Les opposants au rapport

Pour étudier cette controverse, nous avons distingué plusieurs acteurs : les personnes qui ont écrit le rapport (CIRC, Académie des Sciences, Académie de Médecine…) qui ont montré que seuls les comportements individuels étaient des causes certaines. Les opposants à ce rapport qui expliquent que l’on ne peut laisser de côtés les enjeux environnementaux et d’autres acteurs qui ont donné leur avis sur l’influence de l’environnement dans le cancer.

CAP21: Citoyenneté Action Participation pour le 21° siècle.

Qui ?

CAP21 est un club de réflexion politique français créé en 1996 par Corinne Lepage, en juin 2000, il se transforme en mouvement politique. Ne se réclamant ni de droite ni de gauche, on l'apparente parfois au centre, mais on trouve parmi ses membres des élus régionaux et locaux de toutes tendances réunis par une vision écologique. Il y a deux ans, il revendiquait déjà plusieurs milliers d'adhérents.

Point de vue :

Par un communiqué du 18 septembre 2007 intitulé Cancer et environnement : comme Tchernobyl, les Français ne sont pas concernés, CAP21 dénonce le rapport publié au même moment comme étant une « synthèse consternante ».

Même si la part des facteurs environnementaux tels que la pollution atmosphérique ou l’exposition aux champs électromagnétiques n’est pas encore parfaitement établie, le rapport omet de citer de nombreux autres exemples de pollution de l’air intérieur des bâtiments, ou de présence de substances toxiques telles que les métaux lourds, le benzène et les solvants… Même si ce rapport traite essentiellement des causes avérées des cancers, il minimise fortement le rôle de l’environnement. Cependant, il reconnaît que l’origine spécifique de 85% des cancers reste inconnue. Comment peut-on alors assurer que les causes environnementales ne représente qu’une si faible part (0,5% à 1 %) ?

L’article de CAP21 précise aussi que seuls des registres de données partiels existent en France, où l’on manque d’un registre national, et s’étonne que des conclusions telles que celles du rapport ne tiennent pas plus compte de ce manque.

Le porte-parole du parti, Éric Delhaye, reconnaît simplement qu’aujourd’hui, personne ne peut savoir précisément le nombre de cancers causés par des facteurs environnementaux. Il précise cependant que de nombreuses présomptions existent et que cela devrait mener à appliquer le principe de précaution de la circulaire REACH de façon stricte, en attendant la nouvelle étape que marquera la fin et les conclusions du Grenelle de l’Environnement.

Moyens invoqués et conclusion :

CAP21 se fie essentiellement à des articles scientifiques, qui soupçonneraient les facteurs environnementaux. Le parti accuse surtout le manque flagrant de données et d’études sur ce lien entre le cancer et des facteurs environnementaux, manque que reconnaissent de nombreux cancérologues et scientifiques.

Dans ce communiqué s’exprime surtout le regret que de réelles conclusions soient données avec si peu de fondement.

Pour Corinne Lepage, il faut mettre en perspective le calendrier de la publication du rapport et de ses conclusions avec la préparation du Grenelle de l’Environnement : il arriverait à point nommé pour s’opposer à tout plan gouvernemental de réduction de pesticides ou à une application rigoureuse du règlement REACH qui vise à évaluer et autoriser les produits cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques.