Les figures politiques emblématiques du débat

 


 

 

 


Il est difficile de juger l'action de chaque parti politique dans le cadre de notre controverse. En effet, la Droite est au pouvoir depuis 1995, et c'est à partir de 1997 que le débat a réellement enflé jusqu'à atteindre ses proportions actuelles. Cependant, les débats qui ont lieu à l'Assemblée Nationale tendent à montrer que la Gauche reproche à la majorité de faire passer de trop nombreux projets de loi (quatre projets en quatre ans) au lieu d'accorder des moyens supplémentaires à la Justice. Le dernier projet de loi s'inscrit dans le cadre d'une politique qui oppose à tort prévention et répression. Faire des fichiers est plutôt une politique de droite, ce qui explique que les verts accusent l'UMP de « braconner sur les terres du Front National » en menant une politique sécuritaire.

Il paraît normal, dans une démocratie, qu’on s’alarme devant des événements et que la politique prenne le relai de l’indignation pour lui donner un sens et prévenir, comme elle le pourra, le pire. Frédéric Lefebvre a proposé la castration chimique, Brice Hortefeux a considéré que l’assassinat était « évitable » et mis en cause les juges de l’application des peines, le président de la République a invité le ministre de l’Intérieur à élaborer une nouvelle loi pour que les personnes dangereuses ayant purgé leur peine fassent l’objet d’une surveillance plus étroite à l’air libre.
Nous avons choisi de détailler les propos des quelques figures politiques qui prennent part au débat, la liste est bien évidemment non exhaustive.

 

  • Nicolas Sarkozy : "Les mots ne me font pas peur."
Pour Nicolas Sarkozy, la castration chimique ne constitue pas une nouvelle proposition. Elle date en effet d’août 2007 où, après avoir reçu le père d’un enfant enlevé et violé par un récidiviste qui sortait de prison, le président de la république demandait à la ministre de la justice de faire de nouvelles propositions sur ce thème dans le cadre d’une future loi pénitentiaire. Pour le chef de l’état, «  les détenues de ce type » doivent être examinés par un collège de médecins et c’est à lui seul que revient de conclure sur leur dangerosité. «Ceux qui n'accepteront pas d'être soignés resteront dans cet hôpital fermé le temps où on estimera qu'ils sont dangereux», ajoutait alors Nicolas Sarkozy, en précisant que les autres pourront sortir en «permission» avec un bracelet électronique mobile ou dans le cadre d'un traitement hormonal, soulignant que l'on peut parler de «castration chimique»: «les mots ne me font pas peur ».

Cependant, en se référant à son entretien avec Onfray dans le mensuel Philo Mag, le Président de la République a tendance à penser « qu’on naît pédophile ».  Ceci présuppose que cette perversion est inscrite dans nos gènes. Par conséquent, une réduction du taux d’hormones par castration chimique ne servirait pas à grand chose, explique le journalise  Willy Gardett sur le site www.animalpolitique.com .

 

 

  • Michèle Alliot-Marie :

Quelques jours après l’assassinat de la joggeuse Marie-Christine Hodeau par un récidiviste, la ministre Michel Alliot-Marie avait promis une loi avant fin octobre 2009 pour rendre la castration chimique applicable. Peu de temps après, la ministre de la Justice proposait de renforcer la castration chimique afin qu’elle puisse s’appliquer pendant l’incarcération mais aussi après la détention, lorsque le délinquant sexuel est en période de remise de peine ou lorsqu’une obligation de suivi a été prononcée.

 

  • Frédéric Lefebvre :

Au lendemain de l’affaire de la joggeuse qui a relancé, en septembre 2009, le débat sur la castration chimique, le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre a prôné un recours à la «castration chimique». «Ne doit-on pas enfin décider la mise en œuvre de la castration chimique pour ce type d’individu?», écrit M. Lefebvre dans un communiqué, jugeant nécessaire de «tirer les conséquences immédiates en termes de responsabilité et de modification de la loi».

 

  • Parti socialiste :

Au Parti socialiste, l'affaire embarrasse. Porte-parole du PS, Benoît Hamon a jugé « déplorables» et « indécents » les propos tenus par la droite. Pour sa part Ségolène Royal précise qu’un plan d'application de soins  pendant et après la prison est nécessaire. D’après la député de gauche, « tout ce qui va dans le sens d'empêcher les prédateurs sexuels de récidiver doit être proposé». L’affaire reste donc controversée au sein du PS.