Justification de l’utilisation du packing

En France cette méthode était jusqu’en 2011 pratiquée à titre exceptionnel par des équipes pédopsychiatriques : par exemple en Languedoc-Roussillon, cinq équipes sur dix huit y avaient recours une ou deux fois par an (Source, page 11)  et les descriptions que l’on peut recueillir de spécialistes comme de journalistes ou de patients sont loin des images dignes d’un film d’horreur montrées par Vaincre l’Autisme dans son film Le Packing.

Par exemple, sur le Packing Blog, blog contenant des témoignages de médecins ayant pratiqué le packing, « MC » Dangreaux, psychomotricienne, raconte sa première expérience de packing avec Magnolia, une autiste de 10 ans, qui pratique le packing depuis 3 ans. La prescription a lieu dans un contexte de troubles du comportement accentués et d’automutilations. Les soignants l’accompagnent et échangent avec elle. Elle mange même: il n’y a que lors de ces séances qu’elle accepte de se nourrir.

Le packing est une technique utilisée seulement pour les cas d’autisme sévère, notamment chez les patients catatoniques, s’automutilant ou agissant très violemment (Source, page 14).

Pierre Délion insiste sur le fait que les patients atteints sont de troubles destructifs (à opposer au raccourci des détracteurs de la technique qui bien souvent  généralisent la visée de ce traitement à toutes les formes d’autisme et pas seulement aux plus violentes) il écrit en Janvier 2012: « De plus, le packing ne concerne que quelques enfants porteurs de TED/TSA lorsqu’ils présentent des signes graves voire gravissimes de troubles du comportement« .

Il peut-être appliqué régulièrement (à raison de plusieurs séances par semaine), temporairement (comme Adel, patient de Pierre Delion , qui n’a eu que 3 séances) ou dans l’urgence. C’est ainsi que Pierre Délion a amené le packing en France:  responsable d’un service asilaire en 1984, face à des enfants qui ne cessent de s’automutiler, Pierre Delion tente le packing et au bout de plusieurs semaines, les enfants se calment. Pour ses défenseurs, le packing s’inscrit dans une approche plurielle du traitement de l’autisme qui comprend les aides éducatives, thérapeutique et pédagogique. Le rôle de l’équipe de psychiatres est de proposer des soins adaptés à l’enfant et le packing fait partie de ces soins.

Le packing est avant tout un moyen physique pour rentrer en contact avec le patient : d’après Delion ou le HCSP le refroidissement puis le réchauffement provoque une détente musculaire qui permet de faciliter la prise de contact parfois impossible dans d’autres circonstances comme l’illustre le cas de la jeune Magnolia évoqué en début d’article. Toutes les équipes insistent sur ce côté humanisant du packing, parfois occulté par les détracteurs. Le packing est aussi le moyen de redonner une enveloppe à des patients qui manquent de contenance du fait de leur pathologie (L’enfant autiste, pages 231-232, Lisa Ouss-Ryngaert, 2008)

Les séances de packing permettent donc de stimuler la sensorialité des patients mais aussi de les sociabiliser. On ne peut que constater son efficacité à travers de nombreux cas comme de nombreux médecins le font depuis un peu plus d’un siècle car les recherches menées par Pierre Délion sur le packing sont au point mort depuis l’embrasement médiatique autour de cette controverse.

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