La Big Society est un projet de redistribution des rôles. Comme en témoignent les expérimentations dans les vanguards, l’accent est mis sur le tissu associatif déjà existant en Grande-Bretagne. Néanmoins, ses objectifs sont tranformés. D’un côté, les charities seront amenées à mobiliser plus de bénévoles, même dans les zones où l’engagement est moins fort, et à rassembler les citoyens au-delà des appartenances religieuses ou sociales. De l’autre, elles doivent faire face à un processus d’évaluation de la part de l’État, notamment pour les mécanismes de payment by results, et à une plus grande autonomie, même sur le plan financier.

L’objectif de décentralisation de la société civile passe donc par la responsabilisation et la professionnalisation du bénévolat, qui doit remplir avec efficacité les services publics. Dans le même temps, on change également de paradigme pour le rôle de l’État :

Dans la Big Society, l’État passe de maître d’œuvre à maître d’ouvrage. (Daniel, 2016)

La crainte principale exprimée par les bénévoles est que « l’État maître d’œuvre » se désinvestisse trop – d’un point de vue financier notamment – et ait sous-estimé les capacités des charities à mobiliser suffisamment. Les vanguard areas sont un exemple de zones où le bénévolat est actif, et où les citoyens demandaient plus de marge de manœuvre. Mais, même si les résultats dans les vanguard areas ou à la prison de Peterborough ont été globalement positifs, et vont dans le sens d’une responsabilisation de la société civile, l’expérimentation n’a pas permis de répondre aux problèmes des financements et de la mobilisation.

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