L'affichage correct du site nécessite l'activation de Javascript. Controverse sur les abeilles: Mines de Paris

Les pesticides sont-ils responsables du déclin des abeilles?
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Acteurs impliqués

• Les instances gouvernementales

Cette dénomination regroupe différents organismes institutionnels qui jouent un rôle dans la controverse. Ceux qui vont nous intéresser se répartissent en deux catégories : les évaluateurs de risque et les décideurs politiques qui vont le gérer.

On trouve dans chaque pays une agence publique de l'évaluation du risque. En France, c'est l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail). Son rôle est de centraliser et de synthétiser l'information dans le but de définir précisément les paramètres du risque que représentent les pesticides pour les abeilles.

À l'échelle européenne, c'est l'EFSA (Autorité Européenne pour la sécurité des aliments), unité pesticides qui a la même fonction.

Ces deux organismes ont collaboré pour publier en 2012 leurs conclusions sur le problème abeilles-pesticides (voir Source 1).


Ces rapports sont le support de décisions politiques. En France, on peut citer le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll et son cabinet comme gestionnaire du risque. À l'échelle européenne, les décisions reviennent à la Commission Européenne. Par exemple, elle devait voter en 28 Mars 2013 pour ou contre l'interdiction de trois substances actives des néonicotinoïdes (à savoir thiométhoxam, iminaclopride et clothianidine). Sans dégagement d'une majorité, la motion n'a pas été acceptée, mais elle n'a pas été retirée non plus.


• Les agriculteurs

Les agriculteurs sont tiraillés entre deux idées opposées. S’ils ont besoin des pesticides pour améliorer leurs rendements, les abeilles sont quant à elles vitales pour la pollinisation de certaines cultures. Il est ainsi difficile de les positionner clairement dans la controverse et de nombreux agriculteurs ne rentrent dans aucune des catégories recensées ci-dessous.

Certains agriculteurs n’ont aucune considération pour les abeilles et pratiquent l’agriculture intensive sans aucun état d’âme.
D’autres entretiennent un dialogue clair avec les apiculteurs exerçant près de chez eux. Par exemple, d’un commun accord, l’apiculteur rentre ses abeilles lorsque l’agriculteur vaporise ses champs de pesticides. Ou encore, d’après l’initiative explicitée sur le site (voir sur le site jachères-apicoles ici), certains agriculteurs travaillent en collaboration avec les apiculteurs pour planter des fleurs pour les abeilles dans leurs jachères.

De manière plus radicale, les agriculteurs biologiques sont tout simplement contre toute utilisation de pesticides de synthèse. En revanche, ils peuvent utiliser des pesticides naturels.


• Les apiculteurs

Les apiculteurs sont répartis en deux catégories : les professionnels et les amateurs.

L’apiculture est la seule source de revenus d’un apiculteur professionnel. En France, un apiculteur devient professionnel dès qu’il exploite 200 ruches. Ses revenus fluctuent en fonction du climat, des maladies ou encore des pertes de ruchers souvent imputées aux pesticides.

Pour les apiculteurs amateurs, l’élevage des abeilles est une activité supplémentaire ou un loisir.



La France compte près de 69 000 apiculteurs amateurs ou professionnels ce qui représente un total de 1 345 000 ruches environ. Les apiculteurs professionnels ne représentent que 2 % du total des apiculteurs mais possèdent plus de 40 % du total des ruchers (Source: Wikipédia). Pour ces derniers, bien souvent "l'apiculture est plus qu'un métier, c'est une religion" comme l'a signifié M. Combe, apiculteur professionnel lors d’un entretien.

Les apiculteurs sont les premiers concernés par la controverse. En effet, rares sont les apiculteurs qui n’ont pas connu de pertes d'abeilles et si la controverse a pris aujourd'hui une ampleur conséquente, c'est grâce à eux (cf Apiculteurs, vecteurs d'alerte).

Pour se faire entendre dans la controverse, ils se rassemblent au sein de différentes associations ou syndicats tels que l’UNAF ou la FFAP (voir plus bas). Ils utilisent efficacement les médias et toute autre forme de communication.

Très bien organisés, ils ont réussi à avoir un poids considérable dans la controverse.


• Les associations de défense

La cause des abeilles est défendue par différentes associations. La plupart d'entre elles regroupent des apiculteurs professionnels ou amateurs et d'autres des passionnés ou encore écologistes souhaitant s'investir dans la défense des abeilles.

Les associations les plus influentes sont notamment l'Union Nationale de l'Apiculture Française (UNAF) qui a le statut d'un syndicat et regroupe près de 22 000 apiculteurs. Elle publie une revue apicole "Abeilles et Fleurs" et organise des actions variées autour du thème "l'abeille sentinelle de l'environnement".
Une autre organisation visant aux mêmes intérêts mais ne regroupant que les apiculteurs professionnels est la Fédération Française des Apiculteurs Professionnels ("APIPRO").

De nombreuses autres associations s'exprimant pour la plupart via des sites Internet tels que "Terre d'abeilles" prennent également part à la lutte contre les pesticides en faveur des abeilles.
Enfin, d'autres associations écologiques comme GreenPeace consacrent une petite partie de leur action à ce sujet controversé.


• Les scientifiques

Dans la communauté scientifique, ce sont les organismes publics (INRA, CNRS) qui sont au premier plan puisque leurs travaux sont commentés dans les médias. Si les firmes investissent dans des expériences scientifiques, les résultats ne sont en général pas rendus publics mais sont importants puisqu’ils interviennent dans les processus d’homologation des pesticides.

La recherche, bien qu’ayant pris beaucoup d’ampleur ces dernières années, échoue à donner des réponses précises au déclin des abeilles.


La recherche a doublé entre 2006 et 2007 puis encore doublé entre 2009 et 2010.


C’est pourquoi tous les positionnements existent dans la communauté scientifique. Comme l’a dit M. Henry :
« Si la question est : Est ce que les pesticides peuvent avoir des effets sur le comportement des abeilles à des doses subléthales ? La réponse est oui, de nombreuses études l’ont montré. Maintenant, si la question est : Dans les conditions normales d’utilisation des pesticides, ceux-ci ont ils un impact sur le comportement des abeilles tant à l’échelle de l’individu que de la colonie ? Là, c’est beaucoup plus controversé. »

L’enjeu pour les scientifiques est donc de déterminer quelles sont les conditions normales d’utilisation des pesticides, et ainsi quelle dose ingère une abeille lors de ses allers-retours. Il n’est cependant pas possible de donner une valeur précise de cette dose puisque celle-ci varie dans le temps et selon le lieu (pour plus de précisions, voir Points controversés>Système de preuve>doses) .




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