Les opposants au rapport

Pour étudier cette controverse, nous avons distingué plusieurs acteurs : les personnes qui ont écrit le rapport (CIRC, Académie des Sciences, Académie de Médecine…) qui ont montré que seuls les comportements individuels étaient des causes certaines. Les opposants à ce rapport qui expliquent que l’on ne peut laisser de côtés les enjeux environnementaux et d’autres acteurs qui ont donné leur avis sur l’influence de l’environnement dans le cancer.

François Veillerette :

Qui est-il?

Président du MDRGF : Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures

Son Point de vue :

Dénonçant lui aussi un rapport « partial et partiel », François Veillerette parle du le rapport comme d’un rapport de propagande. Il appuie pour cela son propos sur plusieurs arguments.

Tout d’abord, le fait que ce rapport repose exclusivement sur des études épidémiologiques qui ont de plus été sélectionnées. C’est ce qu’illustre l’exemple de l’incinérateur, dont l’effet cancérogène est reconnu dans deux études épidémiologiques sur trois, mais que le rapport ne reconnaît pas comme une cause avérée de cancers. De même, de nombreux pesticides ont été interdits pour leurs effets cancérogènes, ce qu’omet totalement le rapport. Les cancers chez les enfants connaissent eux aussi une hausse depuis 30 ans, et ne peuvent pourtant pas être expliqués par le vieillissement, l’alcoolisme ou le tabagisme… Alors où trouver l’explication si ce n’est dans les facteurs environnementaux, et les pesticides plus particulièrement ?

D’autre part, de nombreuses études toxicologiques menées chez l’animal pourraient également éclairer les rapports complexes entre l’apparition de cancer et l’environnement. Une fois de plus, le rapport les omet entièrement.

Enfin, le tabagisme et l’alcoolisme sont en diminution depuis 30 à 60 ans, et les cancers qui y sont liés suivent la même croissance, alors que le nombre total de cancer ne cesse de croître, comment expliquer que les facteurs environnementaux n’aient alors aucun rôle, ou presque ?

Il semble alors assez peu sérieux aujourd’hui de ne même pas discuter cette hypothèse formulée depuis une dizaine d’années, alors que des milliers de publications la valident et qu’elle explique vraisemblablement pourquoi les cancers qui progressent le plus (sein, prostate, testicule) sont des cancers hormonodépendants.

Moyens évoqués et conclusion :

Le rapport n’est pas une étude exhaustive des causes du cancer et les auteurs auraient pu diversifier d’avantages leurs sources. Les études toxicologiques ont ainsi soigneusement été mises à l’écart, ainsi que certaines études épidémiologiques qui pourtant apportaient de nouvelle données sur un sujet sur lequel on en a encore peu : les relations entre cancer et environnement.

François Veillerette, dans son explication, cite en particulier une étude menée par des équipes du CIRC : l’étude de Stellarova datant de 2004 montre que les cancers chez l'enfant et l’adolescent progressent respectivement de 1% et 1,5 % par an en Europe depuis 30 ans.

Les causes environnementales seraient ainsi bien négligées dans le rapport. En admettant même que ces causes ne fassent pas partie des « causes avérées » dans tous les cas, causes auxquelles le rapport plaide s’être restreint, de nombreuses études témoignant d’un lien réel entre les deux ont été mises de côté. Le rapport semble donc relativement biaisé et cela justifie les levées de bouclier contre lui.