Fiche: Les nuisances au quotidien

 

Les riverains des zones concernées par l’exploitation s’inquiètent des nuisances qu’une exploitation intensive des gisements apporterait. C’est tout simplement leur qualité de vie qui serait menacée.

1. Trafic de camions, bruit, pollution de la surface

Pour exploiter un gisement de gaz de schiste, il faut le plus souvent forer un grand nombre de puits, en raison de la nature des roches à fracturer. Dans certains gisements aux Etats-Unis, on trouve un puits tous les 500 mètres. Rappelons que la densité de population en Ardèche est de 55 hab/Km2, ce qui n’est pas très important, mais n’en fait certainement pas un désert.

Or pour réaliser un forage, il faut compter sur un incessant ballet de camions et d’engins de terrassement pendant deux semaines environ. Puis il faut fracturer la roche en injectant d’énormes quantités d’eau, mêlée à des additifs chimiques. Il faut apporter toute cette eau, le plus souvent cela se fait par camion : là encore, beaucoup de bruit autour du puits, pendant une à deux semaines en général. Ensuite, l’exploitation peut commencer, elle dure entre quelques mois et plusieurs années, selon la qualité du gisement. Pendant cette exploitation, il y a moins d’activité autour du puits, mais il faut néanmoins entretenir le matériel (tubes souterrains à changer, etc.) et évacuer le gaz produit. Là, l’idéal est de construire un gazoduc.

En résumé, on imagine bien qu’il est très désagréable de vivre près d’un puits, ou sur sa voie d’accès, pour des questions de bruit, de poussière, de stress engendré.

Il y a encore un autre point gênant : le va-et-vient des camions finit par laisser des fuites se répandre sur la voie d’accès et autour du puits. Aux Etats-Unis, on a beaucoup de problèmes de contamination chimique des sols parce que les réservoirs temporaires n’étaient pas parfaitement étanches.

Camion transportant du fluide de fracturation

Les exploitants pensent justement prendre des mesures pour réduire cette pollution : construire une paroi supplémentaire autour des cuves par exemple. Mais on ne pourra jamais empêcher complètement les fuites.

2. Dégradation des paysages

On vient de mentionner que ce type d’exploitation nécessitait un grand nombre de puits. Même si leur répartition est faite en tenant compte de la densité de population, cela va forcément dégrader le paysage sur des territoires importants. Personne n’a envie de voir sa forêt ou sa colline ravagées par des gisements bruyants et imposants.

 

Paysage du Colorado - Chaque tache blanche correspond à un puits

C’est ici un des principaux arguments des opposants au gaz de schiste : la beauté de nos régions doit être préservée, et le développement économique ne doit certes pas se faire en ruinant tout un territoire.

Et qu’en sera-t-il de l’après-mine ? Dans cinquante, soixante ans ou plus, à quoi ressembleront les paysages ? Si tout est fait dans les règles, rien ne subsistera qu’un trou dans le sol, et quelques tuyaux rouillés éventuellement. Le sous-sol est-il fragilisé sur le long terme ? C’est le cas sur beaucoup de gisements conventionnels de pétrole ou de gaz, et cela dépend de la nature du sous-sol exploité. Là encore, il y a une incertitude.

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