Faut-il fermer les bibliothèques ?

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Retranscription de l'entretien avec Marc Rassat

Marc Rassat, Délégué à la communication à la Bibliothèque Nationale de France

A l'annonce du sujet de l'entretien :

Pour faire simple, on est parti du « tout analogique », il y a dix ans : les bibliothécaires parlent au lecteur, lui donne des renseignements, des listes bibliographiques. Peu à peu, le numérique envahit l'ensemble des différentes sphères de la bibliothèque. Dans 10 ans, on sera dans une période de numérique dominant. Mais le « numérique dominant » ne veut pas dire qu'il n'y a pas de lieu avec des gens qui répondent aux questions et exercent leur métier de documentaliste, de bibliothécaire, de conservateur.

Il y a un certain nombre de paradoxes dans cette situation : s'il est vrai que nous sommes de plus en plus « numérisés », il n'y a jamais eu autant de papier qui arrivent par dépôt légal. Le dépôt légal, c'est tout ce qui est publié intellectuellement (hors radio et télévision) qui arrive en deux exemplaires, est trié, mis à la disposition des lecteurs et éventuellement prêté à d'autres bibliothèques. Il fonctionne grâce à un réseau de bibliothèques, présent à Paris et en province.

On aura donc toujours les deux formats, dans des proportions qui évoluent. Les habitudes aussi évoluent : nous devons suivre les habitudes de travail des utilisateurs. Aujourd'hui, il y a à peu près 80% de fréquentation estudiantine ici. Ces gens viennent travailler chez nous, au calme, sans forcément utiliser les ressources de la bibliothèque. Il y a un accès immédiat au Web : on peut amener son portable et le brancher sur presque toutes les places.

On est quelque part au milieu de cette évolution vers le « tout numérique » : on cumule aujourd'hui les fonctions classiques et les investissements du numérique - par exemple des serveurs de plus en plus importants pour Gallica, les transformations en interne (la BNF possède la troisième plus grande capacité de stockage en France). À terme, plus de 50% des documents de la bibliothèque pourraient être numérisés et accessibles en ligne. Cependant, seuls les ouvrages hors droits seront accessibles depuis l’extérieur et gratuitement. On ne peut donner accès aux ouvrages sous droits que dans nos enceintes. Des gens peuvent ainsi être obligés de venir ici pour consulter les ouvrages de moins de 70 ans.

Les bibliothèques sont à la fois un lieu convivial et culturel (conférences, expositions). D'ailleurs, toutes les bibliothèques, municipales ou autres, doivent se transformer, d'un lieu de prêt et de consultation en un lieu culturel. Si le livre est l'objet culturel par excellence, Internet le devient aujourd'hui, il est logique que les deux se marient.

Quelqu'un qui met la main sur d'énormes stocks de connaissances de ce type peut s'en servir pour créer des corpus revendables, ce qui fait de ces connaissances une vraie « mine d'or ».

Le travail de chercheur a radicalement changé. Lorsque j'ai fait ma thèse, je devais chercher, lire, annoter et reprendre – pendant 3 ans – tandis que maintenant, avec la technologie de reconnaissance de caractères, chaque mot est indexable ; une recherche sur un sujet très précis donne instantanément tous les ouvrages numérisés qui abordent le sujet. Après, on a toujours besoin de quelqu'un avec du recul pour nous aider à digérer cette masse d'informations.

On pourrait imaginer un futur sans bibliothèques de type salle de lecture et où tout se ferait à distance. Nous avons fait un colloque dessus il y a une dizaine de jours, avec un chercheur, Milad Doueilli ; celui-ci a écrit « Pour un humanisme numérique, culture et démocratie à l'heure du numérique » à ce sujet. Ces questions donnent lieu à de nombreuses conférences, avec un auditoire nombreux et intéressé, pas uniquement étudiant mais aussi professionnel.

