduite en bourse au Nasdaq en mai 1997. La filiale française a ouvert en 2000.

Lancement du Kindle en 2007 : 1 274 251 e-books au 24/02/12. Amazon s’oriente vers l’édition numérique, propose sa liseuse électronique à bas prix et étoffe son catalogue.

En juin 2010, Amazon annonça que le nombre d’e-books vendus avait dépassé pour la première fois le nombre de livres papier pendant le premier semestre de 2010. La plate-forme de commerce électronique affirma que 143 e-books furent vendus pour 100 livres papier. Début juillet de la même année, les ventes augmentèrent jusqu’à 180 e-books pour 100 livres papier.

Associations des bibliothécaires de France

L’Association des bibliothécaires de France, créée en 1906 sous le nom d’Association des bibliothécaires français, est une association loi de 1901, reconnue d'utilité publique en 1969.

L’Association des bibliothécaires français, attachée par nature tant à la diversité culturelle qu’au développement de l’accès à la culture et à l’information, apporte son plein soutien au projet de numérisation européen proposé par Jean-Noël Jeanneney lors de sa réaction anti-Google en 2005.

L’association comprend un groupe de travail "Bibliothèques Hybrides" regroupant plus de 30 bibliothécaires, collaborant autour du concept de bibliothèques hybrides.

Il a développé le Bibliolab, une plate-forme en ligne avec pour objectif d'offrir un espace de ressources et d'expérimentations pour les bibliothécaires souhaitant découvrir le Web 2.0 et ses applications.

ENSSIB

L'École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (Enssib) est un grand établissement public français d'enseignement supérieur en sciences de l'information et des bibliothèques et en histoire placé sous la tutelle directe du ministère français de l'Enseignement supérieur et de la recherche. Elle est située à Villeurbanne, à côté de Lyon.

L'École nationale supérieure de bibliothécaires, ancêtre de l'Enssib est créée en 1963 à Paris. Elle est remplacée par l'Enssib en 1992.

La formation des jeunes bibliothécaires a été revue et adaptée à l’évolution rapide d’Internet ; par exemple, « numériser et mettre en ligne » fait partie des enseignements de base.

Ministère de la culture

Initié en 1996, le plan national porte sur la numérisation des fonds iconographiques et sonores appartenant à l'État. Depuis 2000, il concerne également les fonds appartenant aux collectivités locales, aux fondations et associations :

Editeurs

Invité à prédire l’avenir du livre en 2019, François Gèze, directeur des éditions La découverte, voit les bibliothèques uniquement comme des acheteuses d’accès à des bouquets de ressources numériques, elles sont condamnées à devenir de simples agents économiques.

La Commission européenne

L’Etat français a fait connaître en 2005 sa volonté de soutenir un projet de numérisation européen auprès des instances européennes qui l’ont accueillie favorablement. Ainsi est née Europeana, lancée en novembre 2008 par la Commission européenne. C’est la mise en commun des ressources (livres, matériel audiovisuel, photographies, documents d'archives, etc.) numériques des bibliothèques nationales des 27 États membres. Elle compte quinze millions d'objets numériques en 2011.

Mille cinq cent institutions ont participé à Europeana, comme la British Library à Londres, le Rijksmuseum à Amsterdam, et le Louvre à Paris.

Europeana n'archive pas les œuvres, mais sert uniquement de catalogue de recherche. Les œuvres sont disponibles à travers des liens vers l'institution l'ayant numérisée, par exemple Gallica.