Transcription de la rencontre avec le Docteur Guerrier, diététicienne relaxologue


jeudi 28 janvier 2011



Quels compléments alimentaires prescrivez-vous le plus ? En prescrivez-vous beaucoup ?

En premier lieu, un complément alimentaire doit être bien choisi, en termes de qualité. Prenons l’exemple d’un produit pour la circulation, comme la vigne rouge, qui est intéressante. Tous les produits contenant de la vigne rouge ne sont pas forcément efficaces, ça dépend comment c’est fait. Par exemple, vous avez en pharmacie (un gros leader, Arkogélules) de grands laboratoires très commercialement implantés, dont les méthodes de fabrication font que la qualité de cette vigne rouge disparaît. C’est de l’eau, ça n’a plus de principes actifs. Je fais attention à tout ce qui concerne l’agriculture biologique, l’absence de traitements de chaleur. Ceux-ci enlèvent en effet une grande partie de la fonction protéique, donc de l’efficacité des produits. Il est donc important de bien choisir la qualité du produit, avant de savoir ce qu’il y a dedans : comment ça a été fabriqué, selon quelles normes, etc. C’est vraiment la première chose à faire.

Tous les produits sont-ils clairement étiquetés de ce point de vue-là ?

Il faut que l’étiquetage puisse fournir ces informations. C’est un plus : il faut lire « sans traitement de chaleur », « issu de l’agriculture biologique », « sans adjuvants », ou « naturel ». Il faut lire sur le packaging quelque chose qui montre qu’il y a eu un traitement particulier.

Peut-on justement faire confiance aux fabricants ?

Normalement, à partir du moment où ça apparaît sur l’étiquetage, il y a une norme. Si ça n’est pas mis sur l’étiquetage, on peut se poser des questions.

Il y a parfois des problèmes avec des produits achetés sur Internet, mais vous parlez ici de produits achetés en France. Donc normalement c’est passé par la législation française.

Oui, mais dans la législation française, il n’y a pas suffisamment de choses concernant l’efficacité, seulement sur les normes. C’est-à-dire : elle précise par exemple que pour un produit contenant de la vigne rouge, il en faut tant de milligrammes. Ça, c’est légiféré : il en faut une telle quantité pour la préparation du produit. Maintenant, l’état de la vigne rouge lui-même n’est pas bien légiféré. Et aujourd’hui, ce qui fait la différence entre un bon complément alimentaire et un complément alimentaire « placebo », c’est : dans cette quantité de vigne rouge, quel est son vrai état, sa véritable efficacité ?

Dans cet exemple des problèmes de circulation que vous prenez, il existe des médicaments qui peuvent être prescrits. Les gens choisissent-ils dans ce cas les compléments alimentaires parce qu’il s’agit de produit plus « naturels » ?

Oui, pour moi les compléments alimentaires vont être des adjuvants efficaces, intéressants pour : la rétention d’eau, le cholestérol, la constipation, la circulation… Au lieu de prendre des médicaments lourds, avec des effets secondaires, le naturel c’est bien. Mais comme il y a des charlatans partout, il faut aussi que le naturel soit digne de ce nom. Ayant beaucoup travaillé à un moment donné avec les compléments alimentaires, et ayant moi-même travaillé pour un laboratoire (j’étais formatrice pour les commerciaux, j’animais des réunions), c’est un milieu que je connais bien. Sur les 100% des compléments alimentaires, il y a 70% où c’est du n’importe quoi. Là encore, il faut vraiment faire attention : pas en termes de ce qu’on met dedans. Par exemple pour la vitamine C : oui, le fabricant va bien y mettre les 100mg de vitamine C, mais ce qui compte c’est l’état de la vitamine C à l’intérieur. C’est ça qui va poser problème. Quand on fait un peu de biologie et qu’on s’intéresse aux propriétés enzymatiques, on voit que si on chauffe trop, on dénature. Concernant toutes les plantes séchées qu’on met dans ces produits : si elles ont été chauffées à haute température, on a complètement détruit la nature protéique de la plante. Elle est morte. C’est le problème du micro-ondes.

Ce ne sont donc pas de réels dangers ? C’est plus que ces produits n’ont pas d’efficacité ? Vous n’avez pas rencontré de réel problème finalement, en terme d’intoxication ?