La BNF aura toujours des salles de lecture en plus des clients extérieurs qui ne consultent que par Internet. Nous avons déjà Sinbad, un service de réponse qui fonctionne sous 3 ou 4 jours.

Il faut savoir que si nous avons environ 12 millions de volumes, la majorité des gens qui viennent ici en consultent un million et demie (le reste est très spécialisé). Lorsque la bibliothèque numérique Gallica disposera de ce corpus, on peut espérer qu'elle couvre 70% voire 80% des besoins des utilisateurs. Le raisonnement idiot serait de dire : « on peut donc fermer 80% de nos places ». Une partie des gens ne viendront plus, une parie restera car ils cherchent d'autres services ici et il y aura également une partie de nouveaux utilisateurs. Nos salles de lecture, immenses, ont une ambiance propice au travail, sont bien installées et très accessibles, la BNF restera donc un lieu culturel visité.

Vous avez parlé du dépôt légal, et j'ai vu sur le site de la BNF qu'il existe maintenant un dépôt légal de l'Internet. Malgré la vision classique d'Internet comme une menace pour les bibliothèques, celui-ci ne vous apporte-t-il pas plusieurs nouvelles fonctionnalités ?

Absolument. (Explications sur le fonctionnement de ce dépôt légal).

On utilise aussi, depuis 2 ou 3 ans, les réseaux sociaux. Il existe un réseau social dans le domaine BNF.fr, une utilisation de Facebook plus anecdotique. On est cependant loin de ce que fait la bibliothèque du Congrès ou la New York Public Library.

Le domaine contient aussi 7 ou 8 blogs animés par des conservateurs, ce qui est appelé à s'étendre. Un conservateur est en charge de l'étude et de l'organisation d'un fond spécifique – cela peut être très pointu, comme les manuscrits arméniens du XVIIIème siècle. Un sujet compte parfois une poignée de spécialistes dans le monde, et ces gens-là ont quelque chose à dire ; la bibliothèque pourrait ainsi héberger à terme une cinquantaine de blogs sur des sujets précis.

En 2011, nous avons reçu sur notre site Web plus de 16 millions de visiteurs, ce qui en fait l'un des plus grands sites culturels français. Le premier site était assez fonctionnel, puis nous l'avons enrichi pour qu'il comporte des conférences, des données accessibles en streaming. Le site a pris beaucoup d'ampleur (et est maintenant le premier résultat pour la recherche Google « BNF »). Gallica a elle aussi franchi un seuil : elle a longtemps été limitée à 80 000 ouvrages ; et aujourd'hui le compteur automatique affiche plus d'un million de documents, de genres très variés : image, livre, fascicule de presse, etc.

Le fonctionnement en interne a lui aussi changé : lorsque je suis arrivé à la BNF il y a 10 ans, j'écrivais en moyenne 4 ou 5 notes par semaine, mais aujourd'hui je n'en écrit pratiquement plus. Ce système n'est cependant pas très convivial, par exemple à cause de la quantité de mail échangée (281 dans la journée d'hier !), et ce problème dépasse le cadre de la BNF. Il montre un défaut de fonctionnement des gens : je suis persuadé que nous ne sommes pas encore complètement mûrs pour le numérique. Il faudrait instaurer un règlement d'utilisation de ces outils.

Le système SPAR est un système de gestion automatique d'archives. Les archives numériques sont bien plus difficiles à conserver que les archives papier : nous avons ici des manuscrits datant du Moyen-Age en parfait état ; les données électroniques subissent un changement permanent (de logiciels, de système d'exploitation, de versions, etc.). Ce système permet de conserver les données et de les transférer automatiquement vers les nouvelles versions des logiciels, afin qu'elles restent lisibles. Lorsqu'il sera parfait, nous le mettrons à disposition d'autres établissements et collectivités.

