Par revenu de base, on entend un revenu perçu par tous les membres d’une société de la naissance à la mort, de manière individuelle et sans condition. Thomas MORE est le premier à en avoir formulé l’idée. Toutefois il existe une multitude de termes pour désigner le revenu de base, chacun correspondant à la conception propre de chaque auteur, mouvement ou théorie.

Il convient tout d’abord de distinguer les notions clés :

  • Allocation : cela renvoie à la notion d’assistance (des plus aisés vers des plus démunis)
  • Dividende : il s’agit d’une part des bénéfices d’un agent (entreprise, Etat…).
  • Impôt : c’est un prélèvement sur les ressources ou les biens, destiné à subvenir aux dépenses d’intérêt général.
  • Revenu : c’est une rétribution en contrepartie de la création de richesses. La création de richesse n’est pas qu’économique, mais aussi et surtout sociale.
  • Salaire : il s’agit d’une rémunération en contrepartie d’un travail salarié.

Les termes « allocation universelle », « revenu de base », « revenu inconditionnel », « dividende universelle », « revenu universel » correspondent aux acceptions les plus courantes du revenu de base et sont utilisées par tous de manière générique. C’est toutefois l’appellation « revenu de base » et son équivalent « basic income » qui sont le plus couramment utilisés.

 

Allocation universelle : Terme utilisé par le philosophe belge Philippe Van Parijs.

Dividende universel : Notion utilisée par Yoland Bresson au sein de l’AIRE et par Christine Boutin.

Dotation inconditionnelle d’autonomie (DIA) :  ce terme est né au sein du Mouvement des Objecteurs de Croissance (MOC).

Impôt négatif : Utilisé par Milton Friedman, puis par Philippe Van Parijs et Gaspard Koenig, le système de l’impôt négatif est une allocation d’un certain montant par l’Etat, auquel s’ajoute un système d’impôt positif, prélevé à partir d’un certain revenu.

Revenu de base : Ce terme est utilisé par le sociologue et politiste allemand Claus Offe, membre du conseil scientifique du réseau allemand pour le revenu de base inconditionnel. Sa popularité en France  s’explique par le fait qu’il est le terme utilisé par le MFRB (Mouvement Français pour un Revenu de Base).

Revenu citoyen : Appellation reprise pas Dominique de Villepin ainsi que Christine Boutin. Il s’agit d’un revenu touché à partir de la majorité par tous les citoyens d’une communauté politique.

Revenu de citoyenneté :    Cette notion est utilisée par Alain Caillé au sein du MAUSS, pour parler d’un revenu de base qui manifeste la reconnaissance mais aussi l’exigence de la participation de chacun à la société ainsi que la confiance nécessaire à son bon fonctionnement.

Revenu différentiel : Il s’agit d’un revenu de base plus ou moins élevé selon les ressources. On peut noter par exemple celui d’Alain Caillé, qui est perçu en complément du revenu jusqu’à un certain seuil, ou celui de Bernard Friot qui est évolutif en fonction de la qualification professionnelle.

Revenu d’existence : Conception de Yoland Bresson et Henri Guitton, fondateurs de l’AIRE. Le simple fait d’exister permet de bénéficier de ce revenu de base. Il rétribue l’apport de chacun à la société. Par sa simple existence chaque individu contribue aux échanges et est utile à l’ensemble de la société.

Revenu garanti : Cette appellation a été utilisée dès le XVIIIe siècle par Thomas Paine, dont les réflexions ont posé les premiers fondements de la notion de revenu de base.  En réponse aux conséquences désastreuses de la privatisation des biens communs, il conçoit le revenu de base comme une « rente agraire » pour collectiviser la propriété de la terre.

Revenu inconditionnel : Dans la vision de Baptiste Mylondo, il est perçu sans contrepartie par l’ensemble de la population, doit être suffisant pour pouvoir se passer durablement d’emploi et pour « exister » socialement. Baptiste Mylondo et le philosophe André Gorz parlent en ce sens d’un revenu inconditionnel suffisant.

Revenu minimum maximisé : Cette formule a été utilisée par John Rawls, pour qui le revenu de base doit correspondre au niveau de vie minimum permettant d’« exister » socialement, c’est-à-dire de participer à la vie sociale. Son but était de maximiser la situation financière des plus défavorisés. Sa conception en terme de justice sociale a fondé la réflexion de beaucoup d’acteurs par la suite.

Revenu de participation :    Proposition d’Anthony Atkinson, il s’agit d’un revenu destiné à la population des non-travailleurs, qui doivent contribuer à la société de manière contrôlée (il a défini sept conditions d’activités qui donnent le droit à ce revenu).

Salaire à vie = Revenu social : Il s’agit de socialiser puis de répartir toute la richesse économique produite. Bernard Friot utilise cette appellation.

 

Résultats trouvés par équation de recherche selon les moteurs et bases de recherche ainsi que leur répartition chronologique:

  Europresse Web of Science Google Scholar
Revenu de base Total 1 123 1 661
  >2014 206 37
  2000-2014 783 486
  <2000 76 163
Revenu universel Total 251 295
  >2014 56 21
  2000-2014 148 255
  <2000 45 32
Revenu garanti Total 6 603 1 750
  >2014 526 55
  2000-2014 5 292 1 320
  <2000 767 416
Allocation universelle Total 663 1 450
  >2014 44 58
  2000-2014 466 1 090
  <2000 146 348
Revenu d’existence Total 1 119 532
  >2014 39 15
  2000-2014 988 424
  <2000 80 96
Basic income Total 9 830 357 22 500
  >2014 4 153 12 1 350
  2000-2014 5 547 297 15 200
  <2000 69 62 5 750
Guaranteed income Total 11 941 156 5390
  >2014 3 201 7 714
  2000-2014 8 427 102 9 430
  <2000 274 48 5 390
Universal income Total 85 13 378
  >2014 25 1 82
  2000-2014 58 11 916
  <2000 1 1 378
Demogrant Total 71 11 1270
  >2014 20 1 67
  2000-2014 51 8 811
  <2000 0 2 465