Sixième plus grande ville du Royaume-Uni, Liverpool est la vanguard area la plus médiatisée : en effet, elle s’est retirée du programme le 3 février 2011.

Pourquoi Liverpool a-t-elle été choisie ?

Le choix de Liverpool peut surprendre au premier abord. Il s’agit en effet d’une ville de tendance politique historiquement travailliste, et donc opposée au gouvernement de David Cameron ; c’est d’ailleurs la seule des quatre vanguards dans ce cas.

Quels étaient les objectifs initiaux ?

Au travers du discours prononcé par David Cameron en juillet 2010, lors de l’inauguration du processus des vanguards, il apparaît que le gouvernement poursuivait plusieurs objectifs : tout d’abord, l’implication plus importante de la population dans la vie publique ; ensuite, la diminution de la bureaucratie ; et enfin, une diminution de la dépendance à l’égard de l’État (ce qui signifie probablement moins d’aides financières à long terme).

Voici un extrait du discours en question, prononcé par le Premier Ministre à la Liverpool Hope University pour le lancement de l’expérimentation :

First, social action. […] [Government] must foster and support a new culture of voluntarism, philanthropy, social action.

Second, public service reform. We’ve got to get rid of the centralised bureaucracy that wastes money and undermines morale. And in its place we’ve […] opened up public services to new providers like charities, social enterprises and private companies so we get more innovation, diversity and responsiveness.

And third, community empowerment […]. (Cameron, 2010)

La municipalité avait également ses propres attentes : elle souhaitait voir se réaliser les promesses du gouvernement d’aider la municipalité à réduire la bureaucratie et les obstacles s’opposant à la mise en place du programme, ainsi que celle d’ôter des taxes aux charities de la ville. Enfin, la ville était d’accord sur le concept défendu par la Big Society :

Dans une société de plus en plus individualiste, nous n’étions pas hostiles à une initiative qui encourage les gens à s’impliquer. (Cornu, 2011).

Pourquoi l’expérimentation a-t-elle été arrêtée ?

Le programme a largement été mis en échec par la politique de coupes budgétaires, qui touchait Liverpool encore plus que d’autres villes d’Angleterre, du fait de la part importante du secteur public dans l’emploi local  (91 millions £ en 2011, 50 millions prévus pour 2012, dans les aides apportées aux associations, Stanford, 2011). La ville s’est ainsi retirée du programme en février 2011. Ce retrait a été largement médiatisé en 2011, ce qui a contribué à associer le terme Big Society aux coupes budgétaires à l’échelle du pays tout entier.

La municipalité a également reproché au gouvernement de n’avoir envoyé personne pour aider, de ne pas avoir répondu aux demandes faites pour soutenir le programme, alors qu’en même temps, la municipalité était contrainte d’effectuer des coupes dans les aides apportées aux charities. La promesse de délivrer les associations de taxes trop lourdes n’a pas non plus été respectée.

Cependant, ce qu’on ne constate pas dans la presse, John Bird a mentionné que l’absence totale de Tories au conseil municipal a peut-être joué en défaveur de la poursuite du programme, fortement associée au gouvernement Cameron (Bird, 2016).

Qui a décidé de mettre fin à l’expérimentation ?

Il s’agit concrètement de la municipalité, mais les auteurs d’articles de presse à ce sujet sont tous largement en accord avec le choix de la municipalité. Certains particuliers sont aussi pris pour exemple, parmi ceux qui font du bénévolat, et ceux-ci sont également déçus par la politique de coupes qui rend impossible la mise en place correcte du programme.

Quelles conclusions peut-on tirer de cette expérimentation ?