Non, le problème va être inverse : il y a beaucoup de produits qui ne sont pas efficaces. Maintenant oui, le surdosage peut arriver. […] Tout est dans la demi-mesure. En vérité, même en diététique, il n’y a pas d’aliments à favoriser plus que d’autres, mais ce qui va poser problème, c’est un aliment en surdose. Quelques carrés de chocolat, une part de pizza, un verre de coca ne vont pas poser de problème. Le danger apparaît avec l’excès.

Mais si on prend l’effet inverse : avec quelqu’un qui respecte bien les doses, mais si finalement le produit est dénaturé et ne sert à rien ; la personne peut avoir des problèmes (circulation, etc.) et le produit n’aura alors pas d’effet. C’est alors problématique, puisque si elle prenait un médicament son état s’améliorerait.

Le problème du médicament, c’est que c’est une béquille : ça revient à dire « en ce moment, votre jambe est cassée et ne fonctionne pas, on va vous donner une béquille pour marcher ». […] Le médicament ne guérit pas. […] Le médicament n’agit pas à la source, il agit à la périphérie. […]

Mais contrairement à ça, vous pensez donc que les compléments alimentaires vont vraiment à l’origine du problème ?

Non, non plus. C’est pour ça que je croise la diététique et une autre technique (la trame) où on va aller directement à la source. […] Je n’ai rien contre les médicaments et les compléments alimentaires, parce que ce sont des adjuvants qui peuvent aider quand la personne est au bout du rouleau. […] Mais si on ne traite pas la source du problème, on ne peut pas diminuer le traitement car si on le retire, la personne redevient comme elle était avant. Il faut un traitement de fond et un traitement de forme. Les médicaments et les compléments alimentaires sont pour moi des traitements de forme, mais pas de fond.

Si on prend l’exemple des personnes voulant suivre un régime, la base c’est donc modifier le régime alimentaire, et pas forcément des compléments alimentaires ?

La diététique a ses limites. Elle n’agit pas par exemple sur les syndromes prémenstruels, sur la dépression, très peu sur la boulimie, l’anorexie, l’acné, les problèmes de circulation. C’est complémentaire. C’est pour ça qu’au début j’alliais beaucoup diététique et compléments alimentaires. […]

Mais de façon générale, pour une personne ne présentant aucun de ces problèmes de façon chronique, pensez-vous qu’avec une alimentation équilibrée, on puisse obtenir tous les nutriments nécessaires, ou a-t-on quand même besoin de compléments alimentaires ?

Oui, comme des compléments vitaminiques. Je pense que ça peut être un petit plus, en petites cures pour les cheveux, la peau, etc. Finalement c’est peut-être ça le plus intéressant : ça n’est pas à visée thérapeutique pure, et effectivement ça peut aider quand on est un peu fatigué ou autre. Mais encore une fois, il faut que ça soit : un produit bio, de la vraie vitamine C,… […]

Comment les gens peuvent-ils alors s’y retrouver ? Sont-ils obligés de passer par un professionnel ?

On parle beaucoup des crèmes minceur, pour lesquelles ont dit que c’est la caféine qui fait mincir. […] Mais ça ne passe pas la barrière cutanée. La caféine reste sur la peau ; et ce qui marche, c’est le fait de masser. Du coup, autant acheter une crème basique dans un supermarché pour 2 euros, et se masser soi-même. Pas besoin d’aller acheter une crème enrichie en caféine en pharmacie à 15 euros.

Est-ce donc souvent plus un « effet secondaire » ou un effet placebo lié à la prise du complément alimentaire qui est efficace, plus que le complément lui-même ?

Oui, je vous assure que tout ce qui fonctionne pour les crèmes amincissantes, c’est le geste. C’est le fait de se masser, parce qu’on remet en circulation, on remet en mouvement ; c’est plus ça que la crème elle-même. […]

Sur tous ces produits, il doit donc y avoir des débats ? Tout le monde doit dire un peu tout et son contraire ?

