Démocratisation ou mort du système éducatif ?

Surmonter les difficultés

Comment surmonter les difficultés de transmission du savoir et de compréhension du cours?

 

Les problèmes liés au lien social sont ceux qui semblent être le plus facilement résolus. Shedroff avait montré, dans l’enseignement en ligne, l’importance de créer un environnement de travail[1]. On propose par exemple d’organiser des forums, des rencontres, comme le propose Fabienne Keller, ou encore d’augmenter les communications et les interactions entre les étudiants mais aussi entre étudiants et professeurs pour créer une véritable collaboration, comme le préconise Matthieu Cisel. Une manière de provoquer une telle interactivité est de s’appuyer sur les réseaux sociaux[2] : il a en effet été montré que ceux qui participent le plus sur les forums sont ceux qui réussissent le mieux[3]. Par exemple, dans un rapport adressé à la ministre de l’enseignement supérieur, il a été suggéré de proposer des quizz d’autoévaluation, et de permettre, en cas de résultats alarmants, à l’étudiant de contacter son tuteur et de recevoir l’aide nécessaire[4] ; ce qui serait une potentielle solution. .

Une autre façon de résoudre les problèmes posés est d’utiliser les MOOCs pour donner lieu à une pédagogie inversée[5] : les étudiants regardent le MOOC puis vont en classe pour discuter du contenu du MOOC, le critiquer, etc. C’est par exemple la méthode mise en avant par edX. Cela permettrait à la fois d’autonomiser les étudiants et de ne pas les laisser complètement seuls face à leur ordinateur.

 

Pédagogie inversée

 

Finalement, il ressort de tout cela qu’actuellement, les solutions proposées pour résoudre les problèmes affectant l’apprentissage reviennent toutes à réintroduire du présentiel. Il s’agit de recréer une communauté d’apprenants, laquelle est essentielle à l’apprentissage[6]. La délocalisation complète et à grande échelle de l’enseignement semble donc n’être pas possible si l’on veut rester dans une optique de démocratisation et de qualité de l’enseignement.

 


[1] KOP Rita, FOURNIER Hélène, SUI FAI MAK John, « A pedagogy of abundance or a pedagogy to support human beings ? Participant support on Massive Open Online Courses », International Review of Research in Open and Distributed Learning, 12 (7), 2011, p. 74-93. Disponible sur : http://www.irrodl.org/index.php/irrodl/article/view/1041/2025 (consulté le 6/05/2015).

[2]KOP Rita, FOURNIER Hélène, SUI FAI MAK John, « A pedagogy of abundance or a pedagogy to support human beings ? Participant support on Massive Open Online Courses », International Review of Research in Open and Distributed Learning, 12 (7), 2011, p. 74-93. Disponible sur : http://www.irrodl.org/index.php/irrodl/article/view/1041/2025 (consulté le 6/05/2015).

[3] GILLANI Nabeel, YASSERI Taha, EYNON Rebecca, HJORTH Isis, « Structural limitations of learning in a crowd : communication vulnerability and information diffusion in MOOCs », Scientific reports, 4, article 6647, 23/09/2014, doi:10.1038/srep06447.

[4] ISAAC Henri, « L’université numérique : rapport à Madame Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche », 2008, 54 pages. Disponible sur http://media.education.gouv.fr/file/2008/08/3/universitenumerique_22083.pdf (consulté le 6/05/2015).

[5] AGARWAL Anant, “Why massive open only courses (still) matter”, Ted talks: ideas worth spreading, Juin 2013.

[6] DOWEK Gilles, « Une brève histoire des MOOCs », Recherche en cours, 9 janvier 2015.