Changer la fiscalité ?

       La France est souvent citée comme grande consommatrice de diesel. Environ 2 véhicules sur 3 roulent aujourd’hui au diesel en France. L’explication ? Les automobilistes sont encouragés à rouler au diesel depuis plusieurs dizaines d’années par le biais d’une fiscalité avantageuse.

      Avec un prix plus bas d’une vingtaine de centimes par litre environ, il n’est pas étonnant que les automobilistes préfèrent acheter des véhicules fonctionnant au diesel plutôt qu’à l’essence. Aujourd’hui, les ventes de véhicules diesel dépassent les 70% des ventes de tous les véhicules confondus.

       Cette fiscalité avantageuse a différentes raisons. Tout d’abord, il y a des raisons historiques. Dans les années 1960, alors que la France misait sur le nucléaire pour atteindre son indépendance énergétique, les raffineries se sont vite retrouvées avec des excès de gazole. Le gouvernement a donc cherché comment consommer ces surplus, la réponse a été simple : encourager la vente de véhicules diesel.

Par ailleurs, pour Yann Wehrling, cette fiscalité avantageuse est due à un investissement des constructeurs automobiles français :

« C’est les constructeurs français, c’est Peugeot c’est Renault qui ont décidé qu’ils allaient investir un marché qui n’était pas occupé par leur concurrents allemands, américains, etc., et ils ont décidé d’aller sur le diesel. Et donc ils ont fait des motorisations diesel et à partir de là, comme les constructeurs français ont fait le choix du diesel, la France a accompagné ce dispositif, par patriotisme industriel. C’est des constructeurs français qui font le choix du diesel, la France adapte la situation pour favoriser le diesel, et pour inciter l’habitant en France à acheter des voitures françaises diesel. C’était une mesure protectionniste en réalité. »

       L’effet de cette baisse de la fiscalité a été très efficace : le pourcentage de véhicules particuliers alimentés au gazole est passé de 4% en 1980 à 34% en 2000, et 60% aujourd’hui. D’après un sondage de l’institut CSA, 84% des particuliers qui roulent au gazole le font pour des raisons économiques.

        Ainsi, il parait naturel de vouloir inverser cette tendance pour réduire le nombre de véhicules diesel en circulation, ou le nombre de véhicules diesel sans filtre à particules. Pour cela, deux possibilités sont proposées : ou bien modifier directement la fiscalité au niveau des véhicules que l’on souhaite retirer de la circulation, par des primes et des taxes, ou bien modifier les taxes sur le carburant diesel, le gazole.

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