Faut-il fermer les bibliothèques ?

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De nouvelles menaces ?

L’évolution controversée de la fréquentation

La fréquentation des bibliothèques reste un moyen simple de savoir si les bibliothèques répondent ou non aux attentes des usagers. Ainsi, depuis une dizaine d’années, date correspondant à l’émancipation des nouvelles technologies, la question de la fréquentation des bibliothèques a pris une certaine ampleur.

Evolution de la fréquentation en bibliothèque selon diverses enquêtes

La mesure de la fréquentation

La mesure de la fréquentation des bibliothèques repose principalement sur trois sources de données :

  1. Le recueil d’informations auprès des bibliothèques par la Direction du Livre et de la Lecture (DLL) : chaque établissement (plus de 80 % le font) doit remplir un questionnaire donnant des informations chiffrées sur les collections, les acquisitions, les personnels et les usagers.
  2. L’enquête Pratiques culturelles des Français (PCF) : organisée par le ministère de la Culture et de la Communication, elle existe depuis 1973.
  3. L’enquête du Centre de Recherche pour l'Etude et l'Observation des Conditions de vie (Crédoc).

Les résultats de l’enquête « Pratiques culturelles des Français 1997 » parus en 1998 sont bons : par rapport à 1989, on note une augmentation du taux d’inscrits (de 16 à 20 %) et, surtout, de la proportion d’usagers non-inscrits dans la population (de 7 à 11%) . A l’automne 2001, ces bonnes nouvelles se heurtent à la parution de la synthèse des données DLL 1999, qui signale un tassement du taux d’inscrits par rapport à l’année précédente.

Le doute s’immisce quant à l’attractivité des bibliothèques et le Bulletin des bibliothèques de France l’exprime en consacrant en 2003 un certain nombre d’articles à la question de la fréquentation. Face à la persistance de l’érosion des inscrits selon les données DLL et à l’essor d’internet, la DLL charge le Crédoc de rafraîchir les données de l’enquête PCF de 1997. Les premiers résultats paraissent au printemps 2006. Ils font état d’un doublement de la fréquentation des bibliothèques depuis 1989, de 23% à 43 %.

Il n’est dès lors plus question de remettre en cause les bibliothèques et leur fréquentation. S’ouvre une brève période au cours de laquelle l’enquête Crédoc devient la source de réassurance collective.

Une modification des horaires ?

Le rapport 2008 de l’inspection générale des bibliothèques (IGB) confirme cet optimisme et fait état de très importants progrès qui ont marqué le développement des bibliothèques publiques : le doublement des surfaces d’accueil, la création de 12 bibliothèques municipales à vocation régionale, la diversification des supports ont apparemment contribué à l’émergence d’une image positive des bibliothèques ouvertes au grand public.

L’insuffisante ouverture des bibliothèques au public apparaît au ministère de la Culture comme la priorité car en retrait par rapport aux bibliothèques européennes. La moyenne des horaires d’ouverture des bibliothèques municipales françaises est en effet de moins de 20 heures par semaine et très peu de bibliothèques municipales françaises sont ouvertes le dimanche. Les établissements européens du même type ouvrent souvent plus de 60 heures par semaine (Birmingham : 63 h ; Turin : 67 h ; Tampere : 72 h).

Cette nécessité d’étendre les horaires d’ouverture est contestée par certaines études, qui ne montrent pas de corrélation positive entre fréquentation d’une bibliothèque et son nombre d’heures d’ouverture.

Fréquentation en pourcentage de la population en fonction du nombre d'heures d'ouverture
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