Les rouages de la rémunération musicale

PLAYLIST - UNE DISTRIBUTION DE L'ARGENT QUI NE SATISFAIT PLUS LES ARTISTES

Les rouages de la rémunération musicale | Une critique du service-centric

Acteurs en jeu

♫ Le modèle actuellement en place

Taylor Swift n’est pas la seule à soulever la faible rémunération des artistes par le streaming. L’ADAMI (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprète) et la GAM (Guilde des artistes de la musique) ont publié de nombreux communiqués aux noms des artistes sur le sujet. Mais comment une écoute sur une plateforme de streaming rémunère les artistes?

Le choix des plateformes s’est posé sur le modèle “service centric”, qui repose sur une rémunération au prorata. Ceci signifie que la somme reçue par l’artiste dépend de la proportion du nombre d’écoute de ses titres par rapport au nombre total d’écoutes sur la plateforme.

Fonctionnement simplifié du modèle service-centric (3€ de chaque abonnement va à la plateforme)

♫ De nombreux acteurs se partagent les revenus

De plus, une fois le prorata effectué, tout l’argent ne revient pas à l’artiste, loin de là, ce qui a poussé l’IAO (International Artist Organisation), le syndicat européen des artistes, à faire un communiqué de presse en 2018 dénonçant une situation injuste pour les artistes [34].

“Le droit à une rémunération juste est un pas important pour les artistes car les intermédiaires reçoive une partie importante des revenus directs et indirects. Sous la législation actuelle, les artistes ne reçoivent pas la juste partie de ces revenus” (traduction)
IAO (International Artist Organisation)
2018 [34]

En effet l’industrie de la musique a toujours possédé de nombreux intermédiaires, et les plateformes en constituent un supplémentaire. Mais avant de rémunérer l’artiste, ce sont les *labels, producteurs ou compositeurs qui reçoivent une partie de la somme versée pour les écoutes d’un titre (lien vers le manque de rémunération des artistes face aux producteurs). Les plateformes prélèvent également une part des revenus, bien qu’elles ne soient pas encore rentables aujourd’hui. En 2014, l’ADAMI révèle que sur les 9.99€ d’un abonnement à Spotify, seuls 0.46€ sont reversés aux artistes [36].

Répartition de l'argent issue du streaming (source du schéma : ADAMI)

♫ Autant de rémunérations qu'il y a de plateformes

Le revenu d’un artiste par le streaming est également dépendant des plateformes, et ce pour plusieurs raisons. D’une part, chaque plateforme n’a pas le même nombre de clients, ou bien les mêmes titres disponibles. Un même nombre d’écoute sur Qobuz ou Spotify ne va pas entrainer la même somme reçue pour l’artiste, Spotify étant largement plus utilisé. De plus chaque plateforme n’a pas les mêmes accords avec notamment les labels ou les majors qui reçoivent la majorité des revenus.

Rémunération par écoute et par plateforme (source chiffres : information is beautiful)

Une critique du service centric