… mais pas de la même façon !

Si effectivement le gouvernement et le Parti Socialiste semblent s’accorder sur une éthique de responsabilité concernant la prise en compte du déficit prévu du système de retraite, néanmoins ils s’opposent sur les modalités de la réforme à mettre en œuvre. Pourtant, tous deux revendiquent une réforme efficace.

 

En effet, le gouvernement, dans le but de réduire ce déficit, prend en compte une définition de l’efficacité qui s’appuie principalement sur l’efficacité économique. Celle-ci considère uniquement des paramètres quantitatifs tels que le niveau de vie moyen des retraités ainsi que le montant du déficit des caisses de retraites afin d’évaluer si une réforme est efficace.

Par ailleurs, le gouvernement fait également appel à la notion de justice intergénérationnelle pour justifier la réforme. Ainsi, d’après les experts de la démographie tels que Didier Blanchet, si aucune réforme n’est effectuée, la génération qui suit celle du baby boom aura des conditions de vie moins bonne que celle qui la précède (voir justice sociale et justice intergénérationnelle).

 

Le Parti Socialiste emploie également cette notion d’efficacité mais en lui donnant un sens qui prend en compte également l’équité et la justice sociale. Pour être efficace, une réforme doit être économiquement profitable et socialement juste. Cependant, cette dernière notion n’est pas objectivement quantifiable comme l’efficacité purement économique. C’est pourquoi la position des différents acteurs peut être analysée en fonction de la valeur attribuée à l’efficacité et à l’équité dans l’évaluation des réformes (voir la notion de curseur dans l’interview de Philippe Caïla).

 

La place de l’éthique de conviction

 

La position du gouvernement relève également pour une part de l’éthique de conviction. C’est le cas par exemple pour la question de la diminution du niveau des pensions des retraités. En effet, l’opposition du gouvernement à la diminution des pensions des retraités s’appuie sur un argument d’équité et correspond à une éthique de conviction.

 

Le Parti Socialiste, qui se fonde sur une éthique de responsabilité dans son approche globale de la question de la réforme des retraites, fait aussi appel à une éthique de conviction lorsqu’il s’agit d’évaluer quels leviers doivent être utilisés pour rétablir l’équilibre du système de retraite. C’est notamment en raison d’une telle logique qu’ils défendent la retraite à 60 ans.

 

 

Dans ce débat, la position du gouvernement et du Parti Socialiste diffèrent notablement de celle des syndicats, de l’extrême gauche et des altermondialistes : pour en savoir plus, voir la rubrique Syndicats, extrême gauche et altermondialistes : quelle opposition ?

 

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