C’est-à-dire qu’il y a de l’arnaque. En gros, le marché de l’amaigrissement est un marché, où on dit tout et n’importe quoi, et où l’on ne prend pas le problème par le bon bout, c’est-à-dire qu’on sépare le corps de l’individu. On dit que le corps est une machine, et qu’il suffit donc de la brider un petit peu, de faire ce qu’on veut, et que ça va fonctionner. Mais ça ne marche pas du tout comme ça. […] Si vous donnez à votre corps un régime restrictif, c’est pour lui un environnement dans lequel il va falloir qu’il s’adapte ; il apprend à vivre avec cette maigre ration, et la personne ne maigrit plus, parce qu’elle s’est adaptée.

Et si on rebascule sur un régime normal…

On va maigrir : c’est une nouvelle adaptation. […]

Y a-t-il des études sur cette capacité d’adaptation de l’organisme ?

Ça n’est pas très en vogue, car le problème c’est que ça va tout faire chuter. Que deviendraient le système agro-alimentaire, les compléments alimentaires, tout ce qui est produit ? J’ai fait 5-6 fois de la télévision, et je ne fais plus parce que c’est coupé : seules sont gardées les 2-3 phrases qui correspondent à la tendance du moment, et pas à la réalité. Ça ne sert à rien ! Ce n’est même pas la peine d’écouter les messages sur la diététique, c’est n’importe quoi.

Et est-ce à cause du marché qui est derrière ? N’y a-t-il pas de débat au sein même de la communauté scientifique, des diététiciens ou biologistes qui mènent les études ?

Ce que je vous raconte, je ne l’ai pas appris en faisant de la diététique classique. C’est parce qu’à côté, j’ai fait d’autres formations, j’ai eu la chance d’aller dans plusieurs milieux différents et j’ai vu ce qui se passait : c’est surtout avec l’expérience qu’on peut se former sa propre opinion. Après il existe de bons produits : en matière de compléments alimentaires je travaille avec deux bons laboratoires et pas d’autres, parce que je sais la qualité des choses. Mais ils restent sur l’idée que c’est une source, alors que c’est une béquille. Mais en même temps dans le milieu médical on ne sait pas comment s’adapter à la source ; ce n’est pas notre culture. Toute l’approche de la médecine européenne est basée sur la maîtrise des effets secondaires. L’approche de la culture chinoise, par exemple, est l’inverse. Il faudrait croiser les deux méthodes.

Mais alors quels sont les compléments que vous employez le plus, parmi ceux que proposent ces laboratoires ?

Ce sont principalement des produits basiques, des compléments vitaminiques par exemple. Quand une personne se dit fatiguée, c’est en réalité le premier symptôme du corps qui dit : « il y a quelque chose qui ne va pas ». C’est souvent pris à la légère parce qu’on pense que ça n’est pas grave, qu’on est un peu surmené, mais en fait c’est le premier signe indiquant qu’on ne va pas au bon rythme, où qu’il y a un autre problème. Je croise deux techniques, comme je vous l’ai expliqué, et donc j’utilise de moins en moins de compléments alimentaires. Mais avant, c’est vrai que j’utilisais beaucoup de minéraux : fer, calcium, magnésium,… plutôt des composés spécifiques, pas un produit « spécial minceur » ou mélangé. Mais pour justement différencier de la démarche des gens qui vont chercher les produits classiques en pharmacie, je donnais le produit spécifique, plus ciblé.

Justement les gens viennent-ils vous voir en souhaitant que vous leur prescriviez des compléments alimentaires ?

A la base, non. Prenons l’exemple des troubles du sommeil. Je vais proposer des compléments alimentaires pour détendre, dont certains à base de fleurs. Mais c’est léger : ça suffit à certaines personnes, mais d’autres en sont dépendants. Dès qu’ils arrêtent, les troubles réapparaissent. Dans ce cas-là, je leur explique qu’ils ne peuvent pas passer leur vie à prendre de la passiflore. Là, on travaille en trame.

Les patients s’en remettent donc à vous : ils ne sont ni demandeurs, ni réticents ?

