La surconsommation de viande et ses impacts


    Intrigué de voir Laura et Marguerite discuter ainsi au bord du champ, Paul se rapproche pour écouter leur conversation.


Laura : « Ha Paul ! Bonjour ! Marguerite était en train de m’expliquer ses conditions de vie dans l’étable. J’avoue que je comprends pas trop comment tu as pu en arriver là ? »


Paul : « Tu sais, si nous autres éleveurs sommes obligés de maintenir un tel rythme de production dans ce contexte de grande compétitivité mondiale, c’est aussi un peu la faute des consommateurs… »

    En effet, les consommateurs tendent à consommer de plus en plus de viande. Ainsi, la consommation de viande varie fortement d’un pays à l’autre, allant de 35kg par an en moyenne en France à 55kg en Allemagne par exemple, et est beaucoup plus élevée dans le monde occidental. Or une surconsommation de viande peut avoir des effets néfastes sur la santé : les produits animaux, surtout lorsqu’ils sont transformés (saucisses, viandes panées, charcuterie comme ils sont souvent consommés en Allemagne), contiennent beaucoup de graisses auxquelles sont associés l’obésité, des risques élevés de maladies cardio-vasculaires par encombrement des artères, des risques élevés d’insuffisance cardiaque… De plus, des hormones comme des antibiotiques sont souvent donnés aux animaux pour augmenter leur croissance, et les potentiels effets de tels molécules sur le consommateur demeurent mal connus. L’Union Européenne limite d’ailleurs ces pratiques et on assiste à une prise de conscience progressive des consommateurs sur le sujet.


Paul : « Et c’est cette pression que nous mettent les consommateurs, à force de vouloir consommer toujours plus de viande, qui nous pousse à produire à tout prix et le plus possible, ce qui peut entraîner certains excès… »


   Les conséquences sur l’environnement de la surconsommation et donc surconsommation sont importantes.


   À trop chercher à augmenter la productivité, les éleveurs en viennent à utiliser des produits qui peuvent se révéler nocifs pour l’environnement : d’une part les rejets de méthane (un gaz à effet de serre) par les vaches, et d’autre part le nitrate contenu dans les déjections animales. Ce nitrate s’infiltre dans le sol et s’écoule avec les eaux souterraines, ce qui présente des risques sanitaires. De plus, l’élevage est responsable (d’après un graphique produit par le Conseil général de la Somme) de 20% des émissions de gaz à effet de serre. Ce chiffre est à comprendre avec précision : la quantité de gaz à effet de serre émise pour produire la viande correspond en majeure partie non pas aux rejets polluants des animaux eux-mêmes, mais plutôt à la quantité de fourrage dont ils ont besoin, et donc à la quantité de gaz à effet de serre qui a été rejetée en amont pour produire les importantes masses de fourrage nécessaires à la production de masses moindres de viande.

Graphique produit par le Conseil Général de la Somme et indiquant l'origine par secteur industrie du gaz à effet de serre distribué en France
Graphique produit par le Conseil Général de la Somme et indiquant l’origine par secteur industrie du gaz à effet de serre distribué en France


   On peut donc voir que l’élevage est un secteur qui produit beaucoup de gaz à effet de serre, principalement dans le cadre de l’alimentation des animaux.   Cependant, ce n’est pas le seul problème que soulève la surconsommation de viande. En effet, produire beaucoup de viande se fait à défaut d’autres produits agricoles, ce qui nous mène à des problématiques d’ordre plus éthique…

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