Nous avons un accord avec le Centre Pompidou, qui veut réaliser un projet « Le Centre Pompidou numérique », avec des collections et des expositions virtuelles. Ces données sont très lourdes pour eux et auraient nécessité d'engager des frais énormes d'acquisition et de stockage ; nous hébergeons donc l'ensemble de ce « Centre Pompidou virtuel » contre une redevance de 40000€ par an, l'accord portant sur une durée de 10 ans.

Nous avons passé un autre accord avec Hachette et un réseau de librairies, portant sur le « print on demand » : à la demande d'un client, ils peuvent réimprimer un livre qui n'est plus en circulation. Si le livre a déjà été numérisé, la machine y accède dans nos bases de données ; sinon, nous prenons une commande de numérisation. La librairie est incorporée à la chaîne ; nous sommes en effet solidaires de la chaîne du livre, et voulons, pour faire simple, lui éviter le sort du disque. Il est à noter Amazon a un projet semblable. De nouveaux marchés s'offrent à nous : ces « print on demand » l'aide aux recherches généalogiques (on met à disposition les données pouvant être concernées pour que des spécialistes les traitent).

Le sujet exact de notre controverse est « Faut-il fermer les bibliothèques » ...

Non ! Avec un point d'exclamation ! (rires)

Je ne pense pas sincèrement que ce soit vrai. Mais, vous savez, on en parle, et les gens sont presque plus rassurés à ce sujet maintenant qu'il y a 5 ans. Les jeunes générations ne sont pas contre le livre ; plus généralement, les choses vont trouver un autre équilibre. Pour l'instant, le volume de papier ne décroît pas, et les deux formats cohabitent. Il y aura certainement une régression du papier, mais il va rester à un volume important.

Il y aura toujours des éditeurs, que ce soit avec électronique ou papier. On peut imaginer un monde où l'on achète directement un ouvrage à l'auteur sur Internet, mais cela paraît trop compliqué, et il y a pour l'instant une unanimité des acteurs (utilisateurs compris) pour que ce ne soit pas le cas.

Justement, bien qu'il y ait beaucoup d'arguments pour défendre ce « non », quels sont selon vous les premiers avantages (aspect social, culturel, humain) que les bibliothèques devraient mettre en avant pour préserver leur statut ?

J'ai envie de répondre : pour tous ces aspects.

Si je devais en choisir un, ce serait l'aspect culturel au sens large du terme, qui consiste aussi à donner accès et faire de la médiation. La médiation, c'est expliquer à des gens qui n'ont pas d'habitude pas accès à cette culture-là. Contrairement aux « bac + 15 » qui viennent ici pour travailler, on doit intéresser ces utilisateurs à la culture à laquelle on leur donne accès, et leur ouvrir l'esprit. C'est d'ailleurs l'essence même de la culture, découvrir, s'ouvrir à quelque chose de nouveau et avoir la possibilité d'y creuser toujours plus loin. Il y a un rapport à l'objet, mis en cohérence dans ce lieu culturel. Par exemple, quelqu'un qui veut lire un roman de Boris Vian peut aussi vouloir lire ses carnets, connaître ses échanges, obtenir des explications à son sujet, ce qu'il trouvera dans notre bibliothèque.

Il y aura toujours également des adeptes de la salle de lecture, lieu calme de réflexion et de conseils, mais aussi convivial : par exemple, des chercheurs en histoire se retrouvent dans la salle d'histoire, et il n'est pas rare que des échanges se nouent ainsi. D'ailleurs, nous cherchons à installer un lieu d'échanges comme une cafétéria. Ce principe d’échange et de convivialité est important, et il fonctionne comme au cinéma : en effet, pourquoi les gens vont-ils au cinéma quand on peut voir les mêmes films sur n'importe quel appareil ?

Cet aspect s'est-il surtout développé ces dernières années ?

