Les pesticides : quoi, où, et quelles quantités ?

La France est le premier consommateur de pesticides en Europe avec 62 700 tonnes utilisées. Les régions les plus gourmandes en produits phyto-sanitaires sont les terres viticoles, qui représentent 3,7 % de la superficie nationale mais consomment 20 % de la masse de pesticides utilisée annuellement en France.

 

source : lavoixdunord.fr (http://www.lavoixdunord.fr/france-monde/pesticides-cash-investigation-classe-le-ia0b0n3309653)

Pesticides : qui sont-ils ?

Un extrait du rapport « La qualité de l’eau et assainissement en France », rapport de l’OPECST n° 2152 (2002-2003) de M. Gérard MIQUEL, fait au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scient. tech. et déposé le 18 mars 2003, présente les différents types de pesticides. On reprend ci-dessus un extrait de ce rapport, qui décrit ces types :

« Les pesticides sont des produits dont les propriétés chimiques contribuent à la protection des végétaux. Ils sont destinés à détruire, limiter ou repousser les éléments indésirables à la croissance des plantes, insectes, parasites et autres plantes.

Les « pesticides », étymologiquement « tueurs de fléaux » sont aussi appelés, dans la réglementation nationale et européenne « produits phytosanitaires». Les mots sont aujourd’hui utilisés indifféremment par les services impliqués dans le contrôle de la qualité de l’eau (voir l’étude de l’Institut français de l’environnement – IFEN – sur « Les pesticides dans les eaux – bilan 2000 » et « Étude de la contamination des eaux superficielles de Bretagne par les produits phytosanitaires », réalisée par une structure associative (Fédération régionale de groupements de défense contre les ennemis des cultures de Bretagne – FEDEREC). Les producteurs de pesticides utilisent aussi l’appellation « produits phytopharmaceutiques », appellation à consonance plus médicale et plus positive.

Les pesticides sont utilisés dans l’agriculture et dans les métiers du bois pour leurs propriétés toxiques. L’action des pesticides est multiforme. Elle peut être directe – par destruction de l’élément nuisible – ou indirecte, par réduction des capacités de reproduction des insectes par exemple, ou en pénétrant d’abord la plante-hôte, qui élimine ensuite les bactéries nuisibles. Ces pesticides à action indirecte sont dits aussi « systémiques ».

Les pesticides sont classés par grandes familles selon un double classement :

1. Un classement par cible

On distingue quatre grandes familles :

Les insecticides : ils sont destinés à la lutte contre les insectes. Ils interviennent en tuant ou en empêchant la reproduction des insectes. Ce sont souvent les plus toxiques, notamment l’arsenic, très utilisé avant la seconde guerre mondiale. C’est dans cette famille que l’on trouve la plupart des « polluants organiques persistants » -les POP notamment le fameux DDT, insecticide très puissant très utilisé jusqu’à son interdiction, très persistant, très mobile et très soluble puisque l’on retrouve des traces de DDT dans les glaces et les mammifères de l’Arctique et de l’Antarctique. Un autre insecticide puissant est le LINDANE, également interdit depuis 1999. C’est aussi dans cette famille que l’on retrouve la plupart des « organochlorés » (voir ci-après).

Les fongicides : ils sont destinés à éliminer les moisissures et parasites (champignons…) des plantes. Le fongicide le plus ancien et le plus courant est le soufre et ses dérivés (la bouillie bordelaise) ainsi que le cuivre, le triazole et le benzène.

Les herbicides : ils sont destinés à lutter contre certains végétaux (les « mauvaises herbes »), qui entrent en concurrence avec les plantes à protéger en ralentissant leur croissance. Ils sont de nature assez différente de celle des trois autres familles. D’une part, leur action n’est pas d’intervenir contre un intrus, de nature différente (insecte/parasite), mais de lutter contre un autre végétal. D’autre part, leur mode d’épandage est différent puisqu’ils sont déposés directement au sol, par opposition aux autres produits, plutôt pulvérisés sur la plante en croissance. Les herbicides les plus connus sont l’acide sulfurique, utilisé pour désherber les céréales, et les phytohormones (le 2-4 D). Les herbicides constituent aujourd’hui le groupe le plus important, le plus utilisé. On y trouve d’ailleurs la plupart des produits « sous surveillance », notamment l’ATRAZINE, utilisé pour le maïs, et le DIURON, désherbant total, utilisé surtout en voierie.

Le dernier groupe est celui des pesticides spéciaux, tels que les répulsifs de rongeurs, fumigènes.

2. Un classement par groupe chimique

Il s’agit d’un classement technique à partir de la molécule principale utilisée. On distingue :

Les organochlorés, parmi les plus anciens et les plus persistants, dont le fameux DDT déjà évoqué. Ils sont surtout utilisés comme insecticides en agriculture et dans les métiers du bois. Exemples : aldrine, dieldrine, etc ;

Les organophosphorés, eux aussi utilisés comme insecticides ;

Les carbamates, fongicides et insecticides ;

Les phénox, herbicides – (Exemple 2-4 D)

Les organo-azotés, repérables par le suffixe « zine », principalement utilisés comme herbicides. (Exemple : atrazine, simazine, etc…)

Les urées, repérables par le suffixe « uron », utilisés comme herbicides et fongicides. (Exemple : DIURON, ISOPROTURON, etc.).

Naturellement, ces deux classements se recoupent, ainsi qu’il est indiqué dans le tableau ci-dessous :

UIPP – Brochure sur la recherche dans les produits phytosanitaires)

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Si les pesticides sont aujourd’hui largement répandus dans l’agriculture française, le débat est plus que jamais d’actualité entre les pro et anti-pesticides, comme on peut l’observer dans la partie Popularité des pesticides.