Le Projet Yasuni


Le parc national Yasuni, gigantesque réserve naturelle, s’étend sur près de 10 000 km² en Amazonie équatoriale. Reconnue mondialement comme ayant la plus grande biodiversité de la planète, cette zone contient plus de variétés d’arbres dans un hectare que toute l’Amérique du Nord. Le parc Yasuni détient également en son sol d’importantes ressources en hydrocarbures qui permettraient à l’Équateur d’affirmer sa position de puissance pétrolière mondiale. Toutefois, l’Équateur ne dispose actuellement pas de moyens technologiques suffisants pour exploiter ces réserves sans mettre en danger l’incroyable diversité du parc. La faune et la flore du parc ne sont pas les seules à être menacées, car la zone est peuplée par les Huaorani, l’une des treize nationalités indigènes reconnues par l’équateur. Dans le passé, la mauvaise gestion des ressources pétrolières a eu des conséquences désastreuses sur la biodiversité, et l’état n’est pas parvenu à tirer profit des revenus du pétrole. La population, victime des conséquences environnementales de l’exploitation pétrolière, n’a pas vu son niveau de vie augmenter. Ainsi, l’état équatorien, fort des échecs socio-environnementaux de l’exploitation pétrolière, propose le projet Yasuni ITT qui rompt avec le schéma classique appliqué dans le passé. Ce projet constitue une véritable révolution, il propose de ne pas exploiter les ressources pétrolières présentes dans le sous-sol du parc Yasuni en échange d’une compensation financière des pays développés. Le président Correa réclame 3,6 Milliards de dollars à la communauté internationale pour lancer le projet. Les revenus que générerait l’exploitation des réserves sont estimés à 8 Milliards de Dollars, l’aide internationale en couvrirait donc près de la moitié. Le projet permettrait d’éviter l’émission de 407 millions de tonnes de CO2 et de préserver la biodiversité du site.

L’Equateur est le premier pays, en cours de développement ou non, à proposer de renoncer à l’exploitation de son pétrole. Il s’agit là d’un choix particulièrement coûteux pour l’Équateur, puisque 60% des revenus de l’État pourraient provenir de l’exploitation de l’or noir. Le principe fondamental du projet consiste à considérer la biodiversité comme partie intégrante des ressources économiques du pays, et à lui donner une valeur marchande. La difficulté consistant à transposer la valeur de la biodiversité sur le marché international. Le projet, lancé en 2007, a suscité un intérêt grandissant sur le plan international aussi bien que sur le plan régional. De plus en plus de communautés s’immiscent dans le débat afin de participer à l’un des projets les plus novateurs de son temps.

Malgré l’engouement croissant que suscite le projet, il fait face à de nombreux obstacles. Sans précédent, le projet fait face à un vide juridique qui freine son institutionnalisation, et qui tend à décourager d’éventuels contributeurs. De plus, la mise en place de ce projet engendrerait une dépendance de l’Equateur vis-à-vis de la communauté internationale. La gestion des fonds par l’Equateur reste également un sujet qui préoccupe les pays participants. D’autant plus que l’Equateur pourrait changer de position du fait d’un changement de gouvernement ou d’une conjoncture économique défavorable, et ainsi se résoudre à exploiter ses réserves. Les garanties proposées par le gouvernement équatorien restent fragiles et semblent ne pas s’inscrire dans la durée.

Fleche

Illustration de l'engouement pour ce projet

Ce graphique montre l'évolution du nombre de publications par année sur le projet Yasuni. Il a été obtenu en recherchant le nombre de publications qui contiennent les mots clés "Project" et "Yasuni" pour chaque année dans Google Scholar. Il montre bien l'importance que ce projet est en train de prendre tant sur la scène internationale qu'au sein de la population scientifique.


Le projet Yasuni repose intégralement sur les contributions versées par l’international, mais dispose-t-il d’une crédibilité suffisante pour obtenir un financement égal à près de la moitié des gains auquel l’Équateur renonce en refusant d’exploiter le pétrole? Implicitement, le projet suggère que la biodiversité et sa conservation ont un prix. Dispose-t-on de moyens suffisants pour quantifier les ressources écologiques et leur attribuer un poids économique?

Au travers de ce site, nous tenterons de montrer l'originalité du projet Yasuni et son caractère novateur, surtout sur le plan économique. Nous étudierons la viabilité d'un tel projet et l'impact de ce dernier sur la scène internationale. Vous pourrez naviguer sur ce site et découvrir les secrets du projet Yasuni de manière classique via la barre de menu, mais vous pourrez aussi découvrir ce projet de manière ludique en cliquant directement sur l'image "EXPLORATION INTERACTIVE" ci-dessous ou en vous référant à la section Le Projet Yasuni dans la barre de menu puis "EXPLORATION INTERACTIVE". Nous vous souhaitons une bonne et agréable visite.

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