Non, mais on essaye de le développer de plus en plus car il y a pour cela une demande. Par exemple, nous projetons de transformer les salles de lecture. En effet, le rapport au livre change : on ne veut plus d'un lieu de travail silencieux mais plutôt la possibilité d'échanger. Certains sont opposés au projet : l'ancienne génération qui a vécu toute sa vie professionnelle dans des salles de lecture classique voit d'un très mauvais œil les sandwiches arriver. Pourtant, cela existe déjà : par exemple, lorsque vous visitez la Bibliothèque Nationale du Danemark, vous rentrez dans un restaurant ! Les livres et disques viennent après l'espace de restauration, et cet endroit est très convivial, coloré.

La bibliothèque doit donc être un lieu de convivialité, de connaissances et de culture, et le restera toujours.

Cette bibliothèque a été construite parce que la bibliothèque Richelieu n'avait pas la capacité pour autant de documents. Aujourd'hui aussi, nous avons beaucoup de documents, mais le numérique nous aide énormément : plutôt que de reconstruire, nous pouvons reléguer une partie du stockage sur des sites auxiliaires (sans possibilité de lecture) et travailler directement sur le numérique.

D'ailleurs, certains ouvrages ne sont aujourd'hui accessibles que par les bases de données. On peut imaginer qu'à terme (peut-être d'ici 20 ou 30 ans), ne seraient accessibles physiquement que les ouvrages pour lesquels c'est nécessaire, pour lesquels cela a une signification particulière dans le travail de recherche.

Les techniques évoluent très vite. Par exemple, nous avons un laboratoire pour les expérimenter : ensemble de liseuses, écran interactif permettant de rassembler et superposer « manuellement » les documents, technologies de réalité augmentée. On peut envisager un livre électronique qui peut, à la lecture, afficher un hologramme illustrant son contenu.

Combien coûte la numérisation ? Quels organismes en ont les moyens comme la BNF ?

Vous savez, nous n'en n'avions au départ pas les moyens ; nous nous les sommes donnés. Notre ancien président, Jean-Noël Jeanneney, avait à l'annonce du projet Google Books, dénoncé l'appropriation des richesses par une société privée, provoquant ainsi un « réveil » de la classe politique, la création d'Européana et la mise en place par la Commission Européenne d'un plan de numérisation des bibliothèques nationales des pays européens. Aujourd'hui, le domaine europeana.eu réunit les grandes bibliothèques numériques d'Europe, les plus grands contributeurs étant la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Nous bénéficions d'un apport financier de l'Etat, géré par le Centre National du Livre. De manière générale, l'Etat français est très présent dans le domaine des médias, soit par l'intermédiaire de sociétés nationales (comme FranceTélécom), soit par l'utilisation de subsides. Nous recevons 6 millions d'euros par an, auxquels s'ajoutent les contrats comme celui du Centre Pompidou pour amener le chiffre à environ 7 millions d'euros par an, suffisant à entretenir notre volume de numérisation et à procéder à une numérisation de masse (via des appareils automatisés) qui est en grande partie confiée à des sociétés.

Ce procédé présente un progrès important. Avant, la numérisation automatisée nécessitait de détruire le livre, ce qui n'est bien sûr plus le cas. Chaque page numérisée coûtait entre 50 et 70 centimes, contre 0,05 centimes maintenant. La donnée numérique, d'une simple image aux débuts de la numérisation, est devenue un texte grâce à l'OCR (Optical Character Recognition), ce qui permet d'indexer chaque mot.

De plus, les sociétés délocalisent moins leur activité. A l'époque où nous avons commencé la numérisation, nous étions l'un des seuls présents dans ce domaine, qui s'est depuis développé en un véritable business que nous avons ainsi aidé à construire.

Ces différents progrès ouvrent des horizons énormes. Par exemple, la bibliographie d'un thésard moyen, qui comptait entre 50 et 150 ouvrages à mon époque, peut aujourd'hui s'étendre à tout ce qui est contenu dans les grandes bibliothèques, connectées entre elles. Le problème n'est plus d'obtenir des informations sur un sujet mais de les restreindre.

