Raisonnement circulaire

Le raisonnement circulaire est une critique émise par de nombreux experts qui ne sont pas d’accord avec le lien de cause à effet entre le secouement et la triade établi par la HAS (Haute Autorité de Santé) [1].

Ce raisonnement est un biais qui se nourrit des diagnostics de SBS sans aveux des parents ou de l’adulte présent. Selon les recommandations de la HAS, basées sur des études scientifiques, si un enfant présente la triade et qu’il n’y a pas d’autre explication plausible et évidente des symptômes, il est systématiquement conclu que l’enfant a été secoué, que les parents aient formulé des aveux ou non.

Il est systématiquement conclu que l’enfant a été secoué, que les parents aient formulé des aveux ou non
Les études scientifiques établissant le lien de cause à effet entre secouement et triade sont considérées comme fiables : elles sont pourtant l’origine du raisonnement circulaire et l’alimentent.

Le cas et les symptômes présentés sont donc classifiés comme un cas de SBS, . Les scientifiques utilisent ensuite ces statistiques pour leurs études, qui elles-mêmes influencent la procédure judiciaire. La boucle est bouclée.

 

Les études scientifiques sur lesquelles se basent le consensus médical du lien de cause à effet entre secouement et triade sont aujourd’hui considérées comme fiables : c’est pourtant ces mêmes études qui sont à l’origine et qui alimentent le raisonnement circulaire. L’article publié par l’équipe suédoise [2] remet en cause le raisonnement scientifique des études faites sur le SBS : une des raisons de cette faiblesse est l’utilisation du raisonnement circulaire qui aggrave les biais que possèdent déjà les équipes médicales. Une des solutions présentées par l’équipe suédoise est de référencer uniquement les cas où les parents ont émis des aveux.
Graphique présentant le raisonnement circulaire entre procédure judiciaire et études scientifiques ©Tous droits réservés

Une présomption de culpabilité ?

Ce raisonnement circulaire met en lumière ce que certains[1] ont appelé « présomption de culpabilité ». Maître Grégoire Etrillard, avocat de parents accusés affirme clairement que  « les explications alternatives, comme des maladies rares, sont trop rapidement écartées. Il y aurait en la matière une présomption de culpabilité ».

Références

[1] Grégoire Etrillard. Bébés secoués : « Le débat judiciaire doit faire la différence entre ceux qui soignent et ceux qui jugent ». (2019). Le Monde.fr.
[2] Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante-régionale). (2019). En Suède, un renversement de la jurisprudence. Le Monde, SCH5.