En général ça se passe dans le sens inverse : les gens qui viennent me voir prennent déjà une grande quantité de médicaments et/ou compléments alimentaires, qu’ils ont pris d’abord avec le médecin et auxquels ils ont rajouté des compléments naturels. Et malgré tout ça, ils n’arrivent toujours pas à dormir. Et au fur et à mesure, ils enlèvent le médicament, puis le complément alimentaire. Ils finissent par comprendre qu’ils n’en ont plus besoin, et n’en reprennent que si ça revient. On est en train de rendre les gens dépendants aux médicaments et compléments alimentaires, alors que normalement c’est juste un moyen de les aider à un moment donné. C’est selon moi le problème principal.

Y a-t-il beaucoup de gens qui en prennent ainsi toute l’année (des vitamines ou des minéraux) ? Ce n’est pas nécessaire ?

Ce n’est pas nécessaire, mais encore une fois les compléments vitaminiques sont à part, parce qu’on vit dans une société stressante, où l’on ne sait pas forcément la qualité de ce qu’on mange ; donc ça ne me dérange pas qu’on en prenne dans l’optique : « je suis déjà bien, et je veux rester bien ». C’est un type de complément alimentaire différent de celui pris lorsqu’on va mal.

Concernant la question des sportifs, quel usage des compléments alimentaires préconisez-vous ?

Ça dépend du type de sportif bien sûr, mais on a un exemple typique : le bodybuilder. Ils font de la musculation à fond ; mais c’est normal ils n’ont aucune éducation dans le domaine : on n’apprend pas ça à l’école, nulle part en fait. Ils ont fait le lien « muscle = protéines » et « protéines = acides aminés ». Donc si vous allez à Go Sport ou Décathlon, vous avez un énorme rayon de poudres étiquetées « acides aminés ». Le problème, c’est que ça n’est pas en faisant les mouvements et en absorbant des acides aminés que ça fonctionne. Il faut aussi à côté pas mal de sucre, mais en général ils l’ont enlevé de leur alimentation ; et surtout il faut des lipides. […] Ce sont des gens qui viennent ensuite me voir en me disant : « je ne comprends pas, je fais de la musculation tous les jours, et je ne gonfle plus.», et ils commencent à devenir grassouillets. La clé est alors juste de réintroduire l’huile dans l’alimentation. […] En la supprimant, les sportifs empêchent la production d’hormones sexuelles, et voyant leur niveau de testostérone atteindre des valeurs extrêmement faibles, ils vont voir des médecins peu regardants, et ils se font des piqûres de testostérone.

La solution serait donc d’avoir une alimentation équilibrée, et de prendre à côté quelques compléments alimentaires ?

Oui, mais dans une certaine mesure : tout en gardant à l’esprit que les protéines en surdose, ça se transforme en gras. Un apport trop important en protéines va d’une part abîmer les reins, et d’autre part ça n’augmentera pas proportionnellement le volume du muscle. Ça ne marche pas comme ça. Tout est toujours dans la juste mesure.

Les gens sont-ils donc « victimes » du message délivré par les médias ?

Oui, c’est tout un business. Il y a vraiment un problème étique : à la base l’idée était peut-être d’aider les gens, mais on s’est rendu compte que ça rapportait bien, même si finalement les résultats n’étaient pas si intéressants que ça. C’est devenu le problème de l’Homme : le pouvoir.

Comment êtes-vous formée, en tant que diététicienne, concernant ces compléments alimentaires ? Etes-vous démarchée par les laboratoires qui viennent faire la promotion de leurs produits ?

Oui, et c’est pour ça que je les repousse sans ménagement, et qu’à un moment certains laboratoires plus intelligents, les deux dont je vous parlais, ont fait de vraies formations scientifiques, en faisant venir des chercheurs. Mais c’est le danger : ils vont vous parler du produit en laboratoire. L’erreur est alors que certes, les résultats des tests effectués sur des cellules ou des souris sont vrais, ce n’est pas de la publicité mensongère, mais dans la réalité l’efficacité du produit est différente (c’est le cas pour la caféine dont je vous ai précédemment parlé). La molécule injectée en laboratoire n’aura pas un fonctionnement identique à celle qu’on retrouvera dans le produit. Pour le moment, on ne peut pas encore soigner par ce biais-là. […] Les meilleurs laboratoires sont ceux qui vont essayer de réduire cette différence entre l’efficacité en laboratoire et celle du produit, pour que le composé agisse vraiment sur la cellule, en facilitant par exemple le passage de la barrière cutanée, ou l’absorption intestinale. Mais je n’en connais qu’un qui réponde à ces critères.

