Les POME

Un polluant spécifique contamine les régions éléaicoles : les POME (Palm Oil Mill Effluent), c’est-à-dire les effluents rejetés par les moulins où sont broyés les fruits du palmier pour obtenir l’huile. Ils sont constitués d’un « mélange d’eau, de coques de fruits de palmier écrasées, de résidus gras et chimiques ». [1] Tout comme les pesticides, ils aboutissent dans l’eau des rivières et contaminent les poissons, source de nourriture pour les populations locales, renseignent les ONG. Les Amis de la Terre* rapportent ainsi un incident survenu en 2001 dans la rivière Itam en Indonésie : « The river water turned brown, smelly and slimy and could no longer be used for washing or bathing as it caused skin rashes. Local fishermen stated that they were unable to catch any fish from the river. » (La rivière était devenue marron, odorante et vaseuse, elle ne pouvait plus être utilisée pour laver les vêtements ou pour se laver car son contact provoquait des éruptions cutanées. Des pêcheurs locaux ont rapporté qu’ils étaient incapables d’attraper le moindre poissons dans la rivière). [2]

Les industriels protestent. Leurs pratiques ont évolué et se sont adaptées aux nouvelles exigences environnementales. Ces déchets sont traités et recyclés. La compagnie Sime Darby va plus loin et utilise ces effluents comme réserve tampon lors de périodes de sécheresse ou au contraire d’inondations, peut-on lire sur leur site.

 

 

*Les Amis de la Terre – Friends of the Earth : ONG environnementaliste cherchant à réparer les dégâts causés par l’homme sur la nature et promouvant en particulier la participation de la société civile dans la prise de décision autour de la gestion des ressources naturelles.

 

 

[1] CASTILLA C., Les orangs-outans victimes de l’huile de palme (2009)

[2] WAKKER E. (Les Amis de la Terre), Greasy Palms : The social and economical aspects of large scale oil palm plantation (2005)