Certaines discussions contemporaines en France cherchent à résoudre les mêmes problématiques que celles auxquelles s’adresse la Big Society : responsabilisation des citoyens, libération de l’esprit entrepreneurial, mais aussi réduction des dépenses publiques. Qu’est-ce que la France peut apprendre de la Big Society ? Quelles points communs ou différences entre les actions qu’elle mène et le projet de Cameron ?

Une volonté d’ouvrir le débat

Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective a publié une note, dans laquelle il insiste sur la nécessité d’associer les citoyens au processus de réduction des dépenses publiques, « en les informant d’une part, et d’autre part en ouvrant le débat sur les compétences actuellement dévolues aux administrations publiques et qui pourraient l’être à la société civile », débat que Cameron a ouvert en Angleterre avec la Big Society (Contribuables Associés, 2014).

Nombreux sont les acteurs qui demandent à ce que ce débat soit plus ouvert, malgré la tradition de l’État-Providence et de la centralisation en France.

Une prise de risque ?

Dans cette même recherche d’une dynamique partant des citoyens, Olivier de Guerre, président de la société d’investissements philanthropique PhiTrust, souligne que de nombreuses initiatives probantes existent déjà en France. Ainsi, les écoles Montessori affichent de très bons résultats, les entreprises d’insertion traitent le chômage par l’accompagnement des demandeurs d’emploi ou encore l’école de formation interne à Veolia favorise la mobilité de ses employés. Ces choix quotidiens faits par la population, ces initiatives d’acteurs locaux montrent que la France a la capacité d’innovation. En revanche, il dénonce la « peur » de l’exécutif à les généraliser (de Guerre, 2016)

Des pistes pour commencer

Elle suggère de ne pas tenir coûte que coûte à l’uniformisation du service public (par exemple au niveau de l’Éducation Nationale). Il vaudrait mieux avoir recours à une diversité des offres et à différents prestataires. Pour Eudoxe Denis, cela permettrait de prendre comme point de départ le problème lui-même – à savoir : les inégalités sociales – pour tendre vers sa solution (Denis, 2016).

Si ce n’est pas le politique, la digitalisation peut être un moyen favoriser les initiatives locales.

En savoir plus sur l’ESS, une politique proche de la Big Society