Des acteurs divisés

La pierre d’achoppement de ce sujet semble se situer dans la fiabilité des sources historiques, et leurs interprétations. A ce titre, il est évident que les principaux acteurs de ce débat sont des historiens, qui à première vue peuvent être répartis en deux groupes qui s’opposent.

Nous avons d’un coté les historiens du catharisme dit « traditionnels » qui défendent la majorité de ce qui a été établi au XXème siècle, et qui pour l’essentiel sont dans l’académie de Toulouse. En opposition avec ce premier groupe on retrouve les historiens qu’on peut nommer les « sceptiques » du catharisme, groupe qui est surtout relié à l’académie de Lyon.

On perçoit dans cette controverse assez peu de communication directe entre les deux groupes d’historiens, qui préfèrent se répondre en écrivant de nouveaux articles ou des commentaires sur les livres ou articles parus – nous n’avons pas trouvé de trace de colloques récents regroupant des historiens des deux bords. Les réputations de divers historiens, vivants et décédés, sont en jeu : nous avons par exemple vu mentionner le fait qu’attaquer les travaux d’un historien décédé pouvait être insultant pour son travail. (Roquebert 2018; Théry 2005; Zerner 2006)

Un peu à l’écart du débat des historiens se trouve Eric Delmas, qui fait lui aussi une analyse des sources historiques sur son site catharisme.eu et qui souhaite un renouveau de la religion cathare. Nous avons décidé de ne pas le classer en tant qu’historien, n’ayant pas pu le rattacher à une institution académique. Néanmoins, la notion de « Qui est historien ? » pourrait elle-même être débattue, de nombreux historiens dans cette controverse, tels Jean Duvernoy, docteur en droit, Michel Roquebert, titulaire d’une licence de philosophie, ou Anne Brenon et Julien Thery-Astruc, archivistes paléographes diplômés de l’École nationale des chartes de formation, n’ont pas au sens strict de diplôme d’historien.