La recherche de l’efficacité du service public va nécessairement passer par une succession d’essais et d’échecs pour tendre vers un service public optimisé. Ce n’est possible que s’il y a un droit à l’expérimentation – et que les expérimentateurs en tirent plus de conclusions que dans l’expérimentation des vanguards. L’ESS, et un projet récent (datant de 2016) d’expérimenter une forme de payment by results, vont dans ce sens.

L’Économie Sociale et Solidaire

Le concept d’Économie Sociale et Solidaire (ESS) désigne un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale. Ces entreprises adoptent des modes de gestion participatifs. Elles encadrent strictement l’utilisation des bénéfices qu’elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats sont réinvestis. Leurs ressources financières sont généralement en partie publiques.

Les Contrats à Impact Social

Dans cette volonté politique de développer l’ESS, le gouvernement de Manuel Valls a mis en place le Contrat à Impact Social (CIS) en lançant un appel à projet entre 2016 et 2017.

En quoi la Big Society et l’ESS diffèrent-elles ?

Tout d’abord, l’ESS ne traite pas de décentralisation. Bien que 10% du PIB soit produit par l’ESS, elle ne concerne que des petites structures, et manque les plus importantes. C’est l’enjeu à propos duquel la député Véronique Louwagie (Les Républicains – Orne ) a questionné le ministre en novembre 2013 :

L’enjeu principal réside aujourd’hui dans la capacité de ces entreprises à changer d’échelle. (Lauwagie, 2013)

De plus, là où la Big Society se donnait comme objectif clair de favoriser entrepreneuriat, l’ESS semble ne pas s’en mêler alors que certains en ressentent le besoin.

Conclusion

Malgré tous les bénéfices d’un service publique participatif, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective note que « la coproduction des services publics n’est cependant pas la solution miracle » en prenant pour exemple les critiques accusant la Big Society de se désengager des pouvoirs publics en matière d’action sociale aux dépens des associations (Bureau & al., 2015). De toute façon, l’ESS, aujourd’hui du moins, est moins médiatisée que la Big Society, et n’a pas encore vocation de s’étendre à toute la société.  Dans les différences entre les CIS et les SIB, entre l’État providence et une vision plus libérale de l’action sociale, on retrouve la difficulté de définir « l’État maître d’ouvrage », et de parvenir au juste équilibre entre intervention de l’État et prise en charge par le secteur associatif.