Malgré les efforts consentis, les résultats des protocoles, conventions et engagements des Etats contre le réchauffement climatique ne sont pas convaincants pour l’instant. La réduction des émissions de gaz à effet de serre est pour l’instant très faible voire nulle dans les pays développés. De plus, dans les pays moins développés mais aussi grands émetteurs de gaz à effet de serre (Chine, Inde etc.), la réduction de ces rejets n’est pas du tout la priorité.

Devant ce manque de résultat face à un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, a émergé dans la tête de certains scientifiques une idée : refroidir la planète pour lutter contre le réchauffement climatique c’est-à-dire mettre en place des projets de modification du climat à l’échelle mondiale. Le crédo de ces scientifiques? En plus de s'attaquer aux sources, ils plaident pour que l'on vise dans le futur, les symptômes même du dérèglement climatique. Comme s'il fallait déjà se préparer au pire. Ceux que l'on nomme parfois les "pessimistes pragmatiques" arguent de l'urgence d'étudier dès à présent des solutions "industriielles" hors normes pour modifier volontairement le climat. Hors normes? Le mot n'est pas trop fort car il s'agit ici d'astronomiques interventions pour dévier les rayons solaires, de phénoménales injections chimiques dans l'atmosphère pour capter la lumière, de colossales machineries pour booster la circulation océanique... Autant de projets qu'on dirait de science fiction, s'ils n'étaient de très sérieux programmes dits de géoingénierie, seuls aptes selon leurs promoteurs à réparer le climat de la Terre.

Changer le climat de la planète? En voilà une drôle d'idée... Un peu folle, elle a de quoi inquiéter, et à plus d'un titre. Elle est sujette à de nombreuses réserves scientifiques : la climatologie est une discipline encore bien jeune, qui se propose de modéliser des processus et des interactions d'une complexité inédite. Riche en inconnues, elle est encore bien loin d'être en mesure de proposer une solution visant à refroidir la Terre qui garantisse que le remède ne sera pas pire que le mal. Sans parler des réserves idéologiques, tantôt philosophiques (c'est à l'homme de s'adapter à la nature et non le contraire), tantôt politiques (faire croire que de telles solutions existent ne vise qu'à donner bonne conscience aux pollueurs et in fine, à justifier le laisser-faire). Bref, tout projet visant à refroidir la terre est assez mal vu, rarement débattu et effectivement loin d'avoir démontré la preuve de son efficacité.

Pourtant certains de ces projets émanent de personnalités scientifiques de premier plan, jouissant d'une solide réputation auprès de la communauté internationale. A leurs détracteurs, ils opposent d'autres arguments de bon sens également. Il n'y a qu'à diminuer les émissions de gaz à effet de serre? Très bien. Mais il ne semble pas qu'en cette matière les choses avancent à pas de géant. Les connaissances en matière de climatologie sont bien insuffisantes pour prétendre jouer avec le feu? Qu'à cela ne tienne, ils ne demandent qu'à les faire progresser. Notamment en affinant leur incroyable projet, pour le cas où. Pour le cas où le climat de la Terre s'emballerait pour de bon, jusqu'à l'irrespirable. L'heure ne serait alors plus aux prévenances idéologiques.

Que penser de ces projets?? Pour nombre de scientifiques, ils sont irréalistes. D'autres les considèrent comme dangereux, accusant leurs auteurs de jouer les apprentis-sorciers. Lesquels n'en démordent pourtant pas rétorquant que si l'humanité est un jour confrontée à un dérèglement climatique aux conséquences ingérables, il serait dommage de n'avoir rien prévu...

Suffisant pour regarder du côté de la géoingénierie, de cette jeune branche scientifique qui consacre ces efforts à la stabilisation du système climatique en gérant directement le bilan énergétique de la Terre afin de surmonter l’effet de serre accru? Ces projets sont-ils réalisables? Quels seraient leurs effets sur le climat? Faut-il en avoir peur??