Conséquences économiques pour la France et l’Europe

En juillet 2018, la cour de justice européenne a indiqué que les produits issus des nouvelles méthodes d’édition du génome, les “nouveaux OGM” seraient désormais considérés comme les OGM traditionnels. En France, la culture de ces produits est interdites bien que l’importation de certains produits génétiquement modifié soit autorisée. Cette décision est un choix politique fort au regard de ce qui se fait dans le reste du monde, et qui conditionne l’avenir de l’agriculture en Europe.

Quel avenir pour l’agriculture en Europe ?

Suite à cette décision, plusieurs réactions se font face. De l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis notamment, et également en Asie, nombreux sont les pays à autoriser et à promouvoir la culture d’OGM. Avec les nouvelles méthodes d’édition du génome telle que CRISPR-CAS9, ces pays pourraient être en mesure de produire de la viande en grande quantité et à bas coûts. En particulier, ces viandes concurrenceraient celles produites localement et pourraient à terme s’imposer dans les habitudes alimentaires des français. Par conséquent, la France perdrait sa compétitivité sur le marché de la viande mondiale, mais aussi français.

Source : pixabay.com

Cependant, certains ne partagent pas cette avis et estiment que l’origine du produits restent un facteur déterminant lors de l’achat d’un produit par un consommateur. Les consommateurs français et européens privilégieraient des viandes issus d’élevages locaux à des viandes génétiquement modifiées et importées d’autres continents.

C’est pourquoi, l’Europe et la France qui ont une culture et une histoire agricole qui diffèrent de celle de l’Amérique, pourraient avoir tout intérêt à jouer sur ce créneau de la qualité, du bio, du respect du territoire de production, du rapport entre nourriture et santé. Ce créneau pourrait d’ailleurs être compétitif à l’échelle internationale. Il s’agirait même d’un positionnement économique particulièrement judicieux dans la mesure où l’Europe ne pourrait pas être aussi compétitif dans l’agriculture intensive que des pays comme le Chili, les Etats-Unis ou le Brésil.

Quid de la recherche et de l’innovation ?

Le domaine de la recherche est également impacté par une telle législation sur les techniques d’édition du génome. L’absence d’entreprise et de start-up dans le domaine de l’édition génomique ne permet pas de contribuer au bon développement et à l’essor de la recherche dans ces domaines. Cette législation très stricte risque de freiner l’innovation dans l’agriculture. Les entrepreneurs et les start-up trouveront hors de l’Europe des conditions bien plus favorables au développement de leur société. Cela s’accompagnera de nombreuses pertes d’emplois en Europe. L’innovation en Europe est donc laissé aux grandes entreprises du secteur au détriment de plus petites entreprises.

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Toutefois l’innovation à l’échelle mondiale est essentiellement laissé aux pays d’Asie et aux Etats-Unis dont la réglementation permet à de plus nombreux acteurs d’exploiter ces méthodes d’édition du génome.

Cependant, ce choix politique de l’Europe incite à se consacrer à d’autres secteurs de recherches. En particulier, cela permet à la France de consacrer ses ressources à d’autres domaines scientifiques et notamment celui de l’agriculture biologique et responsable.