Définition

Cette approche mène à la politique la plus extrême de marchandisation de la nature : Définie par Commons & Perrings en 1992, elle considère que la nature n’est qu’un bien marchand au prix fixé, et donc dont la destruction où, les dommages ne se soldent que par un simple remboursement partiel ou total de sa valeur monétaire. Si les politiques environnementales nationales empêchent un tel modèle de se développer complètement, c’est dans la pratique ce à quoi un industriel, dans certains pays, fait face lorsqu’il élabore un projet. Ainsi, en Amérique, quand on s’attaque à un environnement protégé, des fonds de compensation procèdent à une estimation du prix à payer afin de recréer un autre environnement ailleurs. L’industriel quant à lui, ne doit que verser une certaine somme afin que les processus de compensation puissent avoir lieu. Dans une époque où les espaces naturels se réduisent de plus en plus, l’environnement devient soumis à la loi de l’offre et la demande : des entreprises américaines vendent par exemple des services de pollinisation aux agriculteurs, qui font face à la diminution drastique du nombre d’abeilles.*

Limites

Ce modèle présente cependant certaines limites : il table sur les progrès techniques pour remplacer n’importe quel service écosystémique. Par ailleurs, au dela de toute considération économique, le risque de la marchandisaiton de la nature est l’assimilation de sa valeur à son prix, ce qui n’est absolument pas de l’avis de tous, notamment ardemment critiqué par les associations écologiques locales.

Définition

Tirant ses sources de la Deep Ecology, développée par Arne Naes en 1972, cette approche estime que la nature présente une valeur intrinsèque qui n’a rien à voir avec une estimation monétaire. «La richesse et la diversité des formes de vie sont des valeurs en elles-mêmes et contribuent à l’épanouissement de la vie humaine et non humaine sur Terre. », explique Naes.

De ce fait, impossible de lui attribuer un prix sans perdre sa valeur première, qui réside ailleurs que dans son utilité et ses services rendus. Au regard d’une telle sacralisation, Il faut parfois savoir favoriser la nature au prix d’une décroissance économique.

Limites

Dans ce modèle, les contraintes économiques sont mises au second plan. Mais peut-on, en tant qu’homme, refuser la réalisation de projets économiques locaux pouvant redynamiser une région en déclin pour la simple raison que la nature fut décrétée comme inestimable ?

Sauf révolution mondiale aboutissant à une remise en cause totale des modèles économiques actuels et de notre mode de vie consumériste, il y a peu de chances que ce modèle soit dominant à l’avenir.

Définition 

La croissance économique ne peut être durable si elle menace son support écologique. Elle fournit des services fondamentaux, aussi issus de sa valeur de non usage et souvent irremplacables ou très difficilement remplacables. C’est ainsi que le prix d’une mangrove ou d’une barrière de corail peut être chiffrée à plusieurs centaines de milliards de dollars. Mais cette mise à prix des espaces naturels, effectuée par des organismes comme la TEEB ou l’agence française pour la biodiversité, présente surtout un but de sensibilisation du public aux problématiques environnementales. Au delà de l’enrichissement individuel, il faut reconnaitre que la nature fournit des services communs, de ce fait, il faut intégrer la protection de ces derniers à l’évolution économique. De ce fait, les défenseurs de cette approche favorisent une économie raisonée, sachant faire des compromis économiques sans assimiler la nature à un bien comme un autre.

Le principe pollueur-payeur, considéré comme abusif, devient obsolète. A terme, certains espèrent aboutir à une politique de protecteur-bénéficiaire, qui met en avant responsabilisation écologique des acteurs économiques. En Françe, la caisse des dépots propose, pour chaque projet industriel s’attaquant à des sites naturels, une démarche «éviter-réduire-compenser» : la compensation n’arrive de ce fait qu’en dernier recours, et n’est en aucun cas délocalisée : on tente de recréer exactement ce que l’on détruit, en raisonant localement, et en étalon hectare.

Bien que sa mise en pratique soit encore imparfaite, cette approche fait « confiance à la nature, » présente bien avant nous, au détriment des progrès techniques humains. Un des aspects phares de cette approche est bien la responsabilisation, l’implication que fournit une entreprise dans la démarche de protection de la nature. La proximité géographique entre la compensation et le projet en lui-même donne un sens à la démarche pour les acteurs locaux.