2015 : Étude de faisabilité technique et comparaison des deux projets d’extension

etude faisabilité egisContexte

Mme Ségolène Royal, alors ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie a demandé en décembre 2014 au Conseil général de l’environnement et du développement durable de procéder à une expertise du projet alternatif porté par les associations. Cette expertise, réalisée en janvier-février 2015, a conclu à la nécessité d’approfondir le projet porté par les associations pour :

  • Confirmer la faisabilité du projet alternatif
  • Comparer ce contre-projet au projet porté par la FFT
  • Étudier la possibilité d’utiliser d’autres équipements sportifs à proximité

Le groupe Egis a été désigné lauréat de la consultation engagée pour cette étude le 8 avril 2015, la mission a été engagée le 9 avril 2015.

EELV a dans un même temps demandé au Conseil de Paris d’exiger un rapport complémentaire comparant les deux projets d’extension du Stade de Roland-Garros. D’un côté le projet de la FFT propose la destruction du court n°1 et la construction d’un nouveau court sur les serres d’Auteuil ce qui engendrerait le déplacement d’un tiers d’entre elles. De l’autre, le projet des associations propose au contraire d’ajouter des courts autour de ce court n°1 en couvrant l’A13.

Parallèlement à cette demande, les Verts souhaitaient qu’ait lieu une discussion avant toute décision sur l’extension de Roland-Garros. EELV souhaitait également plus d’explications sur les réserves du CSSPP (Commission supérieure des sites de la protection des paysages) avant de confier l’étude complémentaire au cabinet désigné par la FFT. En effet, la FFT était alors désignée comme étant à la fois partie et client du dossier.

Le 19 mars 2015, le Conseil de Paris vote à l’unanimité en faveur de la réalisation d’une étude complémentaire. Pour réaliser leur étude, les membres du cabinet ont contacté les divers acteurs impliqués dans la controverse : la mairie de Paris, la FFT, le ministère de l’Écologie et du Développement Durable, ainsi que Darius Amir-Mazaheri, architecte du contre-projet d’extension porté par les associations. Le 8 avril 2015 le conseil de Paris désigne une nouvelle fois à l’unanimité Egis comme réalisateur de l’étude qui commencera dès le 9 avril 2015.

Contenu du Rapport

« Les études conduites dans le cadre de la présente mission ont permis de construire et développer un scénario cohérent avec les objectifs recherchés par les associations (extension sur l’A13 et non dans le jardin des serres, non utilisation des bâtiments des Meulières, préservation du court n°1), qui cherche à optimiser les impacts et respecter autant que faire se peut les besoins programmatiques de la FFT.

Si ce projet est techniquement faisable, ses impacts négatifs restent importants et il ne répond pas à des objectifs fonctionnels majeurs de la FFT. » Par exemple, les flux de spectateurs ne sont pourront pas être gérés correctement ce qui est une des motivations à l’extension du stade

« Il nécessiterait par ailleurs d’un point de vue juridique de recommencer toutes les procédures administratives déjà réalisées sur le projet porté par la FFT (avec en plus la procédure CNESOR sur les tunnels) pour une durée de 5 ans minimum. Le projet se heurterait dans ce processus à des difficultés très importantes et pourrait faire l’objet de contentieux. »

En effet, l’étude met en évidence qu’à part sur un critère de respect du milieu naturel, le projet associatif est moins pertinent que celui de la FFT sur chacun des critères listés plus haut. Sur les 8 autres critères, le projet de la FFT est jugé notamment sur les émissions carbones. Celles du projet de la FFT sont de l’ordre de deux fois inférieures à celles du contre-projet. De plus, le projet alternatif engendre un surcout conséquent : 68 millions d’euros.

Tableau récapitulatif

 

tableauComparatifEgis

Source : Egis cabinet, Etude de faisabilité et de pertinence fonctionnelle des deux projets d’extension, 2015


Accueil du rapport

Ce rapport est perçu comme une nette victoire de la FFT sur le contre-projet. En effet, suite à ce rapport, la FFT n’avait plus qu’à obtenir le permis de construire avant d’entamer les travaux et prévoyait donc de choisir son entreprise BTP d’ici le 20 juin 2015 pour commencer les travaux en septembre 2015.

Cependant, le rapport reste contesté sur plusieurs points. En effet, Yves Contassot fait remarquer qu’Egis est le conseiller de l’architecte de la FFT ce qui ne n’incite pas vraiment à l’impartialité. De plus, il pense que le surcout du projet alternatif a été nettement surévalué : il serait plutôt de l’ordre de 10 millions d’euros.