Les bibliothécaires ont-ils dû suivre des formations pour s'adapter à tout cela ?

Oui. Nos bibliothécaires sont souvent formés à l'ENSSIB (École Supérieure des Sciences de l'Information et des Bibliothèques). Depuis quelques années, les nouvelles recrues sont spécialisées dans le numérique, et veulent travailler dans le numérique, ce qui n'est en général pas le cas des professionnels de plus de 45-50 ans présents ici. Je suppose que dans 10-15 ans, quand cette génération sera partie à la retraite, nous auront une autre manière de fonctionner.

Les bibliothécaires sont formés à cette nouvelle situation et s'y adaptent ; peu d'entre eux restent « en dehors du jeu ». Cette évolution ne donne lieu à aucun conflit - par exemple syndical -, même si les syndicats sont vigilants à ce qu'elle ne se fasse pas trop vite.

Les grandes bibliothèques comme la BNF ont une position particulière. Qu'en est -il des « petites » bibliothèques, vont-elles évoluer différemment ?

Je ne saurais vous répondre. Je sais que les médiathèques de la Ville de Paris, qui sont relativement grandes, s'adaptent : l'une d'entre elles a été intégralement refaite, dans son apparence et par l'installation de matériel multimédia et d'accès à de grandes bases de données. Cependant, il s'agit de moyens pouvant être mis en œuvre par la Ville de Paris.

L'inquiétude touche plus les libraires, dont le statut est plus commercial. On peut considérer que le prix unique du livre les a sauvées pour l'instant ; peut-être faudrait-il de même adapter la législation autour du numérique pour préserver un certain nombre de métiers et d'organismes. Mais cela relève plus de décisions politiques que de mon domaine. En tout cas, les petites structures qui n'ont pas les moyens d'associer le numérique et le papier vont avoir un choix à faire vis-à-vis de leur public.

Une étude du Ministère a montré que le problème réside peut-être dans la forte diminution du nombre de « grands lecteurs », ceux qui lisent plus de 20 livres non professionnels par an : cette proportion a diminué d'un quart ou d'un tiers.

D'autres aspects doivent être abordés : est-ce qu'une personne lettrée doit faire montre d'une certaine quantité de livres chez elle ? Le rapport au livre est différent de celui au journal, que l'on jette bien plus facilement, et ces rapports évoluent avec les générations.

Pour aborder le problème à plus grande échelle, la France est-elle plus ou moins ambitieuse que les autres pays vis-à-vis des projets de numérisation de masse ?

La France est plutôt en bonne position en Europe. Elle ne dispose bien sûr pas d'entreprises médiatiques de la taille de Microsoft ou Google qui peuvent prendre ces projets en main, ni de grandes universités très riches comme Stanford ou Harvard qui font de grands progrès en la matière. Cependant, elle s'est lancée dans ce domaine très tôt et y occupe donc une bonne place.

En Europe, l'Allemagne le Royaume-Uni et la France sont premiers de par la quantité d'ouvrages numérisés ; mais si cette quantité est ramenée à la littérature existante, la Finlande, la Suède, la Norvège, le Danemark et les Pays-Bas sont très en avance.

Il est à noter que les institutions françaises sont relativement « à l’abri » : le budget de la BNF a bien moins diminué suite à la crise que celui de la British Library. Avoir des données « immatérielles » demande un gros investissement de départ mais rend le stockage moins cher à long terme.

L’Allemagne nous a devancés, en participant plus tardivement mais avec plus de moyens ; la numérisation y est moins centralisée. Nous occupons cependant une bonne position ; et c'est pourquoi Google s'intéresse aux bibliothèques françaises pour ses projets. Mais ces dernières reculent devant les dix ans d'exclusivité d'exploitation demandés par Google. Théoriquement, nous sommes un organisme d’État, nous n'avons pas à fournir de la matière première à un exploitant qui ne le fait que pour lui-même : il doit au moins y avoir un partage des ressources.