Introduction

Bienvenue sur le site de la controverse “Neuro-amélioration” !

Ce site a pour vocation de dresser un panorama de la neuro-amélioration à l’heure actuelle (2018), en mettant en évidence les principaux points de débats.

Les questionnements sur le sujet ont pour source les avancées techniques et scientifiques dans le domaine des neurosciences qui ont eu lieu ces dernières décennies. Celles-ci ouvrent la voie à des perspectives nouvelles mais suscitent également des réflexions éthiques. De plus, depuis une dizaine d’années, la controverse occupe une place croissante dans la sphère médiatique. 

Présentons maintenant les principales informations à avoir en tête avant d’entamer l’analyse de cette controverse :

Ce qui est possible à l’heure actuelle :

On peut diviser les techniques neuro-amélioratives bio-médicales en deux grands domaines. Le premier est celui des médicaments, parfois appelés “smart drugs”, qui sont utilisés pour augmenter la concentration, la capacité d’éveil, de mémorisation… Une deuxième catégorie est formée des méthodes “technologiques”, comme la stimulation magnétique transcrânienne, qui a déjà des applications prometteuses pour traiter certaines maladies.  Néanmoins, on observe de manière générale que les neurosciences vont aujourd’hui au-delà du domaine médical, et le marché de la neuro-amélioration est donc amené, si les applications proposées attirent le public, à se développer dans les prochaines années.

Que désigne-t-on par le terme “neuro-amélioration ?

Outre les techniques neuro-amélioratives à proprement parler, il est raisonnable de penser que la “neuro-amélioration” est un sujet bien plus vaste. En effet, que dire des porteurs de lunettes, d’appareils auditifs, ou des consommateurs de café? N’utilisons-nous pas pour la majorité d’entre nous au quotidien des objets ou substances qui aident notre cerveau à percevoir des informations et à être plus efficaces? Sommes-nous déjà “neuro-améliorés”? (Chneiweiss, 2017) Les frontières du débat sont donc difficiles à délimiter. Nos recherches ont plutôt porté sur la neuro-amélioration définie comme “biomédicale” par le rapport du Comité Consultatif National d’Ethique.

Pourquoi le terme « neuro-amélioration » ?

En français, le terme de “neuro-amélioration” a été sélectionné par le Comité Consultatif National d’Éthique par rapport à d’autres expressions, comme “augmentation cérébrale”, “optimisation du cerveau” ou “homme amélioré”. Ce choix a été fait afin de traduire au mieux l’expression anglaise “brain enhancement”, qui inclut une idée d’amélioration à la fois de la qualité et de la quantité de performance de cerveau. Le président de l’Association française transhumaniste, Marc Roux, préfère également l’expression “homme amélioré” à “homme augmenté” (Besmond de Senneville, 2018).

Quels sont les risques potentiels ?

Les techniques de neuro-amélioration sont utilisées par des personnes non-malades. Certains médecins mettent en garde contre les possibles effets secondaires de certaines substances médicamenteuses ou des dangers d’implants intra-crâniens. De plus, un des problèmes qui semble souvent être rencontré dans le domaine des neurosciences est qu’il est difficile de prouver l’efficacité d’un médicament ou d’une technique censée améliorer une performance cérébrale. L’un des risques à l’heure actuelle serait donc que certaines méthodes n’aient pas d’effets suffisants pour être mesurables (Naccache, 2015).

Au-delà des aspects pratiques, la neuro-amélioration pourrait changer la vision que nous avons sur le cerveau et sur ses capacités. Cette question s’inscrit dans la problématique plus vaste du courant transhumaniste, qui suscite de nombreux débats philosophiques sur le bien-fondé d’aller radicalement au-delà de la condition humaine.

Les perspectives d’avenir :

Si les techniques neuro-amélioratives venaient à être massivement utilisées, cela aurait certainement d’importantes conséquences dans la société. Face à l’essor spectaculaire des « smart drugs » dans les universités, le CCNE craint déjà les risques de « coercition passive », où les individus se sentiraient obligés d’utiliser ces substances pour rester compétitifs. Les défenseurs de la neuro-amélioration mettent en avant un bénéfice global pour la société, en prévoyant à terme une réduction des inégalités de quotient intellectuel, dans l’hypothèse où chacun aurait accès à ces techniques. Cependant d’autres craignent qu’une « classe supérieure » ne se forme si seule une minorité soit en mesure de se les procurer. Enfin, pour certains, l’amélioration du cerveau humain serait le seul moyen de rivaliser avec la montée de l’intelligence artificielle dans les prochaines années.

 Après cette rapide ébauche des points principaux évoqués sur ce site, vous pouvez en apprendre plus sur la chronologie de la controverse, sur ses différents acteurs ainsi que découvrir comment fonctionnent les différentes méthodes de neuro-amélioration.

En suivant le parcours thématique de notre site, représenté sur le schéma ci-dessous, vous découvrirez les différents nœuds de la controverse.

Nous vous suggérons dans votre parcours du site de consulter les pages dans l’ordre suivant : commencez par regarder les problématiques relatives au domaine médical, puis explorez les différentes représentations de l’Homme dans un futur neuro-amélioré, avant de découvrir les conséquences sur la société dans son ensemble.

Commencer la visite : Une santé 2.0