Mais ce ne sont pas les gros laboratoires qu’on retrouve en pharmacie.

Ils sont certes très bien implantés, d’un point de vue commercial, mais l’efficacité des produits est quasi nulle. Ce qu’on trouve dans la grande distribution n’est donc pas efficace, mais surtout parce que ce qu’on recherche n’existe pas vraiment : on ne peut pas se substituer à la nature. On est en train de dire qu’un jour, il existera une pilule contenant tout ce dont on a besoin, et qu’il ne sera plus nécessaire de manger, faisant ainsi gagner du temps. Ça ne marchera jamais.

Pour le moment plusieurs recommandations sont diffusées dans les médias : « mangez 5 fruits et légumes par jour, 3 produits laitiers, etc. »…

Oui, mais ça n’est valable que pour les produits frais. On est dans une société où l’on ne connaît pas le véritable état de nos aliments. Prenez le jus d’orange « 100% pur jus » : on a déjà rajouté de la vitamine C dedans. Le complément alimentaire est déjà dedans, parce que si on ne consomme pas l’orange, bio ou pas, rapidement, la vitamine C se dégrade et disparaît. Donc il n’y a pas que de mauvaises choses dans les compléments alimentaires. Par contre ce qui est scandaleux, c’est : vouloir se substituer au naturel, commencer à vouloir faire un jus d’orange dans lequel on mettrait de la vitamine C, mais aussi de la vitamine B, du fer ou je ne sais quoi… en se disant que comme ça, ça apportera tout ce dont un individu a besoin, alors que ça ne fait pas partie du produit naturel. Là, ça revient à jouer à l’apprenti sorcier. J’ai vu une émission où un industriel de l’agro-alimentaire présentait fièrement une nouvelle sorte de blé qu’il produisait, modifié pour être enrichi en fer et d’autres nutriments, et présenté comme meilleur pour certains publics comme les personnes âgées. Je suis totalement contre ces procédés, mais on y va droit et je vous assure qu’on aura des surprises.

Il y a en effet un important débat autour de ces alicaments, aliments originellement modifiés avant même d’être distribués.

Oui, tout va devenir des alicaments. Maintenant, vous allez trouver du sucre dans les pâtes alors qu’il n’y en a pas, de la vitamine C dans le fromage ou que sais-je encore… On va finir par dire : « mais plus besoin de manger : on vous a fait une gélule avec toutes les protéines dont vous avez besoin, toutes les lipides, glucides, vitamines… vous avez juste à prendre ceci ! ». Ca ne marchera pas : nous sommes des êtres vivants.

Pensez-vous que tout le monde soit touché, les jeunes comme les personnes âgées,… ?

Oui, tous les créneaux sont touchés, parce qu’on est dans une société « business ». Je crois que derrière le mot « santé » écrit en tout petit, il y a en gros : « pouvoir », « commercial », « profits », « expérimentations »…

Les compléments alimentaires peuvent-ils être remboursés par la Sécurité Sociale ? Quel est la position officielle des autorités sanitaires ?

On vit dans une période où les choses sont de moins en moins remboursées, donc je ne pense pas que ça le sera. Au contraire, on est en train de faire l’inverse. Mais il y a des pièges, comme le millepertuis. C’est une plante utilisée pour les personnes dépressives, particulièrement utilisée en Allemagne. Un laboratoire a publié une étude indiquant que le millepertuis était dangereux, mais si on regarde, ce laboratoire produit un médicament qui s’appelle… Prozac. Il a donc affirmé que le millepertuis était certes naturel mais dangereux, mais qu’ils proposaient par contre le Prozac, qui était mieux. La France est très pernicieuse de ce point de vue-là. Elle est en train de dire que les plantes sont dangereuses parce qu’on les utilise n’importe comment. On fait de nombreuses études, on est en train de faire fermer plein d’herboristeries, tous les magasins de plantes naturelles, et par contre ils récupèrent le marché en pharmacie. C’est en train de passer, bientôt on vous dira « l’ail agit sur la tension : c’est dangereux ! Mais prenez plutôt tel ou tel médicament… »