Quels sont les effets recherchés par les consommateurs expliquant la structure de ce marché ?


Les attentes des consommateurs

On peut distinguer trois catégories majeures parmi les effets des compléments alimentaires recherchés par les consommateurs et/ou revendiqués par les fabricants (source : Synadiet) :

  • L’apport de « mieux-être » : il s’agit de la lutte contre les différentes manifestations de la fatigue, du stress, des syndromes prémenstruels ou des problèmes de digestion. Sans nécessairement résulter de maladies particulières, ce sont des sources d’inconfort que le consommateur cherche à supprimer sans avoir recours aux médicaments.
  • La diminution des « facteurs de risque » : elle concerne le renforcement des défenses de l’organisme, particulièrement pendant la grossesse, à travers une reminéralisation osseuse, une régulation du taux de cholestérol, etc.
  • L’augmentation du « capital beauté » : cette dernière catégorie de produits, dont la part de marché a progressé au cours des dernières années, se compose principalement de produits pris lors de cures pour lutter contre les effets du vieillissement, du soleil, ou pour les problèmes de peau ou de cheveux de nature plus esthétiques que pathologiques.

Les modes de consommation des compléments alimentaires

Selon l’étude INCA 2, la prise de compléments alimentaires se fait surtout sous forme de cures (au moins trois jours de consommation successifs) : ce fut le cas pour environ les deux tiers des compléments consommés par les personnes interrogées durant les douze mois précédant l’enquête. La durée annuelle moyenne de consommation d’un complément alimentaire est de 133 jours chez l’adulte et de 75 jours chez l’enfant. On remarque en outre une variation de cette consommation selon la période de l’année et le profil du consommateur. En effet, une personne sur deux a déclaré dans le cadre de cette étude avoir une consommation saisonnière, en particulier en hiver pour moitié, et en automne pour un quart d’entre elles.

De plus, deux profils distincts émergent des données collectées : d’une part, des consommateurs réguliers en général parmi les catégories les plus âgées de la population, et d’autre part, des consommateurs plus jeunes privilégiant la prise de compléments alimentaires sous forme de cures. Ces deux comportements illustrent deux des effets recherchés avec ces produits : une prévention des risques sur le long terme, et des cures ponctuelles pour pallier des problèmes passagers.

Répartition de la consommation selon le type d’effets recherchés

D’après le magazine suisse « L’Information Médicale » : Autrefois, le but d’une alimentation équilibrée était d’éviter les carences. De nos jours, dans la société dite de consommation, nous désirons aussi nous alimenter pour améliorer notre état de santé et réduire le risque de maladies chroniques liées aux déséquilibres alimentaires.


diagramme

Dans le cadre de l’étude INCA 2, le premier effet recherché lors de la prise de compléments alimentaires était dans 70% des cas de « lutter contre la fatigue », de « résoudre des problèmes de santé particuliers » ou de « rester en bonne santé et de lutter contre les maladies », mais seulement dans 3% des cas pour « équilibrer son alimentation courante ». Cette valeur atteint néanmoins 9% chez l’enfant.

On constate que si le marché de la minceur domine encore (22,21% du chiffre d'affaire total du marché des compléments alimentaires), il a récemment connu un certain recul (-16,4% de chiffre d'affaire en 2009), tout comme les produits pour la peau (-18%) au profit de secteurs comme celui du renforcement des défenses immunitaires dont la croissance a cette année-là atteint +42,9% pour une valeur de 56,59 millions d’euros. (source : quotidien du pharmacien)

Mais les Français sont-ils réellement carencés ?

D’après une étude menée par le CERIN, la population française ne souffre pas de véritable état de carence sauf dans certains cas particuliers (40 à 80% des personnes âgées en institutions, 30 à 50% des adultes hospitalisés), toutefois certains états de « subcarences » ont été relevés et méritent d’y prêter attention. Dus en partie à une diminution de l’apport énergétique moyen et à de mauvaises répartitions des apports relatifs en nutriments, ils diffèrent selon l’âge et le sexe. Si l’on constate par exemple que 23% des femmes en âge de procréer présentent une carence en fer, pour les hommes du même âge ce serait plutôt le bêta-carotène qui ferait défaut.

19 à 32% de la population risqueraient ainsi d’être en insuffisance d’apport, mais les disparités et la possibilité d’apports excessifs pour d’autres rend difficile l’enrichissement originel des aliments. Les compléments alimentaires pourraient alors fournir une réponse adaptée aux besoins de chacun : « Les scientifiques expliquent la nécessité de manger équilibré, et d’avoir une activité physique : c’est le meilleur moyen pour rester en bonne santé […] Toutefois, dans un cadre strict, pour certaines personnes la prise de compléments alimentaires peut être favorable », déclare Sylvie Berthier de la Mission Agrobiosciences.

précédent - haut de page - suivant