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Des vaches sans cornes, des chiens bodybuildés, des porcs sans queue… Ces animaux aux apparences hors du commun ont tous vu le jour au cours de ces dix dernières années grâce au développement de nouvelles techniques de modifications génétiques que l’on regroupe sous le terme d’édition du génome. Ces nouvelles technologies, marqueurs incontestables du progrès dans les domaines des biotechnologies et de l’ingénierie du génome, rendent aujourd’hui possible l’élaboration de plantes et d’animaux sur mesure très rapidement et à moindre coûts, le tout avec une précision sans précédent.

Depuis 2012 avec le développement la technologie CRISPR-Cas9, la recherche a explosé dans ce domaine. Cette dernière technologie ouvre un champ d’application immense, dans tous les domaines du vivant. Ce site s’intéresse à une application en particulier : l’édition du génome chez les animaux d’élevage. Même dans ce cas particulier d’application, les travaux de recherche en laboratoire sont beaucoup trop nombreux pour être recenser, du fait de la simplicité d’utilisation de cette technologie et de son coût incroyablement faible. Voici les principales ambitions de l’édition génomique accompagnées de quelques exemples :

  • Améliorer la résistance des animaux face aux maladie. Exemple : rendre les abeilles résistantes aux maladies pour éviter leur disparition. Crée des cochons résistants à certains virus.
  • Améliorer la condition des animaux en évitant certaines pratiques d’élevage. Exemple : des vaches nées sans corne pour leur épargner l’écornage à la main par les éleveurs.
  • Améliorer la nutrition et la santé de l’homme. Exemple : concevoir des poules qui pondent des œufs sans allergènes. Créer une chèvre qui produit du lait contenant une protéine anti-coagulante.

L’édition du génome appliquée aux animaux d’élevage possède donc un potentiel immense. Certains affirment même que ces nouvelles technologies pourraient être la solution aux problèmes de la faim dans le monde. Paradoxalement, parmi la liste des travaux menés dans ce domaine, un seul est sorti des laboratoires. Le saumon Aquadvantage® est aujourd’hui la seule espèce génétiquement modifiée sur le marché aux Etats-Unis et au Canada. Il s’agit d’un saumon dont la croissance est deux fois la rapide que la normale.

Le saumon Aquadvantage de l’entreprise américaine AquaBounty Technolgies génétiquement modifié pour avoir une croissance deux fois plus rapide. Depuis 2016, la seule espèce animale génétiquement modifiée sur le marché à des fins alimentaires. (source : wikipedia )

Mais pourquoi y-a-t-il un tel écart entre les travaux menés en laboratoire et les applications à grande échelle ? Depuis son apparition, cette technologie se heurte à de nombreux problèmes, notamment un cadre réglementaire très précis qui empêche de sortir du cadre expérimental. On anticipe alors une réaction virulente de la part de certains experts qui accusent ce cadre réglementaire d’être un frein à l’innovation. La loi est différente d’un pays à l’autre ce qui pose également le problème de la compétitivité économique. De plus, l’édition du génome doit faire face à la résistance du grand public qui ne fait souvent pas la différence avec les OGM traditionnels. Il est donc important de comprendre la différence entre les deux. L’édition du génome, au même titre que les anciens OGM, doit également faire ses preuves en matière de risques pour la santé du consommateur, pour la biodiversité et l’environnement. Enfin, en tant que technique de manipulation du patrimoine génétique du vivant, l’édition du génome soulève inévitablement de nombreuses questions éthiques.

Depuis 2015, le laboratoire chinois BGI propose sur le marché des « cochons nains » génétiquement modifiés par édition du génome. Ces cochons domestiques, d’une valeur de 1 400€ environ, atteignent 15 kg à l’age adulte. (source : pixabay.com)

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