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Nous sommes en Août 2016, à Laval. Le siège du groupe Lactalis, numéro un mondial de l’industrie laitière, est bloqué par des centaines d’agriculteurs en colère. La “crise du lait” évoquée dans les médias français depuis plusieurs mois déjà atteint son apogée. Les producteurs laitiers, soutenus par les syndicats agricoles FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et JA (Jeunes Agriculteurs), accusent l’entreprise de faire pression à la baisse sur leur prix d’achat de lait, rendant ainsi la position des producteurs de plus en plus précaire. Les pouvoirs publics, appelés à intervenir, organisent des négociations à la fin du mois pour apaiser les tensions. Celles-ci aboutissent à une entente sur l’augmentation du prix acheté par les entreprises de transformation aux producteurs de lait d’une vingtaine d’euros pour 1000 litres. L’affaire semble réglée mais les syndicats d’agriculteurs, considérant cet équilibre fragile et surtout, temporaire, continuent leur action.

Cet épisode de crise n’est pas nouveau et pour certains il dure depuis plusieurs mois voire plusieurs années. De même, la question du prix du lait et des conditions de vie des producteurs laitiers semble se poser depuis longtemps. Après la création de la Politique Agricole Commune en 1962, différents modes de régulation du marché ou d’indication de fixation du prix ont été mis en place dans le secteur du lait. Le retentissement médiatique que les évènements connaissent ces dernières années est aussi lié à l’ouverture croissante du marché à l’international qui rend les prix de plus en plus volatiles et le revenu des agriculteurs de plus en en plus instable, cela notamment depuis l’abrogation des quotas laitiers de la PAC en 2015.

En face, les industries laitières sont elles aussi contrariées, prises dans la course effrénée de la concurrence. Les coopératives laitières qui partagent avec elles la transformation des produits laitiers ne possèdent également que peu de marge de manoeuvre. Les distributeurs ne sont pas en reste, craignant qu’une hausse des prix de leurs produits fassent fuir les consommateur.

L’importance de question du prix du lait se repère à son caractère économique car le secteur a un poids non négligeable dans l’économie française, permet l’essor de PME et de groupes mondiaux et emploie de nombreuses personnes. Mais c’est aussi un enjeu social car une partie de la population, voit son activité menacée et ses conditions de vie se dégrader. Enfin, la production laitière constitue également un élément clé de la structuration du paysage français et son maintien est donc essentiel.

De cette situation, plusieurs questions émergent :

 

Comment gérer les rapports de forces dans la fixation du prix du lait ?    

 

Qu’est-ce qu’un prix juste ?    

 

Quels indicateurs utiliser pour calculer le prix du lait et quelles sont les conséquences du choix des indicateurs ?    

 

La crise du lait se restreint-elle a une crise du prix, ou a-t-elle plutôt trait à la filière laitière ?    

 

Pour trouver des éléments de réponse à ces questions, nous vous invitons à consulter les différentes rubriques, à commencer par notre frise chronologique, qui vous permettra de mieux saisir le contexte actuel.

 

Vous pouvez vous repérer grâce à la carte mentale ci-dessous… Cliquez sur la question que vous vous posez, et le tour est joué! 

 

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Un agent de la controverse test le foin pendant l’enquête de terrain.
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