Acteurs

Lieux du débat

Historique

Cartographie

 

 

 

  Les compagnies pétrolières

 

On se doute bien que les grandes compagnies pétrolières, dont le fond de commerce reste en grande partie l'exploitation et la distribution de pétrole, sont très concernées par la controverse. De plus en plus elles sont poussées à se prononcer sur la question du pic pétrolier, pour plusieurs raisons :

•  Rassurer les investisseurs et les consommateurs.

•  Publier ce qu'elles pensent pouvoir produire dans l'état actuel des choses.

Nous allons ici présenter trois compagnies (BP, Total, Shell) qui semblent les plus intéressantes dans le débat :

•  Parce qu'elles publient ou prennent publiquement position sur le sujet.

•  Parce qu'elles font beaucoup parler d'elles et qu'elles constituent une polémique directement liée à notre controverse.

BP et Total sont plutôt à mettre dans la première catégorie alors que le second groupe concerne surtout Shell qui a récemment fait scandale.

Nous nous attacherons surtout à présenter leurs positions sur la prévision du pic sans se perdre dans de longues présentations d'entreprises qui sont connues pour être parmi les plus grandes sur le marché du pétrole.

 

British Petroleum

La société ne s'avance pas clairement en affichant un chiffre précis pour l'avènement du pic. Cependant, BP est à classer plutôt parmi les optimistes et, en lisant entre les lignes de leur rapport annuel 2003, on peut voir que pour cette entité, le pic n'est pas pour demain.

“To meet the world's energy needs in 2015 we will require, on the IEA figures, almost 50 per cent more natural gas than is used today and almost a third more oil. Well over 90 million barrels per day.

Can the oil and gas industry meet that demand? In physical terms the answer is clearly yes. The resources are there.

The world holds some 1,000 bn bbl of oil which has been found but not yet produced, and some 5500 tcf of natural gas – also found but not yet produced. At current consumption rates that is 40 years of oil supply and 60 years of gas. “

La demande prévue pour 2015, en considérant qu'elle est perpétuellement croissante, n'aura aucun mal à être atteinte. En outre, il reste 40 ans de production toutes choses égales par ailleurs, sans prendre beaucoup en compte les éventuelles innovations techniques.

Total

 

Il s'agit de la seule compagnie pétrolière à s'être prononcée clairement en avançant un chiffre pour l'avènement du pic. A ce titre, Total fait référence dans le débat.

LA COMPAGNIE française Total estime que le pic de la production mondiale de pétrole interviendra dans la décennie 2020. Cette position est exprimée par Yves-Louis Darricarrère, directeur général de la branche Gaz-Electricité du groupe, dans le « Rapport sociétal et environnemental 2003 », que Total vient de publier.

« La fourchette oscille entre 2005-2010 pour les plus pessimistes, 2020-2030 pour les plus optimistes, écrit M. Darricarrère. Notre position, dans le groupe, privilégie l'hypothèse d'un pic à l'horizon 2020-2030 . »

La position est d'autant plus claire à la lecture de la suite du rapport : il reste du temps pour se retourner et développer une stratégie de développement vers d'autres formes d'énergie.

 

Royal Dutch / Shell

Cette compagnie s'est récemment illustrée dans le monde du pétrole et de la bourse, en faisant scandale à propos de ses estimations de réserves. En effet, on se souvient du chiffre de 20% : il s'agit de la surévaluation qui a été faite, et qui a coûté cher à la compagnie puisque le cours de l'action a brusquement chuté lorsque cela a été mis en évidence.

Cet événement est d'autant plus intéressant dans le cadre de notre controverse qu'il invite à prendre des précautions face aux chiffres et estimations donnés par les compagnies pétrolières en générale.

Enfin le poids des déclarations de Shell dans le débat s'en trouve, comme on peut s'en douter, diminué du fait d'un manque de crédit.

Néanmoins, voici les déclarations les plus directement liées à notre étude.

“Oil production has long been expected to peak. Some think this is now imminent. But a scarcity of oil supplies – including unconventional sources and natural gas liquids – is very unlikely before 2025. This could be extended to 2040 by adopting known measures to increase vehicle efficiency and focusing oil demand on this sector. Technology improvements are likely to outpace rising depletion costs for at least the next decade, keeping new supplies below $20 per barrel. The costs of biofuels and gas to liquids should both fall well below $20 per barrel of oil equivalent over the next two decades, constraining oil prices.”

Un commentaire très simple s'impose : Shell est malgré tout à classer dans le camp des optimistes. Mais dans quelle mesure peut-on croire ces déclarations ? Cet incroyable optimisme ne serait-il pas justement une contre-attaque en vue de rassurer le marché?

 

<<Précédent | Suivant>>