Les polémiques associées aux jeux vidéo


La misogynie

C’est un fait les jeux vidéo sont essentiellement masculins, que ce soit du point de vue des joueurs ou des personnages du jeu. Qui implique qui ? C’est un cercle vicieux : les garçons sont principalement intéressés par les jeux, et donc pour leur faire plaisir les programmeurs leur créent des héros masculins pour qu’ils s’identifient. Les filles boudent alors ce passe temps, n'intéressent pas les éditeurs et ainsi de suite.

Les thèmes des jeux vidéo appellent des héros masculins : la guerre, les jeux de voitures, les justiciers, les jeux de combats,… Et ce sont une grande majorité des jeux qui sortent actuellement. A travers les jeux, le jeune joueur a donc une image biaisée de la société, on peut rapprocher cette polémique au débat de la violence dans les jeux. En effet la violence est bien souvent masculine, de plus les jeux où la violence est omniprésente donne eux aussi une image fausse de la société.

Outre la surreprésentation de la part masculine dans l’univers des jeux vidéo, on peut s’interroger sur la vision de la femme à travers les jeux. En effet les femmes ont rarement le rôle principal, elles servent d’auxiliaire, elles sont la petite copine de héros ou alors elles sont la petite princesse emprisonnée par un méchant monstre et qui ne peut s’en sortir seule. Il lui faut l’aide d’un preux chevalier et donc du joueur. Une exception de taille : Lara Croft dans le jeu Tomb Raider, elle domine tout le monde, ce n’est pas un potiche, elle est intelligente, sportive, débrouillarde, bref elle a de nombreuses qualités et de nombreux atouts… On peut d’ailleurs se demander si elle a vraiment été créée pour permettre aux filles de s’identifier dans un but de parité ou plutôt pour incarner les fantasmes des adolescents. D’ailleurs ce jeu montre une autre différence entre un héros masculin et un féminin. Dans Tomb Raider, il y a des codes pour voir Lara Croft se baigner complètement nue mais il n’y pas de codes pour aucun autre jeu pour qu’un héros masculin fasse un strip-tease.

Certaines associations dénoncent donc à juste titre le caractère machiste, misogyne ou la déplorable vision de la femme dans les jeux vidéo mais il reste à déterminer si cela a réellement un impact sur la psychologie du jeune joueur.

Depuis plusieurs années, de nombreuses recherches ont été menées sur la dialectique de violence sur laquelle sont construits les jeux vidéos et leur éventuel prolongement dans le psychisme des utilisateurs. Une étude de l’association “ Children Now ” s’est orientée plus précisément sur les rôles féminins. On y apprend en substance que les femmes constituent 16% des personnages, dont plus de 50% dans des rôles passifs, voire décoratifs, et que 86% d’entre elles sont destinées à une violence unilatérale, sans possibilité de riposte ! De plus, ces jeux reproduisent le racisme structurel ambiant avec une forte prédominance de femmes noires dans ces victimes désignées, et strictement aucune afro ou latino américaine dans les rôles actifs. Seules les blanches à gros roploplos du type Lara Croft tirent leur épingle du jeu ! “ Children Now ” en appelle en conséquence à la vigilance des parents, mais aussi à l’éthique des concepteurs, invités à imaginer des jeux valorisant ces communautés défavorisées de la représentation sociale : femmes, noirs, latinos… (Voir la source)

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