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Acteurs

Une controverse comme le Grexit met en jeu un nombre important d’acteurs de par sa taille et sa complexité. Nous avons donc essayé de les regrouper sous la forme de différents tableaux, selon leur nature.

Cet ensemble de tableaux est constitué d’une grande diversité d’acteurs : des personnes individuelles telles que des économistes ou des universitaires, tout comme des acteurs institutionnels étatiques ou financiers. La difficulté se situe alors au niveau des grands groupes qui par essence admettent une pluralité de points de vue, changeant au fil du temps et analysés et remis en questions différemment par les autres acteurs.

La problématique choisie, consistant à examiner les différentes conséquences qu’aurait un Grexit, complique encore la création d’un tableau à deux entrées. En effet, aux variations internes temporelles, s’ajoutent celles des différents scénarios possibles en cas d’un Grexit.

Le tableau des acteurs est donc à analyser plus d’un point de vue des “petits acteurs” ainsi que des Institutions admettant une relative constance (le FMI donne une position assez stable même si elle est ambiguë). Du côté des acteurs importants tels que l’Europe ou la Grèce, premiers concernés, il est préférable de se concentrer sur l’analyse globale menée dans le corps du projet.

En se concentrant donc sur les acteurs individuels, et tout particulièrement sur les économistes, on constate effectivement la présence d’une forte disparité de points de vue, comme attendu pour un tel sujet. Des avis totalement opposés émergent : il y a tout d’abord les divergences binaires de type sortie ou maintien de la Grèce dans la zone euro qui pèsent les avantages et les inconvénients pour la Grèce ou l’économie dans son ensemble. Puis il y a des divergences d’arguments au sein d’une même catégorie. Pour certains la sortie de la zone euro permettrait à la Grèce d’obtenir une plus grande souveraineté et de s’en sortir en dévaluant sa monnaie gagnant ainsi une plus grande compétitivité à l’international, manœuvre impossible au sein d’une monnaie unique. Un point de vue centré sur le bénéfice de l’État grec, premier concerné. Pour d’autres il s’agit plutôt d’une sorte de sanction envers la Grèce du fait d’une mauvaise gestion de ses comptes. Une sortie de la zone euro est plus vue comme un outil diplomatique permettant de mettre les pays dépensiers (menace tournée vers les PIGS) sous pression et les forcer à respecter les objectifs politiques et économiques fixés notamment par l’Allemagne.

On ne peut donc pas à première vue distinguer deux bords idéologiques : d’un côté, l’économie libérale imposant ses règles d’austérité à la Grèce,  pour la cohésion de la zone euro, et de l’autre, les économistes plus sociaux, prônant une plus grande liberté pour les pays membres et dénonçant l’hégémonie de la troïka infligeant des plans d’austérité inconcevables pour les populations.

Lorsqu’on s’éloigne plus de la recherche académique et que l’on s’intéresse aux plus grandes entités on constate différents blocs aux intérêts convergents même s’ils s’avèrent différents : au sein de l’Europe, la Grèce est bien sûr à part, en tant que pays montré du doigt pour son incompétence en termes de gestion de ses revenus, et qui semble pénaliser l’ensemble de la zone euro, que sa sortie ait lieu ou non. Pour les autres pays, il y a les plus rigoristes, correspondant au nord de l’Europe et menés par l’Allemagne, qui souhaitent une tenue plus rigoureuse des comptes des États membres et cautionnent une politique d’austérité. Cette voix est la plus entendue, car la Banque Centrale possède historiquement la même architecture que la Bundesbank (éviter à tout prix une dévaluation) ce qui influe sur une grande partie des politiques monétaires européennes. D’un autre côté les pays comme la France sont plus souples vis-à-vis de la dette et des politiques économiques et sont plus enclins à aider la Grèce à s’en sortir tout en maintenant l’intégrité de la zone euro.
Si on s’éloigne encore plus du cœur du problème et que l’on observe les acteurs plus “extérieurs” à la crise, on constate de nombreux enjeux. D’un point de vue économique, il y a les marchés internationaux qui scrutent précisément la situation en Grèce et en Europe. En effet, la potentielle sortie de la Grèce est en partie redoutée par l’Europe à cause d’un affolement des marchés financiers qui perdraient confiance en le système monétaire européen, conséquence que l’Europe tente d’éviter. Il y a aussi un phénomène de spéculation où de nombreux acteurs misent sur l’économie grecque. Il y a aussi le point de vue géopolitique : la Grèce est en effet un point stratégique convoité par la Chine, la Russie et les États-Unis. Une sortie de la Grèce rendrait possible des aides venant de la Chine ou de la Russie, et donc une possibilité d’accords militaires. Les États-Unis ainsi que l’Europe peuvent donc perdre un atout militaire majeur en cas d’une sortie de la Grèce de la zone euro.

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Réalisé à l’aide du site easel.ly

Nous allons essayer de résumer les points de vue de différents acteurs rencontrés lors de nos recherches. Pour plus d’exhaustivité, on pourra télécharger le tableau des acteurs en cliquant ici